P E O P L E ... n e w s
/ LES GENS

2 avril 2002

 

Pourquoi la Mairie n'a-t-elle pas réagi aux accusations portées contre vous ?

On m'avait demandé de ne pas polémiquer. Ce que j'ai accepté à mon corps défendant.

Il était prévu que la Ville réponde point par point au cours du Conseil Municipal de décembre. Malheureusement, l'avocat "commis d'office" (Yvon Deschamps, NDLR) manquait pour le moins de conviction. Il s'est « bizarrement » contenté du service minimum. Aux Assises, avec un avocat pareil, c'était « perpet ». Il faut dire qu'il n'était pas de mes amis (rires).

 

J'ai même été outré qu'il fasse piteusement – au nom de la Ville - des excuses à l'Adjoint qui a mis en doute l'intégrité de l'équipe de Lyon Citoyen. C'est pour le moins outrageant pour les personnes accusées à tort d'avoir triché. En tout cas, ce mini-psychodrame a permis de confirmer les doutes que j'avais depuis de nombreux mois sur la loyauté « bizarre » de quelques-uns. C'étaient d'ailleurs les mêmes qui, à gauche, en 1995 et 2000, contestaient la candidature de Gérard Collomb et protestaient contre ma présence incongrue à ses côtés.

 

Pourquoi ne pas avoir accepté la proposition du Maire de devenir un Directeur de la Communication à part entière ? Vous aviez l'air d'en avoir très envie.

Je pense que ma présence dérangeait trop de gens. Des gens (élus ou membres de Cabinet) qui ne me trouvaient pas assez souple ou qui ne supportaient pas un « fasciste » parmi eux. Pourquoi guerroyer avec des « savonneurs » de planche patentés ? Pourquoi me colleter avec deux Directeurs de Cabinet jaloux de mes relations privilégiées avec Gérard Collomb ? Le pouvoir ne m'intéresse pas. La vérité, c'est que je voulais retrouver ma liberté de parole et ma liberté tout court pour me défendre des accusations portées contre moi. Ajouterais-je que je suis toujours sous contrat avec mon groupe jusqu'à fin 2002.

 

J'ai découvert, ou plutôt eu confirmation, que ce monde n'est vraiment pas le mien. Voilà les raisons qui m'ont conduit à refuser les propositions de Gérard Collomb dont j'ai apprécié le soutien tout au long du lynchage médiatique. Même si je regrette qu'il n'ait pas mis un holà - c'était possible - dès les premières accusations portées contre moi.

 

Dans une interview récente à "Lyon Mag", le Maire dit qu'il ne pouvait pas vous payer autant que votre agence !

C'est évident. Personne n'a jamais imaginé, ni lui, ni moi, que je puisse gagner la même chose à la Ville que dans l'agence que j'ai créée. J'avais accepté le principe d'un sacrifice financier conséquent. Encore fallait-il que les conditions de travail et de réussite en vaillent la peine. Je ne suis pas maso.

 

On vous a présenté comme un des piliers des réseaux magouilles. Si c'est vrai, quels sont ces réseaux ?

(rires) S'il existe un homme à Lyon qui n'est pas un homme de réseau, c'est bien moi. Je suis plutôt du genre "lonesome cowboy". On a dit que j'étais franc-maçon. C'est faux. On a laissé entendre que j'étais homo. C'est également faux. J'étais contre les réseaux CDS à l'époque de Francisque Collomb, plus tard contre les réseaux noiristes, et aujourd'hui, très hostile aux lobbies vert ou gauchiste. J'ai toujours soutenu des hommes politiques marginalisés par leurs propres amis : Soulier, Hernu, Collomb, Bideau.

 

Vous voyez ; je n'aime ni les lobbies, ni les réseaux, ni les appareils. J'ai même tendance à les combattre. Je hais tout corporatisme. Mes confrères publicitaires ou la presse en savent quelque chose. Il faut être soit un imbécile, soit de mauvaise foi pour faire un tel contresens à mon sujet.

 

On a pourtant dit que vous étiez proche des "millonistes" ?

Ah oui, j'oubliais ! On a même dit que j'ai collaboré à Minute. C'est également faux, c'est Marmoz je crois, en tout cas Libé Lyon qui a lancé la rumeur au moment où j'ai créé le journal Lyon Dit Que. Ils trouvaient mes dessins « de droite » (rires).

 

Quand Millon a supprimé la subvention pour le Défilé de la Biennale, mon agence - à l'époque, je la présidais - a réagi en sponsorisant "le Défilé" et en donnant à Guy Darmet, la somme de 180.000 F, équivalente à la subvention.

 

J'ai entendu Chaslot, de Lyon Capitale, me dire qu'en réalité, ce serait Millon qui, en sous-main, aurait donné cet argent à l'agence. Est-ce que je dois aussi démentir ce type d'imbécillité ? Le pire, c'est que certains croient ces bobards (rires).

 

Pour finir, le plus grave : certains ont laissé entendre que vous auriez magouillé pour gagner le budget "Lyon Patrimoine". Il est vrai que c'est votre ami Alain Bideau qui présidait la Commission d'Appels d'Offres.

Là, je ne ris plus : c'est de la pure diffamation. Pour les non initiés, je rappelle que c'est sous l'ère Raymond Barre et non pas sous l'ère Collomb que ce budget a été confié à notre Groupe. Jamais l'équipe en place, pas plus que la précédente, ne nous avaient fait réaliser quoi que ce soit, même pas une carte de vœux.

 

La Commission d'Appels d'Offres de l'époque était, à ma connaissance, composée de trois élus de droite (UDF / milloniste / chabertiste) et de deux élus de gauche. Cinq agences étaient en lice. Quatre voix nous ont placés en première position ; une seule, en deuxième position. C'est donc à la quasi unanimité des élus de différents bords, qu'EURO RSCG a été retenue.

 

Auparavant, un Comité d'experts (rires) avait fait connaître avec insistance ses faveurs pour une autre agence. Au point que les membres de la Commission d'Appel d'Offres s'en étaient émus et en avaient pris ombrage. Et encore, ils ne savaient pas que le patron de cette agence "fortement recommandée" avait été nommé peu de mois avant, Administrateur de l'Office du Tourisme et que son assistante était la fille d'un Adjoint présent dans le Comité des Experts. Je crois savoir que ce manager, bien en cour, se sépara de son assistante quelques mois plus tard et démissionna très vite de son mandat à l'Office de Tourisme. C'est sans doute cela que certains appellent du lobbying (rires). Quant à l'intégrité d'Alain Bideau, même ses adversaires politiques l'ont reconnue.

 

On dit que vous avez été viré de votre agence et que allez créer un journal ? Info ou intox ?

Décidément ! Vous allez faire croire à tout le monde qu'on m'en veut (rires). Non, je suis toujours chez EURO RSCG. Depuis fin 1999 (j'avais à l'époque abandonné la présidence de l'agence), je prépare la relève - elle est aujourd'hui assurée - afin que mon départ, qui finira bien par arriver, se fasse en douceur.

 

Pour ce qui est du journal, à force de colporter cette rumeur, ça a donné des idées à des investisseurs qui ont l'air d'avoir très envie de ça. Je ne sais pas. Pour l'instant, j'ai surtout envie d'écrire et de peindre. Seul, loin de tout ce vacarme. Mais, sait-on jamais ! Il est clair que j'ai quelques comptes à régler. Il faut se méfier de "l'Edmond Dantès" qui sommeille en chacun de nous (rires). J'ai une idée de site internet... Ça vous dit de le faire avec moi ?
 


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A suivre, Marc Lavoine continue de faire son blé...

 

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