La clef des champs de Geneviève Orsi
Photos Jean-Luc Mège
De notre correspondante Françoise Petit
Lorsqu'elle arrive juste à l'heure, chez Andrée Darmon, Geneviève
Orsi commence sa course contre la montre. Etre coiffée, impeccable, élégante
fait partie de l'exigence quotidienne de Madame Orsi. Geneviève quant à elle,
apprend à se soustraire aux journées à rallonges en prenant le temps d'accomplir
son tour de champs du côté des Monts d'Or...
La place Kléber n'est qu'à une vingtaine de minutes des Vieilles Pierres , la
maison que Geneviève Orsi habite l'été. L'ancienne ferme du village est un havre
de paix pour une femme de caractère puisant ici l'énergie nécessaire à son
optimisme. L'autre monde de Madame Orsi est plutôt zen avec sa décoration
minimaliste mais très chaleureuse. Peu de couleurs, beaucoup de blanc, sièges en
osier, plaids immaculés, meubles anciens et grands miroirs encadrés comme des
tableaux renvoient l'image de la quiétude sur le visage de Geneviève Orsi...
Le paysage alentours conforte aussi la maîtresse des lieux qui aime faire son
tour de champs ! On comprend vite pourquoi en balayant du regard le panorama
avec zoom sur des carrés de maïs fraîchement fauchés, ou des vaches qui passent
la ligne verte d'horizon! Contraste. Les pierres dorées de la propriété
absorbent le soleil s'écrasant sur un cadran solaire dédicacé par Paul Bocuse.
Ce cadeau du demi-siècle de Pierre Orsi date de 1989 et sonne l'émotion avec
cette inscription : Le temps fuit mais le bonheur reste .
Le passé simple de Geneviève demeure un bonus qui amène à goûter toutes les
minutes de l'existence. Quatorze frères et surs témoignent du courage de ses
parents tenant un petit café quai Gillet. Son père l'appelait gracieuse
avant qu'elle ne mette les pieds chez Bally place de la République. Geneviève
savait qu'un autre métier l'attendait alors, le week-end elle apprenait la
bienséance et les gestes de restauratrice à Vienne chez Madame Point ou aux
Echets chez Jacky Marguin. C'est là que, Pierre Orsi remarqua la belle
courageuse...
La vie aussi étoilée qu'elle soit, n'est pas toujours un long fleuve tranquille.
La maman de Jean-Louis en sait quelque chose. Au Togo à l'invitation de César,
Geneviève ouvre d'autres yeux s'imprégnant du silence d'un monastère perdu dans
la montagne. A son retour elle est plus forte pour dialoguer avec son fils. Avec
Pierre et Geneviève, Jean-Louis et sa sur Céline ont
maintenant construit leurs harmonies.
La maison de Poleymieux sait jouer les
rendez-vous de famille ou les dînettes qui fleurent bon le marché de St Didier.
Un cake maison, un jus de fruits frais, un miaulement de Figaro (le chat de
Céline), un parfum (de préférence Guerlain) installe l'ambiance privée d'une
femme de charme qui aime prendre la clef des champs...
|