Pourquoi
diable vous en veut-on tant chez "Lyon
Capitale" ?
Je
n'en sais trop rien. Peut-être la jalousie et
la frustration (rires). A les entendre,
ils semblaient avoir peur de perdre de leur
influence (rires) sur Gérard Collomb
qui, depuis son élection, les voyait moins.
C'est
un peu court ! Tout le monde se pose la
question : vous leur avez sûrement fait
quelque chose ? Vous avez été leur associé
à leurs débuts ?
Oui.
A partir de leur 7ème numéro
ça devait être début 95 - Ils n'avaient
plus beaucoup... d'argent. J'ai mis 150.000 F.
Je leur ai servi de caution... Je leur ai même
fait faire le pré-presse des dépliants de la
campagne de Gérard Collomb en 95, histoire de
leur faire gagner un peu d'argent. En 98, leur
hostilité systématique et infantile à Raymond
Barre, leurs sympathies "noiro-chabertistes",
leur lynchage de Charles Millon, leur
apologie du cannabis... m'ont conduit à
prendre mes distances avec eux. Je leur ai
laissé plus d'un an pour trouver un acquéreur
qui leur convienne. Ils ont choisi le groupe Hersant.
Venant de gens qui s'affirment comme des
esprits libres, ça m'a surpris. Mais c'était
leur choix. J'ai vendu mes parts à leur
valeur nominale. Au centime près. L'agence a
continué de passer de la pub chez eux. Que
pouvais-je faire de mieux ?
Pourtant,
ils semblent vous en vouloir "à
mort" !
Je
ne veux pas croire que le fait d'avoir fait
savoir que je trouvais saugrenue et coûteuse
l'idée de faire sponsoriser par la Ville,
leur "supplément Gay-Pride"
avec, à la clef, une facture de 60.000 F,
y soit pour quelque chose.
Plus
tard, j'ai contesté leurs chiffres de
diffusion et trouvé scandaleux que la Ville
achète plus de 600.000 F de publicité (plus
que ne l'autorisait la règle des marchés) à
un hebdo aussi confidentiel. J'ai encouragé
la Ville à réclamer des chiffres de
diffusion certifiés à l'ensemble des médias.
Je sais que ça a déclenché la fureur d'Arfeuillère
qui a refusé de les donner, s'estimant outragé.
Il
est bizarre de constater que ce manque de
transparence et ce non-respect du code des
marchés, n'aient pas fait sourciller Etienne
Tête, pourtant tellement suspicieux. Je
ne peux croire que ces mises en garde et
recommandations aient pu les conduire à se
venger.
Finalement,
vous les attaquez pour diffamation ?
Évidemment
; je n'ai rien contre les "vilains petits
canards" insolents. Bien au contraire.
Mais il y a des limites à ne pas dépasser.
Si la critique est nécessaire, elle ne doit
pas se transformer en dénigrement systématique
et souvent diffamatoire ou en lynchage à
coups d'accusations lapidaires. Je les
poursuis donc au civil comme au pénal. Je
veux que justice me soit rendue.
A
vous entendre, on a l'impression que vous êtes
blanc comme neige. Vous avez bien dû
commettre des erreurs ?
Au
moins trois : Je regrette d'avoir accepté de
répondre, en mai 2001, à l'interview de Lyon
Mag. C'était beaucoup trop tôt. Ça a
mis le feu aux poudres. La deuxième est
d'avoir recommandé d'engager la nouvelle
Directrice de la Communication. Elle était
jugée trop à droite et peu sûre. J'ai insisté.
Il faut dire que j'étais sous pression. Je
voulais trouver très vite un Directeur de la
Communication, pour que l'on ne ressasse pas
que c'était moi. Je voulais également réunir
la Communication interne et la Communication
externe. Cumuler les deux postes engendrait
des économies pour la Ville. Elle
semblait être l'oiseau rare. C'était
finalement un drôle d'oiseau. La troisième :
la plus grosse ! C'est d'avoir cru que j'avais
quelque chose à faire dans ce guêpier.
