Le martyr de Claude Lelouch continue !
De notre correspondant Julien
A l'occasion des Nuits
de Fourvière, Claude Lelouch descend sur Lyon afin de présenter son film
de 1972 « l'aventure c'est l'aventure ». Une uvre culte du cinéma qui réunit
les plus grands des années 70. Un casting de choix avec Lino Ventura,
Jacques Brel, Johnny Hallyday. Charles Gérard, un des acteurs,
accompagne le réalisateur pour sa rencontre avec la presse lyonnaise.
Après
la « catastrophe » de son dernier crû « And
now ladies and gentlemen... »,
Claude débarque en terres lyonnaises avec une uvre incontestable et vieille de
trente ans « l'aventure c'est l'aventure ».
Mais pour la rencontre
presse, le réalisateur scénariste producteur a revêtu un treillis militaire aux
larges poches. Un accoutrement de circonstance. Cela a toujours été la guerre
entre la faune journalistique et lui... En dépit d'un succès populaire
incontestable, les
critiques cinéma et animateurs télé peu consensuels - du style MOF - ne
l'ont jamais ménagé.
Sa dernière production a amplifié ce malaise. Elle reste mal perçue du public et
des professionnels du milieu. Cependant, le réalisateur refuse catégoriquement
l'idée de fiasco. La faute revient aux critiques qui « brident » les
spectateurs. Une théorie de l'échec bien personnelle.
Incarner
le martyr des médias lui convient parfaitement. Un rôle de composition ? Il
ressert la soupe sur l'incompréhension de son travail. Selon lui la presse ne
l'apprécie pas.
Il va jusqu'à déclarer : « Ils font systématiquement la même
critique depuis mon premier film ». Les rédacteurs formeraient ils un lobby
anti-Lelouch ? Une telle idée semble peu vraisemblable. Ne pas apprécier son
travail ne signifie pas une mise à l'écart du réalisateur. S'il se plaint
constamment de son sort médiatique, il ne refuse jamais une invitation pour
montrer sa frimousse...
Une partie des
journalistes présents à la conférence échangent leur pensée sur le « cas »
Lelouch avant sa venue. Le côté étrange du réalisateur prend une belle place
dans la conversation. Divers noms d'oiseaux désignant le « génie pas vraiment
génial » accompagnent le discours. D'autres se cachent dans le silence et
n'osent peut être pas avouer une passion dévorante pour ce personnage très
controversé.
Toujours à l'affût de
l'idée géniale, son prochain projet risque de défrayer encore les chroniques. Le
choix se porte sur le délicat sujet de la réincarnation. Un filon de choix pour
celui qui veut se faire remarquer. Il ne reste plus qu'à assumer les critiques
qui en découleront.
Certains craignent le pire
et l'imaginent en nouveau Paco Rabane du cinéma !
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