LES HOMMES DU L.O.U.
Cazemajou rebondit en ovalie
De notre correspondant Mehdi
Si Jean-Louis Cazemajou a le goût du terrain, il le partage
volontiers avec celui des costumes élégants et des cigares de renom. Durant la
rencontre LOU - BAYONNE l'ancien directeur de développement de l'ASVEL basket,
en jeans et t-shirt, mettait la main à la patte pour transporter chaises,
nappes, briefant continuellement son équipe en charge des évènements du LOU
Rugby. A 47 ans, l'un des lieutenants du président Cadario lancé dans
l'aventure rugby retrouve une nouvelle jeunesse. Portrait.
Cazemajou est un nom qui ne passe pas inaperçu dans le
milieu sportif. Aux premières heures de l'équipe de basket de Villeurbanne
jusqu'à la reprise de l'ASVEL par Gilles Moretton, cet ancien basketteur
pro fut un défenseur acharné chargé du développement commercial d'une équipe qui
monta les échelons européens pas à pas. La destinée de cet homme de passion
devait en être néanmoins autrement. A la recherche continuelle de nouveau défi,
il n'hésitera pas à suivre Jacky Cadario dans une structure où tout est à
refaire.
D'origine Corse, Jean-Louis naît à Alger. Elevé par ses
grands parents à Bastia puis à Lyon lorsque le père Cazemajou est transféré à
EDF-GDF, sa famille vient s'installer dans la région. Dès l'âge de 12 ans,
Jean-Louis suit les traces de son frère au sein de l'équipe de basket de
Villeurbanne. Coté boulot, il cheminera par la voie impénétrable de la banque
pour laquelle on lui prédit une brillante carrière. Au terme de douze années, il
démissionne de la Banque Populaire au sein de laquelle il exerce la
responsabilité de directeur d'agence.
Parallèlement une blessure au genou stoppe sa carrière
sportive. Alors que son frère devient champion de France, Jean-Louis se
réoriente vers la pétanque... de haut niveau toutefois puisqu'il participe à des
compétitions internationales au quatre coins du monde. Lors de l'une d'elle à
New-York, OBut lui propose un poste de directeur commercial dans
l'univers impitoyable de la pétanque. Il accepte évidemment et dès 89 il
organise des championnats VIP dans les villes les plus prestigieuses.
Aux « années d'agios » se succèdent les « années
paillettes ». Saint-Tropez, Henri Salvador, Sim, Stone
et Charden, Olgado, PPDA, Pierre Richard ou encore
René Monory seront ses compagnons de jeux durant le « Trophée des
plages » qui marque les belles années avant une nouvelle opportunité en 1990
alors que sa situation financière est au plus haut.
Cette année-là, la reprise du club de basket-ball de
Villeurbanne se fait dans des conditions rocambolesques : l'ASVEL est en pleine
reconstruction et Marc Lefebvre veut constituer une grande équipe dans la
région. Jean-Louis signe immédiatement. Le budget du club représente une
enveloppe de 10 MF dont 2 millions liés au sponsoring. Douze années plus tard,
l'ASVEL est doté de l'Astroballe et d'une enveloppe de 45 MF ! Dix années au
sein du club avant l'avènement remarqué du patron d'Occade Sport dans le
capital. Jean-Louis ressent que les valeurs qui lui sont chères ne sont pas
partagées par le nouvel homme fort de l'ASVEL.
Cazemajou démissionne et se met en chasse d'un nouveau défi. A
l'aube du nouveau millénaire, c'est donc le LOU Rugby qui lui offre cette
opportunité. L'histoire se répète en somme : lorsqu'il intègre les équipes de
Cadario, l'enveloppe de l'équipe est de 13 MF. Tout est à construire ! Il en
fait plus une affaire de passion que d'argent : « Rien à foutre de rouler en
Porsche ou en Mercedes ! »
Evidemment
dans sa New Beattle « All he needs is love ».
A suivre, La reconversion réussie de
Franck Vérilhac
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