Marion Cotillard entre « patates et caviar »
De notre correspondant Julien
La taxi girl souhaite sortir de son petit
univers tuning. L'accession au grand monde du
Cinéma reste une traversée du désert pour les
plus courageux. Hélas « Taxi » a déteint sur
la comédienne qui a du mal à se dépêtrer de
cette erreur de jeunesse...
Cette fille de comédiens souhaite fuir son
ghetto artistique. Mal lui en a pris, le
fulgurant succès de Taxi la renvoie
sous les projecteurs. Cette gloire d'un soir
devient le boulet d'une vie.
Les tournages ne
manquent pas mais la comédienne ne se défait
pas du rôle qui lui apporta la célébrité. Elle
déclare se moquer du succès même si elle avoue
galérer ! Un paradoxe. Sur le sujet elle sort
sa tirade prête à l'emploi : « Mes
parents sont comédiens. Je sais ce que c'est
de manger des patates un jour, du caviar le
lendemain, et encore des patates ».
Voilà une petite formule qui ferme les
questions impertinentes des journalistes sortant du cadre « artistique » ou
promotionnel.
Elle commence la figuration théâtre alors
qu'elle est encore bébé. Ses parents comédiens
rentabilisent déjà l'éducation de la petite. A
6 ans, elle tourne dans deux téléfilms. Elle
décide à cet âge de devenir comédienne. Dés
1992, elle joue des figurations dans des
petits films et télé-séries de second ordre
comme « Highlander ». L'arrivée sur
grand écran date de 1993 avec « l'histoire
du garçon qui voulait qu'on l'embrasse ».
Après des années de galère, elle accède au
casting de « Taxi » produit par Luc
Besson. Elle décroche le second rôle de
cette superproduction à 23 ans. En 2001, le
film « Les jolies choses » lui fait la part
belle avec un premier rôle. Une uvre plutôt
réussie à laquelle manque le succès
commercial. Elle vient récemment de sortir
« une affaire privée » et donne la réplique à
Thierry Lhermitte.
En route pour le star system ? Un départ qui
s'enlise et une actrice à la recherche de
films d'exception. Pourtant quand on lui parle
de succès, elle rit et dit préférer le sens
artistique de l'uvre. Le sens artistique de
« Taxi » échappe encore à certains ! Un
rire peut être jaune qui cache le désespoir de
ne pas être reconnue dans la profession.
Le comédien joue pour un public et éprouve le
besoin d'être aimé. Il devient alors
nécessaire de souhaiter une réussite
commerciale à toute uvre. La liberté des
comédiens se fonde sur l'argent.
Pourtant quand on évoque ce facteur de
liberté, il devient vulgaire voire accessoire.
Le tabou reste mais se voit âprement négocier
avant chaque tournage. Un détail qui tient une
grande place et une hypocrisie qui règne en
maître !
Pour le star system, Marion développe une
théorie très personnelle. Celle-ci explique
ainsi son enlisement médiatique. L'arrivée des
chaînes du câble et du satellite ont
bouleversé la donne médiatique. Les chaînes
pullulent et détournent les téléspectateurs de
la télévision traditionnelle et du cinéma.
Dans ce monde, il devient de plus en plus dur
de devenir une star a part entière. Miss
Cotillard trinque de ce nouveau monde !
Marion, consciente d'appartenir à la « caste
des acteurs » sait s'entourer convenablement.
Ses meilleures amies ne sont autres que les
actrices Clotilde Coureau ( les
fameuses chaussettes) et Romane Bohringer.
L'actrice les prend en exemple. Il faut savoir
rester entre gens du même monde.
Après avoir poussé la chansonnette dans « les
jolies choses », Marion a été remarquée pour
sa voix. Elle devrait rejoindre une comédie
musicale pour la rentrée 2002.
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