Arnaud Gidoin, l'humour puissance Ken
Chemise blanche
froissée, jean délavé, Arnaud Gidoin a la tenue idéale du type sympa mais selon
son attachée de presse, « il ressemble un peu trop à Ken (ndlr : le copain de
Barbie) sur l'affiche ». Rencontre avec un séducteur quelque peu anxieux à
l'idée d'affronter le public lyonnais.
Propos recueillis par François Pill
Tout d'abord, pourrais-tu me faire ta bio express, c'est à dire les moment
qui ont compté pour toi de ta naissance jusqu'à aujourd'hui ?
J'ai toujours eu le désir
de jouer : pendant que mes potes révisaient leur bac, j'écrivais mes propres
textes. En 93, je monte une troupe « la bande originale » ce fût la vraie
révélation , puis deux rencontres capitales : Gérard Louvin le producteur
de la troupe, et Thierry Ardisson qui m'a découvert et m'a inciter à faire de la
télé. Ensuite, Pascal Legitimus m'a appris les ficelles du One Man Show alors
que je me produisais avant Anthony Kavanagh.
Quels sont les artistes qui t'ont donné envie de faire ce métier et quels sont
ceux que tu apprécies ?
Deux personnes sont de véritables modèles pour moi avec des univers radicalement
opposés: Pierre Palmade et Albert Dupontel ; je les regardais tout les soirs à
l'époque de « la Classe » et je me disais plus tard : « Je veux leur
ressembler ». Actuellement, mon modèle en matière d'humoriste c'est Gad Elmaleh,
il arrive à communiquer une énergie incroyable avec son public. Autrement je
voue une admiration sans borne pour Gérard Lanvin, outre le fait d'être un
excellent comédien, il arrive à ne pas mélanger travail et vie privée. Il a
offert le plus grand château de sable du monde à ses enfants en s'installant à
La Baule, loin des mondanités parisiennes. D'ailleurs, dès que je le peux,
j'essaie de m'éloigner du monde artificiel du show-biz.
Pourrais-tu me parler
de l'époque de « la bande originale », avec qui te produisais tu ? Comment s'est
passée la collaboration avec Gérard Louvin ?
On étais douze sur scène,
chaque jour nous écrivions de nouveaux sketchs ainsi que des parodies. Le fait
d'être aussi nombreux m'a permis d'installer une certaine rigueur dans ma
manière de travailler. Quant à Gérard Louvin, c'est un grand professionnel et il
ne faut pas oublier qu'il a donné sa chance à toutes les pointures du rire
d'aujourd'hui.
Parmi tes expérience télés, on retient Ali Baba (produit par Ardissson) et le
Morning Live en alternance avec Mickael Youn en juin 2000. Comment expliques-tu
que ces émissions en solo n'aient pas vraiment fonctionné ?
Ali Baba à très bien
fonctionné mais comme je partais souvent en vrille, les dirigeants de TF1 ont
préféré ne pas reconduire l'émission, pour le morning live, je n'étais pas assez
fédérateur, mon univers de trentenaire ne collait pas à l'esprit du show ; en
plus j'animais deux autres émissions, la direction de M6 a voulu me ménager.
Animer est un vrai métier où il faut savoir recevoir le public, chose que je
n'arriverai pas à faire tant que j'aurai pas joué mon propre spectacle.
Comment as-tu intégré
la Ruquier team ?
L'esprit de ping-pong
propre à l'univers de Laurent m'intéressait beaucoup. J'avais rencontré le
directeur artistique d' «On a tout essayé », Charles Hudon, lorsque je me
produisais avec la ligue d'improvisation au Canada et ce fut le déclic.
Travailler avec Laurent est très agréable car il a tout de suite su me mettre à
l'aise.
Télé, radio, scène, tu
es un touche à tout. As-tu un domaine de prédilection ?
C'est avant tout la scène
car il y a une vraie rencontre avec le public. Mais il y a également toute une
partie professionnelle que le public ne connaît pas, mon light motif est de
m'éclater ; en effet il m'arrive de doubler des dessins animés. Je n'ai jamais
rien fait pour manger, ce qui est rare dans ce métier.
Connais-tu bien Lyon ?
Pas vraiment, mais la
première de mon spectacle sera à Lyon. Je viens d'apprendre que le public
lyonnais était l'un des plus froid de France. Lancer mon spectacle ici est le
meilleur entraînement qu'un comédien puisse espérer même si j'appréhende
énormément. Il y a une dizaine d'années, j'ai connu une de mes pires expériences
de comédien à quelque kilomètres d'ici dans l'Ain. Je jouais dans un bar lugubre
où le patron était à la fois barman, régisseur et agent de sécurité, j'attendais
donc plusieurs minutes pour avoir un noir.
« Name quizz » : tu me
donnes trois mots ou une expression correspondant à chaque personnalité.
Arthur :
« Première télé ; Merci ; A bientôt »
Claude François Jr
(le producteur du spectacle) : « Bientôt un ami ! »
Ardisson :
« Je préfère Thierry »
Legitimus:
« Génial ! »
De quoi parle ton one
man show « La routine » ?
C'est une succession de
neuf personnages décalés, encrés dans la réalité. On croise aussi bien un
travailleur clandestin, un homme au foyer ou un père possessif. Mon spectacle
n'est pas uniquement drôle, il s'inspire de faits dramatiques.
Une phrase pour inciter
les lecteurs à venir voir ton spectacle ?
Vous serez agréablement
surpris !
Arnaud Gidoin
« La routine »
Vendredi 12 décembre - 20h30
Salle Paul Garcin
7 impasse Flesselles,
Lyon 1er
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