Pourquoi
la Mairie n'a-t-elle pas réagi aux
accusations portées contre vous ?
On
m'avait demandé de ne pas polémiquer. Ce que
j'ai accepté à mon corps défendant.
Il
était prévu que la Ville réponde point par
point au cours du Conseil Municipal de décembre.
Malheureusement, l'avocat "commis
d'office" (Yvon Deschamps, NDLR)
manquait pour le moins de conviction. Il s'est
« bizarrement » contenté du
service minimum. Aux Assises, avec un avocat
pareil, c'était « perpet ».
Il faut dire qu'il n'était pas de mes amis (rires).
J'ai
même été outré qu'il fasse piteusement
au nom de la Ville - des excuses à
l'Adjoint qui a mis en doute l'intégrité de
l'équipe de Lyon Citoyen. C'est
pour le moins outrageant pour les personnes
accusées à tort d'avoir triché. En tout
cas, ce mini-psychodrame a permis de confirmer
les doutes que j'avais depuis de nombreux mois
sur la loyauté « bizarre » de
quelques-uns. C'étaient d'ailleurs les mêmes
qui, à gauche, en 1995 et 2000, contestaient
la candidature de Gérard Collomb et
protestaient contre ma présence incongrue à
ses côtés.
Pourquoi
ne pas avoir accepté la proposition du Maire
de devenir un Directeur de la Communication à
part entière ? Vous aviez l'air d'en avoir très
envie.
Je
pense que ma présence dérangeait trop de
gens. Des gens (élus ou membres de Cabinet)
qui ne me trouvaient pas assez souple ou qui
ne supportaient pas un « fasciste »
parmi eux. Pourquoi guerroyer avec des
« savonneurs » de planche patentés
? Pourquoi me colleter avec deux Directeurs de
Cabinet jaloux de mes relations privilégiées
avec Gérard Collomb ? Le pouvoir ne
m'intéresse pas. La vérité, c'est que je voulais
retrouver ma liberté de parole et ma liberté
tout court pour me défendre des accusations
portées contre moi. Ajouterais-je que je suis
toujours sous contrat avec mon groupe jusqu'à
fin 2002.
J'ai
découvert, ou plutôt eu confirmation, que ce
monde n'est vraiment pas le mien.
Voilà
les raisons qui m'ont conduit à refuser les
propositions de Gérard Collomb dont j'ai apprécié
le soutien tout au long du lynchage médiatique.
Même si je regrette qu'il n'ait pas mis un
holà - c'était possible - dès les premières
accusations portées contre moi.
Dans
une interview récente à "Lyon Mag",
le Maire dit qu'il ne pouvait pas vous payer
autant que votre agence !
C'est
évident. Personne n'a jamais imaginé, ni
lui, ni moi, que je puisse gagner la même
chose à la Ville que dans l'agence que j'ai
créée. J'avais accepté le principe d'un
sacrifice financier conséquent. Encore
fallait-il que les conditions de travail et de
réussite en vaillent la peine. Je ne suis pas
maso.
On
vous a présenté comme un des piliers des réseaux
magouilles. Si c'est vrai, quels sont ces réseaux ?
(rires)
S'il existe un homme à Lyon qui n'est pas un
homme de réseau, c'est bien moi. Je suis plutôt
du genre "lonesome cowboy".
On a dit que j'étais franc-maçon. C'est
faux. On a laissé entendre que j'étais homo.
C'est également faux. J'étais contre les réseaux
CDS à l'époque de Francisque Collomb,
plus tard contre les réseaux noiristes, et
aujourd'hui, très hostile aux lobbies vert ou
gauchiste. J'ai toujours soutenu des hommes
politiques marginalisés par leurs propres
amis : Soulier, Hernu, Collomb,
Bideau.
Vous
voyez ; je n'aime ni les lobbies, ni les réseaux,
ni les appareils. J'ai même tendance à les
combattre. Je hais tout corporatisme. Mes
confrères publicitaires ou la presse en
savent quelque chose. Il faut être soit un
imbécile, soit de mauvaise foi pour faire un
tel contresens à mon sujet.
