Vous
êtes l'homme de la rentrée à Lyon, votre emploi
du temps doit être « overbooké » ?
Certains
évènements, certaines fonctions sont récentes,
d'autres moins, comme le tennis car ça fait
15 ans avec une équipe bien rodée, de bons
professionnels. Pour
le
marathon, le partenariat avec l'ASPTT
fonctionne très bien, les choses se passent très
bien dans l'ensemble même s'il est vrai que
je n'ai pas une minute à moi...
Aujourd'hui,
à quoi consacrez-vous la plupart de vos efforts ?
Maintenant,
surtout sur l'ASVEL parce que c'est quelque
chose de nouveau, même si ça fait 5 ans que je
tourne autour du club sans en avoir la fonction.
J'assume pleinement cette nouvelle fonction.
Nous avons une nouvelle stratégie à mettre en
place : mon rôle est de coordonner
l'effort de chacun comme je l'ai fait pour
le tennis et le marathon.
Tennis,
basket, marathon, finalement il n'y a que le
foot qui vous échappe... Rien de prévu avec
l'OL ?
Rien
du tout, je n'ai jamais eu de vision à moyen
ou long terme. Aujourd'hui je suis un peu
comme dans la compétition en sport puisque je
suis issu de cet univers là. On prend les
matchs et les combats un par un. Aujourd'hui,
il y a un challenge, celui de conquérir ce
titre de champion de France avec l'ASVEL et
puis de figurer parmi les meilleurs en Europe.
C'est tout ce que je me fixe comme objectif...
ensuite les choses évolueront, changeront peut-être,
pour l'instant c'est un vrai challenge.
Mais
vous ne fermez pas la porte concernant l'OL...
Ca
ne fait pas partie de mes priorités...
Votre
reconversion est plutôt réussie, par rapport
à d'autres de vos camarades qui s'y sont « cassés
les dents »...
L'école
du sport m'a appris la prudence. Tant que le
match n'est pas encore fini, on ne peut pas
parler de réussite. La seule chose c'est
qu'il y a une vraie cohérence avec mes
valeurs personnelles. Le sport c'est toute ma
vie, je vis avec le sport, je me réveille avec
le sport, je vis le sport par des médias
interposés comme la télévision ou d'autres.
Je pratique pratiquement tous les sports. Donc
c'est un vrai bonheur que d'en faire son métier,
c'est l'osmose parfaite et c'est peut-être
pour ça d'ailleurs que ça fonctionne
jusqu'à maintenant.
Le
fait d'être un ancien pro de tennis, çà
vous donne une crédibilité supplémentaire
pour vendre vos évènements ?
Pas
du tout, ce que je retrouve d'une carrière de
haut niveau c'est la combativité, le respect
de l'adversaire, des engagements, accepter la
difficulté et essayer de la surmonter... Des
choses que l'on retrouve dans le sport et que
moi je retrouve dans ma vie quotidienne. Je ne
me bats pas avec une raquette et une balle, mais
avec des arguments, des hommes, des équipes.
C'est
la même compétition exacerbée dans le monde
des affaires que dans celui du sport ?
Je
pense que l'esprit de compétition est le même,
l'envie de réussir, de mieux faire, le goût
du risque, l'envie de conquérir, de
progresser. On peut tout à fait comparer sport
et entreprise parce que ce sont les même ingrédients.
Le
business dans le sport, c'est pas dangereux ?
IL
est difficile de dissocier le business et le
sport. Quand l'argent est bien utilisé on
fait de belles manifestations et un sport qui
reste propre ! Je pense qu'il ne faut généraliser
tous les problèmes comme le dopage et la
corruption. Pour moi le sport reste un exemple,
une valeur sûre.
Est-
ce que vous n'auriez pas préféré quelque chose
de plus artistique comme Noah dans la chanson
ou Leconte qui commente des matchs pour la télé ?
Je
n'ai aucun talent pour ça, aucun goût pour
l'art, même si je trouve ça très intéressant.
Je n'ai malheureusement pas eu cette éducation.
En revanche, je me retrouve beaucoup plus au
travers du sport et de la compétition. Vous me
verrez aussi bien dans une compétition d'athlétisme
où participent mes enfants, qu'au bord d'un
terrain de foot où jouent des minimes.
Vous
préférez être une sorte d'homme de
l'ombre ?
Le
côté médiatique n'est pas mon espace,
j'ai eu l'occasion de le connaître pour
quelques résultats dans le passé. Moi ce qui
m'attire c'est bâtir, construire quelque
chose et essayer de réunir des moyens, des
hommes. Ce type d'aventure me passionne plus
que les médias.
Quel
est votre meilleur souvenir en tennis ?
C'est
un match par équipe en Argentine avec Thierry
Tulasne, Pascal Porte et Yannick Noah. On était
seul contre la terre entière puisque le public
argentin se manifeste beaucoup. On a gagné
cette rencontre, on s'est battu et on était
fier de ressortir vainqueurs.
Le
Grand Prix de Tennis de Lyon c'est vraiment
votre locomotive chez Occade, est- ce que
ça vous aide à booster d'autres choses comme
le marathon par exemple ?
Ca
été un détonateur en 87 quand j'ai démarré
cette grande aventure en ne connaissant rien, en
apprenant tout sur le tas. Le fait d'apprendre
le métier comme ça aide, pour les autres
aventures. Mais c'est sûr que ça a été un
pilier important, un événement solide qui
j'espère s'est pérennisé sur Lyon. Même
si ce n'est pas Roland Garros ce tournoi reste
apprécié des spectateurs et des joueurs.
On
a fait beaucoup de bruit autour du tournoi de
tennis féminin, est-ce que vous pouvez nous
dire où on en est ?
C'est
un événement qu'on peut espérer voir un
jour à Lyon, mais pour 2002, les choses ne se
feront pas. La date proposée était celle de février,
pendant les vacances scolaires, or il nous était
impossible d'organiser ce tournoi pendant les
vacances. La date que nous voudrions serait
celle juste avant Roland
Garros. C'est vrai en tous les
cas que le cadre offert par le parc de la tête
d'or serait magnifique.
Est-ce
que vous comptez rester à Lyon, car je suppose
que vous devez avoir des propositions ailleurs ?
J'aime
ma ville, et j'aimerais bien continuer ma
passion dans cette ville.
Comment
ça se passe avec Thierry Braillard, l'adjoint
au sport ?
Thierry
est un homme passionné de sport, je passe
beaucoup de temps sur les terrains de tennis et
de football avec lui, et je pense que l'on
parle le même langage, celui du sport. Il est
dans toutes les opérations pour nous soutenir,
le marathon, le tournoi de tennis ...
Si
on vous proposait le poste d'adjoint au sport,
vous seriez intéressé ?
Très
sincèrement non, il ne faut pas mélanger l'activité
que j'ai et la politique, je suis fais pour
faire du sport, pas de la politique. Je ne m'aventurerai
pas dans la politique parce que ce n'est pas
mon domaine...
Moretton's
Digest :
Né
le 10/02/1958 à Lyon
Marié
à une femme corse, deux filles jumelles
Enfant
de la Croix-rousse, pratique le tennis et le ski
alpin en compétition
Membre
du Tennis Club de Lyon, avant de partir en
sport-études à Nice où il retrouve Yannick
Noah
Entre
sur le circuit professionnel mondial en 76 et se
fixe à Paris
Il
arrête sa carrière en 84 et retourne sur Lyon
Il
prépare le 1er Grand Prix qui se déroule
en 87
Et
vous connaissez la suite...