Valérie Perez :
Quelques grammes de finesse
dans un monde de brutes !
De notre correspondant Ludovic Vilain
Déjà 5 ans que Valérie Perez a disparu des écrans de TLM, mais pas un jour sans
qu'un supporter ému ne se souvienne du beau sourire de Madame OL Télé...
Aujourd'hui, Valérie est l'atout charme du service des sports de France
Télévisions. De France 2 à France 3 elle a gravi les échelons plus vite que
beaucoup d'autres journalistes. Et ce parcours brillant, elle le doit au hasard
des rencontres et à sa grande force de caractère.
La preuve, lorsqu'on évoque son passage à Lyon, Valérie
reste positive et reconnaît la chance qui a été la sienne de participer au
lancement d'OL Télé: « Mon expérience à Lyon a été humainement très riche.
J'ai noué des amitiés sincères avec Jean-Michel Aulas, Bernard
Lacombe, Régis Guillet ou encore Thierry Guillemot, à l'époque
directeur des programmes de TLM. Et même si cela n'a pas été facile, j'ai cru en
ma bonne étoile et je ne me suis jamais découragée. » Valérie emploie là un
doux euphémisme pour évoquer une époque où ses collègues journalistes ne l'ont
pas épargnée. Adepte de la philosophie: « ce qui ne te tue pas te rend plus
fort », Miss Pérez tient bon, capitalise une expérience professionnelle unique
et rejoint I- Télévision à Paris après seulement une saison passée sur TLM. De
quoi faire rêver certaines figures de la chaîne lyonnaise!
Dans un microcosme « médiatico-sportif » qu'elle commence à
connaître comme sa poche, elle va rapidement se faire des alliés précieux.
Charles Biétry, patron des sports, la repère et l'engage dans Stade 2. Et
comme si cette chance ne suffisait pas, le réalisateur de l'émission, Fred
Godard, voit en elle la femme de sa vie et jure qu'il va l'épouser. C'est
aujourd'hui chose faite et c'est d'ailleurs dans leur appartement du XVI ème
arrondissement de Paris qu'ils nous reçoivent tous les deux, pendant un rare
moment de répit. « On vient de passer une année de folie. Il y a eu Roland
Garros, l'Euro au Portugal ou je suis restée un mois. Ensuite j'ai enchaîné avec
la fin du Tour de France avant de repartir à Athènes pour les J.O. J'y ai passé
de très bons moments en interviewant ceux qui vivaient les jeux de l'intérieur
avec un peu de recul. Je recevais les sportifs sur le bateau de France Télé au
lendemain des compétitions plutôt que sur le vif. J'ai interrogé aussi beaucoup
d'autres personnalités comme Hervé Bourges ou encore le Prince Albert
de Monaco. Et à la fin des JO je me suis replongée dans le championnat de
France de football. »
Au passage, Valérie nous lâche « qu'évidemment » l'OL va
rafler un quatrième titre de champion de France et réaliser un très bon parcours
en Ligue des Champions. Et ce chauvinisme lyonnais agace vivement son mari,
fervent supporter du PSG ! Pourtant, Valérie aurait toutes les raisons d'être
elle aussi fan du club parisien. Son père était en effet un collaborateur de
Francis Borelli, et quand ses trois petites surs jouaient encore à la
poupée, Valérie arpentait les gradins du Parc des Princes. « J'adore le foot
plus que le reste. C'est ma bouffée d'oxygène! » Rebelle et marginale, si si
je vous jure, Valérie décide adolescente qu'elle partira aux Etats-Unis
poursuivre ses études. « J'ai jamais voulu faire ce qu'on me demandait, il
fallait absolument que je trouve ma propre voie et que je décide seule de la
suite de mon parcours. » A l'université de Dallas, Valérie apprend
l'économie et à New- York elle découvre le journalisme lors d'un stage chez CBS.
De retour en France, il y aura la radio sur Nostalgie et la
télé, très vite, sur RFM TV où elle réalise des interviews de stars comme
Lionel Ritchie. En 1999, elle débarque donc à Lyon avec ses deux enfants et
raccroche au monde du football en devenant le visage de la nouvelle chaîne OL
Télé que lance Jean-Michel Aulas. « J'ai eu l'occasion à l'époque de me
forger un vrai caractère. J'ai compris aussi que malgré les jalousies je devais
toujours essayer de demeurer sereine. Et puis le boulot et tout ce qui tourne
autour doit rester à sa place et ne pas empiéter sur la vie privée. Aujourd'hui
avec mon mari nous vivons le plus normalement possible. On jongle avec nos
emplois du temps, on essaie d'avoir une vie simple et d'être de bons parents.
Fred avait une fille et moi mes deux garçons avant qu'on se rencontre. Cela a
représenté un vrai bouleversement mais finalement nous nous sommes enrichis. Les
enfants me permettent par exemple d'oublier l'image qu'on peut me renvoyer à
l'extérieur. Ils deviennent plus importants que tout. J'ai découvert aussi que
les liens du cur pouvaient être aussi forts que les liens du sang. On devient
respectivement des parents de substitution et on se doit d'être digne de la
confiance qu'un enfant met en nous, alors qu'il ne nous a pas choisi. Et par
chance, je crois qu'on se débrouille pas trop mal. On est une famille
recomposée, nombreuse et carrément heureuse! »
Impossible d'en douter à voir le large sourire qui barre le
visage de Valérie. Femme comblée, certes, elle rêve toujours à d'autres joies:
« Je suis loin d'être blasée. Comme avant j'ai un côté curieuse et j'ai
toujours besoin de voir ailleurs ce qui se passe. A la télé, j' aimerais par
exemple présenter seule une grande et belle émission intelligente qui allierait
rêve et divertissement. Une émission qui pourrait par exemple véhiculer les
valeurs positives et fondamentales du sport et dans laquelle je pourrais jouer
un vrai rôle. » Avis aux producteurs et gare aux présentatrices en perte de
vitesse, Valérie est sur les starting-blocks ! « Je veux être reconnue pour
mon travail. A mon niveau les gens ne font pas de gentillesse ». Et elle
nous le prouve: « Je suis contente qu'on n'ait pas parlé de Sophie Talmann... »
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