P E O P L E ... n e w s
/ LES GENS

2 avril 2002

 

Pourquoi diable vous en veut-on tant chez "Lyon Capitale" ?

Je n'en sais trop rien. Peut-être la jalousie et la frustration (rires). A les entendre, ils semblaient avoir peur de perdre de leur influence (rires) sur Gérard Collomb qui, depuis son élection, les voyait moins.

 

C'est un peu court ! Tout le monde se pose la question : vous leur avez sûrement fait quelque chose ? Vous avez été leur associé à leurs débuts ?

Oui. A partir de leur 7ème numéro – ça devait être début 95 - Ils n'avaient plus beaucoup... d'argent. J'ai mis 150.000 F. Je leur ai servi de caution... Je leur ai même fait faire le pré-presse des dépliants de la campagne de Gérard Collomb en 95, histoire de leur faire gagner un peu d'argent. En 98, leur hostilité systématique et infantile à Raymond Barre, leurs sympathies "noiro-chabertistes", leur lynchage de Charles Millon, leur apologie du cannabis... m'ont conduit à prendre mes distances avec eux. Je leur ai laissé plus d'un an pour trouver un acquéreur qui leur convienne. Ils ont choisi le groupe Hersant. Venant de gens qui s'affirment comme des esprits libres, ça m'a surpris. Mais c'était leur choix. J'ai vendu mes parts à leur valeur nominale. Au centime près. L'agence a continué de passer de la pub chez eux. Que pouvais-je faire de mieux ?

 

Pourtant, ils semblent vous en vouloir "à mort" !

Je ne veux pas croire que le fait d'avoir fait savoir que je trouvais saugrenue et coûteuse l'idée de faire sponsoriser par la Ville, leur "supplément Gay-Pride" avec, à la clef, une facture de 60.000 F, y soit pour quelque chose.

 

Plus tard, j'ai contesté leurs chiffres de diffusion et trouvé scandaleux que la Ville achète plus de 600.000 F de publicité (plus que ne l'autorisait la règle des marchés) à un hebdo aussi confidentiel. J'ai encouragé la Ville à réclamer des chiffres de diffusion certifiés à l'ensemble des médias. Je sais que ça a déclenché la fureur d'Arfeuillère qui a refusé de les donner, s'estimant outragé.

 

Il est bizarre de constater que ce manque de transparence et ce non-respect du code des marchés, n'aient pas fait sourciller Etienne Tête, pourtant tellement suspicieux. Je ne peux croire que ces mises en garde et recommandations aient pu les conduire à se venger.

 

Finalement, vous les attaquez pour diffamation ?

Évidemment ; je n'ai rien contre les "vilains petits canards" insolents. Bien au contraire. Mais il y a des limites à ne pas dépasser. Si la critique est nécessaire, elle ne doit pas se transformer en dénigrement systématique et souvent diffamatoire ou en lynchage à coups d'accusations lapidaires. Je les poursuis donc au civil comme au pénal. Je veux que justice me soit rendue.

 

A vous entendre, on a l'impression que vous êtes blanc comme neige. Vous avez bien dû commettre des erreurs ?

Au moins trois : Je regrette d'avoir accepté de répondre, en mai 2001, à l'interview de Lyon Mag. C'était beaucoup trop tôt. Ça a mis le feu aux poudres. La deuxième est d'avoir recommandé d'engager la nouvelle Directrice de la Communication. Elle était jugée trop à droite et peu sûre. J'ai insisté. Il faut dire que j'étais sous pression. Je voulais trouver très vite un Directeur de la Communication, pour que l'on ne ressasse pas que c'était moi. Je voulais également réunir la Communication interne et la Communication externe. Cumuler les deux postes engendrait des économies pour la Ville. Elle semblait être l'oiseau rare. C'était finalement un drôle d'oiseau. La troisième : la plus grosse ! C'est d'avoir cru que j'avais quelque chose à faire dans ce guêpier.

 

De quoi êtes-vous le plus fier ?

La retransmission télévisée des Conseils municipaux. C'est une première en France. C'est une avancée pour ce que certains appellent la Démocratie citoyenne. J'ai d'ailleurs trouvé bizarre que l'on n'en ait pas parlé davantage. A croire que les Relations Presse de la Ville sont mal faites. Et, bien sûr, le concept de Lyon Citoyen, le nouveau périodique de la Ville qui, non seulement apporte plus d'interactivité mais permet d'économiser plus de 3 millions de francs par an.

 

Avouez que vous avez raté le premier numéro ? Ce qui explique que nos confrères ne vous aient pas ménagé...

Parlons-en ! Après la sortie de ce premier numéro, il y a eu 14 courriers de protestation, 18 mi-figue/mi-raisin, 8 qui nous félicitaient. Comme on le voit, Lyon Citoyen est loin d'avoir fait "l'unanimité" contre lui et on peut trouver bizarre que Métro Lyon et Lyon Capitale aient, chacun à sa façon, pour des raisons qui m'échappent, crié haro sur le baudet, en s'arrangeant pour être repris par quelques-uns de mes ennemis patentés.

 

Pour le deuxième numéro, la Ville n'a reçu que des éloges. De nombreuses municipalités ont fait savoir qu'elles étaient intéressées par ce concept novateur. Je pense qu'au contraire, nous allons faire école, même si le premier numéro souffrait d'exubérances graphiques. La "maquette" méritait quelques retouches ; elle ont été faites depuis.  

 

Pour ce qui est de l'attitude de la presse lyonnaise, c'est vrai qu'elle ne m'aime pas. Et c'est réciproque. Jacques Simonet, le patron d'Intermédia, l'explique très bien en crachant le morceau ; il écrit quelque chose dans le genre : « Cela 20 ans que Jean-Marc Requien nous bassine, nous et nos confrères, avec ses leçons de morale et de déontologie. Il passe son temps à nous rectifier les virgules. Bref, il nous gonfle. Bien fait pour lui ! ». Je crois qu'il a tout dit.

 

Et le bidonnage dont on vous accuse ?

Je n'ai personnellement écrit ni la moindre question, ni la moindre réponse. Ça n'entrait pas dans la mission confiée à l'agence. L'équipe de Lyon Citoyen peut en témoigner. Mais je sais comment les personnes chargées de la rédaction ont recueilli les questions.  

 

Après enquête, sur les cinquante publiées, 43 émanaient de courriers adressés au maire, aux services, au centre d'appels "Lyon en direct", et d'e-mails. 7 questions ont été sollicitées. Il était demandé à chaque personne de poser librement la question de son choix sur un thème traité dans le journal. Ces questions n'ont été ni censurées, ni édulcorées.

 

Les réponses ont été écrites soit par les services, soit par les adjoints ou leurs chargés de mission, soit par le service Communication, avec validation des intéressés. Je ne vois pas où il y a "bidonnage".

 

N'empêche, un Adjoint s'est plaint officiellement de ne pas avoir été consulté et d'avoir découvert sa réponse publiée sans qu'il l'ait validée. Vous n'allez pas dire qu'il ment ?

Seul Etienne Tête (comme c'est bizarre), a prétendu ne pas avoir été contacté pour valider sa réponse. Le fonctionnaire chargé de la validation affirme le contraire. Il est étonnant de constater que seul Etienne Tête, parmi la trentaine de personnes concernées, ait contesté la véracité de son texte et, conséquemment, l'intégrité de l'équipe rédactionnelle (dans Métro Lyon, plus de deux semaines après la sortie de Lyon Citoyen). On pourra également trouver "bizarre" qu'il ait voulu transformer en scandale sur la place publique, ce qui pouvait être éventuellement un malentendu. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
 


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