On
a pourtant dit que vous étiez proche des
"millonistes" ?
Ah
oui, j'oubliais ! On a même dit que j'ai
collaboré à Minute. C'est également
faux, c'est Marmoz je crois, en tout
cas Libé Lyon qui a lancé la rumeur
au moment où j'ai créé le journal Lyon
Dit Que. Ils trouvaient mes dessins
« de droite » (rires).
Quand
Millon a supprimé la subvention pour
le Défilé de la Biennale, mon agence - à
l'époque, je la présidais - a réagi en
sponsorisant "le Défilé" et en
donnant à Guy Darmet, la somme de
180.000 F, équivalente à la subvention.
J'ai
entendu Chaslot, de Lyon Capitale,
me dire qu'en réalité, ce serait Millon qui,
en sous-main, aurait donné cet argent à
l'agence. Est-ce que je dois aussi démentir
ce type d'imbécillité ? Le pire, c'est que
certains croient ces bobards (rires).
Pour
finir, le plus grave : certains ont laissé
entendre que vous auriez magouillé pour
gagner le budget "Lyon Patrimoine".
Il est vrai que c'est votre ami Alain Bideau
qui présidait la Commission d'Appels
d'Offres.
Là,
je ne ris plus : c'est de la pure diffamation.
Pour les non initiés, je rappelle que c'est
sous l'ère Raymond Barre et non pas
sous l'ère Collomb que ce budget a été
confié à notre Groupe. Jamais l'équipe en
place, pas plus que la précédente, ne nous
avaient fait réaliser quoi que ce soit, même
pas une carte de vux.
La
Commission d'Appels d'Offres de l'époque était,
à ma connaissance, composée de trois élus
de droite (UDF / milloniste / chabertiste) et
de deux élus de gauche. Cinq agences étaient
en lice. Quatre voix nous ont placés en première
position ; une seule, en deuxième position.
C'est donc à la quasi unanimité des élus de
différents bords, qu'EURO RSCG a été
retenue.
Auparavant,
un Comité d'experts (rires) avait fait connaître
avec insistance ses faveurs pour une autre
agence. Au point que les membres de la
Commission d'Appel d'Offres s'en étaient émus
et en avaient pris ombrage. Et encore, ils ne
savaient pas que le patron de cette agence
"fortement recommandée" avait été
nommé peu de mois avant, Administrateur de
l'Office du Tourisme et que son assistante était
la fille d'un Adjoint présent dans le Comité
des Experts. Je crois savoir que ce manager,
bien en cour, se sépara de son assistante
quelques mois plus tard et démissionna très
vite de son mandat à l'Office de Tourisme.
C'est sans doute cela que certains appellent
du lobbying (rires). Quant à l'intégrité
d'Alain Bideau, même ses adversaires
politiques l'ont reconnue.
On
dit que vous avez été viré de votre agence
et que allez créer un journal ? Info ou intox ?
Décidément
! Vous allez faire croire à tout le monde
qu'on m'en veut (rires). Non, je suis
toujours chez EURO RSCG. Depuis fin 1999
(j'avais à l'époque abandonné la présidence
de l'agence), je prépare la relève - elle
est aujourd'hui assurée - afin que mon départ,
qui finira bien par arriver, se fasse en
douceur.
Pour
ce qui est du journal, à force de colporter
cette rumeur, ça a donné des idées à des
investisseurs qui ont l'air d'avoir très
envie de ça. Je ne sais pas. Pour l'instant,
j'ai surtout envie d'écrire et de peindre.
Seul, loin de tout ce vacarme. Mais, sait-on
jamais ! Il est clair que j'ai quelques
comptes à régler. Il faut se méfier de
"l'Edmond Dantès" qui sommeille en
chacun de nous (rires). J'ai une idée
de site internet... Ça vous dit de le faire
avec moi ?
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