Zazie,
la plus popu des aristos !
Propos
recueillis par Philippe Rejany
Zazie,
alias Isabelle de Truchis de Varennes, est de
retour avec un 4e album baptisé
« La Zizanie ». Après être passée
à la guillotine du questionnaire Lyonpeople
(qui en a pourtant décapité plus d'un, y
compris chez les roturiers), elle s'en tire
sans une égratignure : cette fille là a
vraiment la tête sur les épaules...
Lyonpeople :
Tu assumes complètement ton statut d'artiste
populaire, mais ne penses-tu pas en faire trop ?
Zazie :
Si sûrement. Il y a plein de fois dans la vie
d'un être humain où tu penses en avoir fait
3 tonnes. Mais je suis fondamentalement comme
çà, j'aime rencontrer les gens. C'est vrai
que de temps en temps, quand ça me fatigue, je
me dis que je vais devenir misanthrope. Je pense
que dans ma vie, j'oscille entre le trop et le
pas assez, mais je n'ai pas trouvé d'autres
manières d'être...
Cela
peut aussi être perçu comme une manière de te
dédouaner de tes origines aristo...
Non,
pas du tout : l'aristocratie, ce n'est
qu'une moitié de moi, celle qui vient de mon
père. Et puis, je n'ai pas été élevée
dans l'aristocratie, sauf peut-être dans les
repas de famille où on se retrouve 340 à
table. En tout cas, y'a plein d'aristos pas
très nobles de cur, et inversement...Et puis,
maintenant l'aristocratie, c'est un peu
obsolète.
Ton
pseudo Zazie, c'est pour brouiller les pistes ?
Non,
mais avoue que Isabelle de Truchis de Varennes
sur une pochette de disque c'est moyen !
Je ne renie pas ce nom mais c'est ma vie perso :
le nom qui est sur ma carte d'identité. Zazie
c'est le personnage public qui m'appartient
et sur lequel je décide de communiquer.
Justement,
tu décides souvent de communiquer sur le
terrain politique, c'est vraiment ton rôle ?
Je
pense que c'est un engagement citoyen. Si ça
énerve les gens, c'est qu'ils n'ont pas
le même engagement. En même temps, ça
m'emmerderait de faire l'unanimité :
ça voudrait dire que je suis consensuel et
politiquement correct.
Mais
tu l'es !
C'est
vrai que c'est politiquement correct
maintenant d'être contre Le Pen, mais en même
temps quand on a droit à la parole, si on a un
rôle - et j'en suis pas sûr- c'est de
proposer autre chose que les politiques. Après
c'est à chacun de faire son choix.
Vu
de l'extérieur le clan Obispo-Zazie peut paraître
fermé à bon nombre d'artistes...
Avec
Pascal on a commencé ensemble : c'est
plus une solidarité de 2 enfants qui apprennent
à être adultes dans un monde du show-biz un
peu bizarre qu'un véritable esprit de clan.
Alors,
il n'y a pas de renvoi d'ascenseur entre
vous ?
Après
c'est sûr qu'on préfère travailler avec
des gens qu'on aime bien plutôt que des gens
qu'on ne connaît pas...Mais il y a aussi un
consensus de maisons de disques qui regardent
qui pourrait marcher avec qui : beaucoup
essayent de ponctionner la bonne veine.
Tu
as parfois le sentiment d'être utilisée ?
En
tout cas j'essaye d'être plus vigilante
maintenant quand on me demande de faire des
chansons pour les autres. Si ça ne me plaît
pas, je ne fais rien.
Parlons
de l'humanitaire : entre Sol en Si, les
Enfoirés, ensemble contre le SIDA...Là aussi,
tu n'as pas l'impression d'en faire un peu
trop ?
Peut-être,
mais mieux vaut trop faire que pas faire. Quand
on fait, on s'expose à la critique, ceux qui
ne font rien ne craignent rien : je préfère
faire partie du 1er monde.
La
célébrité, ça change quoi ?
Rien
de fondamental : au restau, tu passes
devant les 15 personnes qui attendent même si
tu n'as pas réservé. Et puis il y a des gens
qui t'arrêtent dans la rue pour te dire par
exemple « On s'est marié sur votre
chanson ». C'est sympa...
Et
les mauvais côtés ?
Je
crois que tu récoltes ce que tu génères. Si
tu sors avec des lunettes noires en parlant
anglais dans une limousine, tu va forcément créer
des gens envieux et agacés. Moi je n'ai pas
trop à en souffrir. Le seul endroit où c'est
un peu chaud, c'est le Mac Do : signer 15
ou 20 autographes en mangeant son Cheeseburger,
ce n'est pas toujours évident...
Photos
ci-dessus : Zazie dans les studios d'NRJ en
compagnie de Philippe Rejany, Olivier Salgado et
Delphine Waucquier, puis au First Class avec
Eric Jambon (Power)
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