Interview
de Maurice Fusier - France Info (suite)
Un
personnage public qui vous interpelle ...
Monsieur
Chevènement, par rapport à la Corse. Je n'aime
pas trop Chevènement pour d'autres raisons.
D'abord, je n'ai pas apprécié et pas compris
pourquoi, pendant la Guerre du Golf, alors qu'il
était Ministre de la Défense, il a démissionné.
Faire ça en pleine guerre, je trouve ça triste
et grave. Et là, il a mis en garde Lionel Jospin
contre la facilité qui consisterait à donner
trop de liberté aux corses parce que nous sommes
une République et que les corses et les
nationalistes demandent le droit à modifier la législation
pourquoi pas demain ? Il l'a dit, il a mis
son poids dans la balance et je trouve ça pas
mal. Je ne l'aime pas trop mais pour ce sujet en
l'occurrence, j'apprécie ce geste et son
opinion. Je suppose que vous connaissez ce dossier
sur la Corse car je sais que vous êtes une bonne
étudiante ! J'admire ce type de prise
de position venant d'un homme politique.
Votre
satisfaction ?
C'est
peut-être très narcissique de ma part mais
j'ai découvert que mon nom figurait dans un
superbe dictionnaire de l'audio-visuel qui est
sorti. J'ai dit à Marie-Christine (sa compagne
NDLR) : « T'as vu, je suis dans un
dictionnaire ! », elle s'en moquait
un peu !
Bientôt
votre nom dans le Who's Who ?
Non,
cela ne m'intéresse pas ...
Vos
lieux incontournables ?
Je
ne mets pas les pieds dans les boîtes de nuit, ça
ne m'intéresse plus. Sinon je vais dans
certains lieux par nécessité ou par intérêt
journalistique, conférences de presse, ... je ne
refuse rien. On va souvent dans des cocktails ...
Mais je ne vais pas sortir pour sortir, je n'ai
pas le temps. Je vais souvent au cinéma.
J'essaie de voir un maximum de films quand
j'ai le temps.
Vos
restaurants préférés ?
J'aime
ceux de la rue de Marronniers, le Sofishop,
j'aime bien aller à la Tour Rose mais
pas souvent car c'est tout le temps la même
chose. J'aime beaucoup aller chez Paul Bocuse,
c'est quelqu'un de très fidèle en amitié.
Il a tout introduit dans la façon de
commercialiser les restaurants et les hôtels à
l'étranger. Il a beaucoup appris, il est encore
rejeté par un chef que je ne citerai pas et je
pense que c'est une grande erreur. C'est un
grand bonhomme. Donc, chaque fois que je pourrai défendre
Paul Bocuse quand il est attaqué, je le ferai. Je
suis aussi très fidèle en amitié. J'ai donc
beaucoup de plaisir à aller chez Paul Bocuse et
aussi chez Pierre Orsi, à aller dans les
bouchons lyonnais. J'aime bien aussi la Brasserie
Georges qui, architecturalement, est assez
plaisante même si il y a beaucoup de monde. Je
n'aime pas a contrario les restaurants qui résonnent
trop. Je ne vais pas citer de noms pour ne pas
faire de peine à des restaurateurs. Je n'aime
pas la foule pour des raisons compréhensibles
parce que la foule est bête, j'ai vu des gens
blessés à cause de la foule, je suis un peu
agoraphobe. Je vais aussi au Léon de Lyon .
Jean-Paul Lacombe est quelqu'un de très
bien. Je connais tous les grands restaurants
lyonnais grâce aux conférences de presse qui
peuvent y être données ou par le simple désir
de sortir et d'aller voir les restau-rateurs. Très
classique !
Que
vaut la vie nocturne lyonnaise ?
C'est
une vie de province. Sur le plan culturel, on a ce
qu'il faut à Lyon. Il
y a des boîtes, des dancings, ... Mais ce
qui manque à Lyon, c'est la créativité. Il y
en avait avec Jean-Paul Lucet au Théâtre
des Célestins et j'espère que ses
successeurs sauront faire aussi bien, voire même
mieux, que lui. Grand coup de chapeau à la Maison
de la Danse, Guy Darmet. Sinon, il
n'y a pas de créativité magistrale à Lyon.
C'est une ville qui, à partir de 22 heures ne
vit plus. Allez à St Exupéry par exemple, l'aéroport
est fermé la nuit. Etes-vous déjà allée à la
Gare de la Part-Dieu ou de Perrache la nuit ?
Je ne vous le conseille pas, c'est la zone. La
rue de la République : c'est la zone.
C'est vrai, il y a le théâtre et le cinéma.
Moi, je suis content quand il y a des spectacles
de rues, on peut faire plein de choses. Dès
qu'il y a une manifestation intéressante en
ville, j'essaie de venir. C'est vrai qu'il faut
faire partager la rue et l'animer pour que les
gens puissent vivre des spectacles. Et c'est
pour ça que je parlais de la Biennale de
la Danse, que je parlais du Théâtre des
Célestins à une certaine époque. Quand je
vois par exemple que l'Orchestre National
de Lyon sort pour aller dans les universités
ou dans les prisons, je dis bravo parce que
ce ne sont pas les jeunes qui vont aller à l'Opéra
ou à l'Auditorium. C'est plutôt à l'Auditorium
de sortir pour montrer ce qu'il fait. La ville
n'est pas si grande que ça et je trouve que
l'on a beaucoup à apprendre de villes qui sont
beaucoup moins grandes, qui ont moins de
ressources qui sont des villes, par exemple
de l'Est lyonnais, comme Vaulx-en-Velin, Bron,
Vénissieux. Vénissieux un peu moins mais à Vénissieux,
il y a une dynamique urbaine que l'on n'a pas
forcément à Lyon à une autre échelle. Moi, je
serai content d'aller au Planétarium
de Vaulx-en-Velin mais je n'ai pas eu encore
assez de temps, il n'y en a pas à Lyon ...
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