Planté dans le désert...
De notre correspondant
Arnaud Curt
Sur le Dakar 2004, il y
a Jean qui rit et Jean qui pleure. Si l'équipe ATS Studios remporta le succès
suprême sur l'épreuve, tous les lyonnais ne peuvent en dire autant. Parmi les
malchanceux, Paul Vidal. Le maire de Toussieu s'est fait expulser manu-militari
de l'épreuve.
Paul Vidal ne s'intéresse
pas qu'à la politique via sa commune Toussieu. A 53 ans, cet informaticien voue
également une véritable passion pour la moto qu'il pratique depuis toujours. Il
s'amuse à comparer ses deux penchants « en moto, il faut toujours regarder
devant pour ne pas trébucher alors qu'en politique il faut également regarder
derrière ». Sa première aventure avec les pistes ensablées date de 1999,
époque où régnait encore une ambiance bon enfant sur la course et où les
amateurs bénéficiaient de la même considération que les pros. Mais selon
monsieur le maire, « depuis le départ l'année dernière d'Hubert Auriol et du
rachat de la course par le groupe Amaury Sport, la course revêt un esprit
beaucoup plus financier que sportif ». Pour sa quatrième inscription, le
candidat avait pourtant enfourché sereinement sa moto et revêtu son dossard
fétiche arborant fièrement le numéro 69 correspondant au département (et pas à
la célèbre position du Kama Sutra !).
Sa mésaventure se déroula
dans le désert marocain le cinquième jour de l'épreuve quand il se coucha en
travers de la piste. Une belle gamelle, comme on dit dans le jargon suivie d'une intense douleur dorsale. Lors de l'étape
suivante, « pour récupérer un peu », il décide d'esquiver quelques check
point obligatoires. Le motard ne voulait pas tricher vis à vis des autres
concurrents car le classement lui importe peu (il était 170ème ),
seul compte le plaisir de poursuivre l'aventure. Mal lui en prit, car le directeur de course ne
voulut pas l'entendre de cette oreille. Illico presto, il se retrouva
banni de l'épreuve. Sur
le coup de la colère, la candidat décida alors de rejoindre Lyon sur sa moto, ce qui lui donna une bonne semaine pour expier ses mauvaises
pensées...
Une sanction injuste pour le
maire car la course représente le fruit d'une année d'entraînement et de
sacrifice financier. Le ticket d'entré s'élève à 15 000 euros auxquels
s'ajoutent toutes les dépenses annexes correspondant à l'alimentation et au
transport. De plus, selon Pierre Vidal « si tous les candidats devaient subir
les même sanctions, il ne resterait que deux motos et trois voitures sur la
ligne d'arrivée ! ». Les juges se montrent en effet beaucoup plus coulant
pour la deuxième partie de la course en fermant les yeux sur certaines
infractions. Mais Monsieur le maire n' a pas perdu sa foi en la compétition
puisqu'il a décidé de se représenter pour l'édition 2005 dans la catégorie
auto...avec la ferme intention de respecter scrupuleusement le règlement.
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