ELECTIONS CANTONALES
Un « fils de pub » en campagne
De notre correspondant Arnaud Curt
Si l'on devait comparer physiquement Jean-Michel Daclin, il se
rapprocherait plus d'Alain Juppé que de Jacques Séguéla. Pourtant,
l'homme a cultivé un itinéraire professionnel et idéologique similaire au
célèbre « fils de pub ». Lors des cantonales, il aura pour mission d'apporter le
huitième canton dans la corbeille du Parti Socialiste.
A 57 ans, Jean-Michel
Daclin a déjà connu plusieurs vies professionnelles. Après avoir essuyé les
bancs de la faculté de sciences économiques, ce Lyonnais pure souche s'est
destiné à une courte carrière de journaliste satirique avec le « feu »
journal Guignol. Raison pour laquelle, il accorde une grande importance à
la presse locale de Lyon Mag à Lyonpeople.com en passant par
Lyon Capitale. Un titre qu'il affectionne tout particulièrement malgré
certains dérapages (« Sandrine Frite et Géraldine Pacon » qu'il juge
plutôt « misogyne »). Il a même crée l'association des lecteurs du
journal des pentes, ce qui lui a surtout permis de rencontrer Agnès, sa
chère et tendre, aujourd'hui en charge de la publicité du support.
Ensuite, le rédacteur
ressent un grand besoin d'exploser sa créativité en s'investissant dans le monde
merveilleux de la publicité. Ainsi, avec l'aide d'une bande de copains, il crée
sa petite agence qui deviendra grande puisqu' aujourd'hui elle regroupe près de
120 salariés et fait partie du groupe américain DDB. Sa création la plus célèbre
demeure la campagne « oscillococinum » des laboratoires Boiron (le
dessin animé avec une écharpe et un refrain entêtant), puisqu'elle occupe encore
une grande place des écrans publicitaires hivernaux. Alors qu'il était
tranquillement installé dans son bureau de dirigeant créatif, son ami de longue
date Gérard Collomb l'appelle pour l'enrôler dans la bataille des
municipales. Si l'implication de Séguéla lors des
présidentielles n' a pas été favorable à Jospin, il en fut tout autre
pour Gégé en 2002 ! Cette victoire lui permit d'empocher le poste d'adjoint aux
relations internationales et au tourisme. Quoi de
plus naturel de s'adresser à un communiquant pour s'occuper du rayonnement de la
capitale des Gaules ! Cette nomination est le « résultat d'une grande amitié »
entre les deux hommes, malgré ce que peuvent croire certaines mauvaises langues
qui estimaient que certaines infidélités professionnelles auraient entaché leur
complicité.
Aujourd'hui, la campagne
des cantonales accapare une grande partie de son emploi du temps entre les
différentes opérations de porte à porte et le tractage sur les marchés; puisque
le candidat a même abandonné son poste de président d'agence et se situe
désormais en marge de son entreprise. Cette implication dans la vie locale ne
lui laisse guère de place pour sa passion : le ski alpin - l'homme a même monté
une école de ski a Chamonix. Si il a mis sa passion au second plan, il n'en va
pas de même pour Jérémy, son fils aîné âgé de 31 ans. En effet, le jeune
homme voue une véritable passion pour la planche à roulettes et alla même
jusqu'à rempoter le titre de champion européen de Skateboard (son palmarès
niveau plâtres et fractures demeurent secret !).
Homme de défi, il considère ce parachutage dans le troisième arrondissement
comme un véritable challenge. Cette circonscription comporte un double enjeu
pour le candidat puisque l'arrondissement a échappé aux socialistes de quelques
voix lors des dernières municipales et se trouve en pleine mutation. Il aura
pour principale mission de donner une identité au quartier et de s'occuper des
problèmes concernant la petite enfance et le logement. Les recettes magiques de
ce sorcier de la communication réussiront-elles à convaincre les électeurs ?
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