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27 mai 2002

 

Kader Marouf, l'oncle d'Amérique !

 

 

Après les joies des rings US et la flambe de Los Angeles, Kader Marouf, champion du monde de boxe thaï, est revenu sur le plancher des vaches, dans sa petite ville de Rillieux. La tête pleine de souvenirs, mais sans regrets. Confidences d'un lascar rangé des voitures... dans le cadre très select du Caffé Milano.

 

Après une enfance grenobloise, petit Kader s'installe à Lyon avec sa famille. Plutôt que l'école de la rue, il intègre la très sérieuse institution St Charles de Rillieux. Les mauvaises habitudes et les fréquentations douteuses, Kader-le cador, les fait siennes quand il découvre l'enseignement public. En classe de 3ème où il est censé préparer un BEP Comptabilité, pour être précis. A défaut de compter les bonnes notes, il peut déjà recenser les volées prises ou données dans la cour de récré. Dans cette matière non recensée par l'Education nationale, il est loin d'être bon dernier...

 

Car depuis l'âge de 12 ans, le jeune Marouf s'est découvert une passion : la boxe thaï ! Prolongement logique de ses amitiés asiatiques et des après-midi passées à buller devant  les K7 vidéos piratées de Jean-Claude Van dame ou de Bruce Lee.

 

Mais à la différence de ses petits camardes de jeu, Kader ne reste pas vautré dans son canapé. A mater. Il met en pratique sur le ring ! Sous l'œil averti de son coach et mentor, le restaurateur Xan. Les résultats ne se font pas attendre : dès 1991, il est sélectionné pour le championnat de France. Titre qu'il décroche dans 4 catégories. Première étape d'une longue série de trophées.

 

Comme un bonheur ne vient jamais seul, il rajoute Karine à son tableau de chasse. En 1994, séquence « violons » avec un mariage suivi de la naissance de Shanon et Sophie. Sur le plan sportif, l'ascension se poursuit.

 

A 23 ans, il est sacré Champion d'Europe de Kick boxing. Une performance sportive qui ne se traduit guère en espèces sonnantes et trébuchantes. Les deux spécialités de Kader ne sont pas très médiatisées et les cachets loin d'être mirobolants. Comme nombre de ses confrères, Kader alterne les combats avec les petits boulots (chauffeur, vigile...).

 

Après son échec au championnat d'Europe de boxe thaï en 1996, récemment séparé de Karine, il décide de tenter l'aventure yankee. Direction Chicago où il squatte le lit d'une hôtesse d'American Airlines prénommée Linda.

 

Pris en main par Denis Warner, riche rejeton de l'empire audiovisuel éponyme, il livre une dizaine de combats de boxe... anglaise durant l'année 1997. Suffisamment impressionnants pour se faire remarquer par les pontes des sports de combat US.

 

Qui l'installent dans une villa de rêve à Santa Monica. Sans Linda. Les starlettes de L.A. et la jet set locale auront tôt fait de le prendre sous leur aile... En particulier Al Pacino qui l'a surnommé familièrement « my french fighter ».

 

Le comédien lui fait découvrir les fastes et le strass hollywoodiens. Tour à tour « personal trainer » ou body-guard pour des vedettes de cinéma, il fait une apparition éclair comme figurant dans « Un mariage presque parfait » aux côtés de la bomba Jennifer Lopez. « Très gentille, mais j'ai pas sarsouillé avec ! » m'assure Kader dans un grand éclat de rire... (Tout le Caffé Milano a les yeux braqués sur nous !)

 

Le boxer qu'il est n'en oublie pas pour autant la compétition. Le 17 mars 2000, il dispute la finale du championnat du monde de Boxe thaï dans un palace de Los Angeles. Son adversaire, l'américain Dany Steel n'est pas né de la dernière pluie. Grosse pression sur les épaules de Kader. Qui remporte finalement son combat en 5 rounds devant un parterre enthousiaste (Oscar de la Hoya, Leila Ali...) et les télés du monde entier.

 

Une victoire qui sonne comme un retraite. En octobre 2000, Kader embarque pour la France. La nostalgie a été plus forte que le mirage américain. Après plusieurs mois sabbatiques, ce jeune retraité pense à sa reconversion.

 

Il crée une entreprise de transports (Transpro). Mais les sports de combat sont loin d'être enterrés. D'où l'idée d'organiser un gala... Ce sera chose faite le 8 juin prochain au Palais des Sports.
 


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A suivre, Marion Cotillard entre "patates et caviar"...

 

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