De
quoi êtes-vous le plus fier ?
La
retransmission télévisée des Conseils
municipaux. C'est une première en France.
C'est une avancée pour ce que certains
appellent la Démocratie citoyenne. J'ai
d'ailleurs trouvé bizarre que l'on n'en ait
pas parlé davantage. A croire que les
Relations Presse de la Ville sont mal faites.
Et, bien sûr, le concept de Lyon Citoyen,
le nouveau périodique de la Ville qui, non
seulement apporte plus d'interactivité mais
permet d'économiser plus de 3 millions
de francs par an.
Avouez
que vous avez raté le premier numéro ? Ce
qui explique que nos confrères ne vous aient
pas ménagé...
Parlons-en
! Après la sortie de ce premier numéro, il y
a eu 14 courriers de protestation, 18
mi-figue/mi-raisin, 8 qui nous félicitaient.
Comme on le voit, Lyon Citoyen est loin
d'avoir fait "l'unanimité" contre
lui et on peut trouver bizarre que Métro
Lyon et Lyon Capitale aient, chacun
à sa façon, pour des raisons qui m'échappent,
crié haro sur le baudet, en s'arrangeant pour
être repris par quelques-uns de mes ennemis
patentés.
Pour
le deuxième numéro, la Ville n'a reçu que
des éloges. De nombreuses municipalités
ont fait savoir qu'elles étaient intéressées
par ce concept novateur. Je pense qu'au
contraire, nous allons faire école, même si
le premier numéro souffrait d'exubérances
graphiques. La "maquette" méritait
quelques retouches ; elle ont été faites
depuis.
Pour
ce qui est de l'attitude de la presse
lyonnaise, c'est vrai qu'elle ne m'aime pas.
Et c'est réciproque. Jacques Simonet,
le patron d'Intermédia, l'explique très
bien en crachant le morceau ; il écrit
quelque chose dans le genre : « Cela
20 ans que Jean-Marc Requien nous bassine,
nous et nos confrères, avec ses leçons de
morale et de déontologie. Il passe son temps
à nous rectifier les virgules. Bref, il nous
gonfle. Bien fait pour lui ! ». Je
crois qu'il a tout dit.
Et
le bidonnage dont on vous accuse ?
Je
n'ai personnellement écrit ni la moindre
question, ni la moindre réponse. Ça
n'entrait pas dans la mission confiée à
l'agence. L'équipe de Lyon Citoyen
peut en témoigner. Mais je sais comment les
personnes chargées de la rédaction ont
recueilli les questions.
Après
enquête, sur les cinquante publiées, 43 émanaient
de courriers adressés au maire, aux services,
au centre d'appels "Lyon en
direct", et d'e-mails. 7 questions
ont été sollicitées. Il était demandé
à chaque personne de poser librement la
question de son choix sur un thème traité
dans le journal. Ces questions n'ont été ni
censurées, ni édulcorées.
Les
réponses ont été écrites soit par les
services, soit par les adjoints ou leurs chargés
de mission, soit par le service Communication,
avec validation des intéressés. Je ne vois
pas où il y a "bidonnage".
N'empêche,
un Adjoint s'est plaint officiellement de ne
pas avoir été consulté et d'avoir découvert
sa réponse publiée sans qu'il l'ait validée.
Vous n'allez pas dire qu'il ment ?
Seul
Etienne Tête (comme c'est bizarre), a prétendu
ne pas avoir été contacté pour valider sa réponse.
Le fonctionnaire chargé de la validation
affirme le contraire. Il est étonnant de
constater que seul Etienne Tête, parmi la
trentaine de personnes concernées, ait
contesté la véracité de son texte et, conséquemment,
l'intégrité de l'équipe rédactionnelle
(dans Métro Lyon, plus de deux
semaines après la sortie de Lyon Citoyen).
On pourra également trouver
"bizarre" qu'il ait voulu
transformer en scandale sur la place publique,
ce qui pouvait être éventuellement un
malentendu. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
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