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10 novembre 2003


Quand Myriam B. déshabille le Type...
 

Myriam B. et Damien Moutard

 

De notre correspondant Mehdi

 

Le Type 34 se met au nu, ce n'est peut être pas un scoop pour tout le monde, sous le regard attentif de Damien Moutard qui ne se verra pas, du moins cette fois-ci, reprocher de rincer l'œil de ses convives masculins. Explication : fatigué des défilés troublants de la rue Saint Hélène, Damien s'est acoquiné (professionnellement s'entend ! Vous avez l'esprit mal tourné) avec une jeune artiste, Myriam Belhadj, photographe talentueuse et explosive mettant en exergue la beauté au sens viril sans feuille de vigne ni turban. Quelques drôles de type nus en somme et qui ne se cachent pas derrière un ballon de rugby, eux.

 

Si Lyonpeople.com (rigueur quand tu nous tiens) avait réussi à rater le coche le mois dernier de l'expo de Myriam B. au restaurant le Bal Morale, il ne pouvait doubler son titre lorsque cette dernière posa ses œuvres séantes sur les flancs du Type 34. En effet la rencontre entre le restaurant des quais de Rhône et l'objectif de la jeune maghrébine en étonnera plus d'un durant ce mois de novembre, et toutefois elle reste doublement d'actualité.

 

Notons d'abord que le nu masculin fait beaucoup parler les journaux nationaux. Depuis la décision du Stade Français de remettre le couvert avec de jeunes éphèbes du monde de l'ovalie, les indiscrétions anatomiques ne cessent de croître dans le paysage médiatique. L'industrie du calendrier a de beaux jours devant elle. Après l'effeuillage d' Eve, c'est au tour d'Adam de démystifier ses attributs pour quelques sombres raisons mercantiles. Ce regard sur le mâle avec son plus simple appareil prend pourtant une autre tournure lorsque l'artiste exprime un message inattendu.

 

C'est le cas de Myriam Belhadj, et c'est le propos de la seconde actualité, qui manifeste une révolte profonde par un « autre » regard de la femme musulmane sur le monde. Si Myriam affirme s'inscrire dans une lutte plus large contre la société, la jeune femme de 28 ans entend s'attaquer à plusieurs piliers de la pensée traditionnelle. Les trois religions d'abord qui, selon elle, empêchent les femmes de trouver la source d'une liberté qui briserait les tabous libérant ainsi les « trésors enfermés ».

 

« Evacuer toutes les frustrations et arrêter de se faire violence pour s'interdire le plaisir » affirme Myriam et si l'exposition reste relativement « soft » l'artiste lyonnaise rétorque qu'elle « ose affronter l'homme et son avenir, le délivrer de ses traditions pesantes jusqu'à le pousser au déséquilibre. ». Ce travail initiatique promet de beaux jours devant lui, un livre étant à l'étude pour accompagné des clichés de la photographe : « C'est pour moi le début d'un long travail que je désire publier avec un écrivain. Je ne me revendique pas musulmane mais femme du monde. »

  

Expo jusqu'au 30 novembre 2003

Type 34

Quai Sarrail - 69006 Lyon
 


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A suivre, Etienne Daho, reçu 5 sur Dix
 

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