Alors,
finalement, vous attaquez pour diffamation
l'un de nos confrères. C'est parce que vous
vous êtes fait virer de la Mairie ?
Comment
faut-il expliquer les choses : contrairement
à ce que certains ont dit, je n'ai jamais été
Directeur de la Communication, ni Conseiller
salarié de la Ville de Lyon. Je n'ai jamais
fait partie des effectifs du Cabinet. Notre
agence a été missionnée pour réaliser un
audit des services Communication de la Ville
et du Grand Lyon. C'est moi qui ai assuré
cette mission comme j'en assure d'autres.
Cette mission s'achevait le 31 décembre 2001.
Je répète ça depuis mai 2001. Pourquoi
fait-on semblant de ne pas me croire ?
Pourquoi ne pas croire le communiqué élogieux
de Gérard Collomb, mettant les points
sur les "i", remerciant notre agence
pour la qualité de son travail et regrettant
que je n'aie pas donné suite à ses
propositions ?
Votre
mission n'était pas d'une clarté absolue.
Elle n'a jamais été vraiment précisée par
la Mairie.
C'est
vrai et je le regrette. Un communiqué avait
été préparé en avril 2001 et devait être
envoyé à la presse et aux membres de l'Exécutif.
Pourquoi cela n'a pas été fait ? Il faudrait
demander à ceux et celle qui ont jugé bon de
recommander au Maire de ne rien dire. J'ai
pourtant insisté. Je pense que si les choses
avaient été plus claires avant mon arrivée,
je n'aurais pas été victime de cette cabale.
Ça
a mal démarré votre histoire... Vous avez été
attaqué dès votre arrivée.
Et
même avant mon arrivée ! Philippe Chaslot
(rédacteur en chef de Lyon Capitale NDLR)
a écrit un papier extrêmement désobligeant
et mensonger. Cela n'a d'ailleurs pas eu l'air
de déplaire à plusieurs élus et à quelques
personnes du Cabinet, hostiles à ma venue.
On me présentait comme le futur dir'com
de la Ville. Ce qui était non seulement faux
et stupide, mais aussi perturbant pour les
collaborateurs de mon agence qui se sont
interrogés.
Peu
de temps après, Lyon Mag a souhaité
m'interviewer. J'ai vu là l'occasion d'éclaircir
la situation. Ce fut une erreur. Car cela mit
en fureur le patron de Lyon Capitale,
qui se montra jaloux comme une tigresse. Il me
le fit savoir par un coup de fil assassin. Au
cours de la conversation, il lâcha même une
phrase extrêmement révélatrice : « C'est
nous qui avons fait le maire (nous, c'était
à la fois son journal, le lobby des pentes,
le lobby culturel, le lobby-gay... Que sais-je
encore. Bref, tous ceux dont Arfeuillère
s'est fait le porte-parole). C'est nous qui
avons fait le Maire, ce n'est pas pour que des
vieux cons comme vous en profitent. »
Tout était dit. On frise le pathologique.
On
vous a présenté (et vous n'avez pas démenti)
comme "Conseiller" du Maire. Vous figuriez même dans l'organigramme.
Je
n'ai pas vu le piège, volontaire ou
involontaire, je ne sais. J'ai pensé que c'était
un abus de langage destiné à faciliter mes
contacts avec les différents services. J'étais
en réalité un consultant extérieur qui
venait, grosso modo, trois après-midi par
semaine à la Ville et deux après-midi au
Grand Lyon. Je n'avais pas de bureau - je squattais
une salle de réunion - pas de carte de
visite, pas de salaire. On a accumulé
sciemment contre moi les contre-vérités. On
a même fait croire que je me suis "gavé",
alors que j'ai fait réaliser des économies
à la Ville. C'est prouvé !
Vous
étiez bien payé ?
Moi,
non ; cette affaire ne m'a évidemment pas
rapporté un sou à titre personnel. En effet,
contrairement à ce qu'a voulu
bizarrement faire croire Monsieur Tête,
c'est l'agence qui m'emploie qui a été rémunérée.
Et peu. Une journée de consulting est
normalement facturée 6.000 à 8.000 F. En l'occurrence,
nous étions plus proches de 1.500 F.
Et
cette histoire de logo "offert" à
la Ville ? Ça paraît bien compliqué.
Pourquoi une agence de pub ferait-elle un
cadeau au Maire sans rien attendre en retour ?
Je
vais essayer de faire simple : En janvier
2001, le doute s'installait dans l'entourage
du candidat Gérard Collomb. Des luttes
intestines remontaient à la surface. Un jour
que je déjeunais en tête à tête avec Gérard
Collomb, je lui ai offert, histoire de le
conforter, un logo "pour quand il serait
élu".Voilà, c'est tout. C'était plus
de trois mois avant l'élection.
Il
a gagné. J'étais de ceux qui croyaient en
lui depuis 95. Nous n'étions pas nombreux. Même
ses nouveaux amis d'aujourd'hui, ceux qui ont
voulu ma peau, ne croyaient pas en lui. Il y a
deux ans, certains d'entre eux contestaient sa
candidature à la candidature.
C'est
d'ailleurs parce qu'en 95, j'avais eu beaucoup
de problèmes avec son entourage, que j'ai
refusé de faire sa campagne en 2001. Pour ne
pas créer de remous autour de lui.
Après
avoir été élu, Gérard Collomb a souhaité
que nous retravaillons sur ce nouveau logo.
Nous l'avons remanié gratuitement.
Villeurbanne vient de remodeler le sien. Ça a
coûté 200.000 F. L'agence a ensuite conçu
- naturellement - la charte graphique
facturée 70.000 F. - c'est très peu
J'ai refusé que ce soit notre agence qui édite
cette charte sous forme de CD et de
"livret de marque" pour, justement,
ne pas profiter de la situation.
Lyon
Capitale
et Métro Lyon m'ont accusé de faire
des cadeaux intéressés. L'un et l'autre sont
mieux placés que quiconque pour savoir que je
sais faire des cadeaux sans rien réclamer en
échange. L'un et l'autre semblent l'avoir
oublié.
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