Levée de rideau sur... Claudia Stavisky
Photographies © Christian Ganet
De
notre correspondante Anne-Charlotte Anav
Lorsque
que " depuis l'âge de 5 ans, le théâtre est une vocation ",
autant dire que la petite Claudia a un rôle tout tracé ! Un rôle, oui...
bien que madame Stavisky aime à faire la part des choses entre son
métier de scène et la vie réelle " qui n'a rien d'éphémère
". Et, c'est en effet depuis longtemps qu'elle se construit un chemin bordé
de roses sur la voie de sa passion ! Aujourd'hui en co-direction du
Théâtre des Célestins avec Gérard Deniaux, elle se sent réellement
appartenir au milieu, et pour cause, elle y passe le plus clair de son
temps !
Come-back
sur les débuts de cette dame de scène ! C'est à Buenos Aires, en
Argentine qu'il faut aller chercher ses origines. A peine le bac en poche,
c'est vers le Conservatoire National de Théâtre de sa ville natale que
Claudia se dirige. Et quand on fête ses 17 bougies, l'inconscience vous
pousse même à partir tenter le Conservatoire Supérieur de Paris.
Maintenant " qu'elle sait comment va le monde ", l'expérience
aidant, Claudia avoue bien aujourd'hui que la chance aura joué en sa
faveur, faisant partie de la dernière promotion des élèves étrangers
acceptés sans trop de difficultés au Conservatoire. Et quelle
promotion, puisque c'est dans la classe d'Antoine Vitez qu'elle s'est
retrouvée. Homme qu'elle admire encore aujourd'hui et qu'elle voit comme
celui " qui a infléchi sa vie d'une façon profonde ".
D'abord
actrice puis metteur en scène à partir de 1989, c'est à Paris qu'elle a
évolué au gré de son talent. Et lorsqu'elle dit qu'entre les 7 millions
de jobs qu'elle a connu pour survivre " elle n'a jamais rien fait
d'autres de sérieux que le théâtre ", l'envie nous démange de lui
dire que c'est déjà pas mal ! Aujourd'hui dans son bureau des Célestins, c'est par la municipalité qu'elle a été nommée pour le
renouveau qu'elle est susceptible d'apporter à cette institution. On
comprend mieux " l'intuition d'une vie consacrée au théâtre qui
l'habite depuis toujours ".
Et
si elle est épanouie dans son métier, Claudia semble aussi bien dans sa
peau. : " Pour rien au monde, je ne voudrais revenir à mes 25 ans
(à part peut-être pour mes fesses !). En tant que femme, je sens une
harmonie et une puissance interne qui me paraît l'essentiel. La
quarantaine est l'une des plus belles décennies de la vie d'une femme
". Plutôt rassurant pour vous mesdames !
Parisienne
d'adoption, c'est à sa grande surprise qu'elle a bousculé son quotidien
parisien pour venir bousculer les 20 000 abonnés des Célestins. Apportez
de la création, toujours plus de créations pour les faire voyager
jusqu'à Paris et même hors frontières....n'est pas une mince affaire !
Et il faudra se montrer convaincante pour que ses aspirations prennent vie
! " J'ai toujours peur ", nous confie t- elle, " il ne
s'agit pas de tout chambouler mais uniquement de vaincre l'inadéquation
entre la fonction des Célestins et les objectifs que l'on s'est fixé
". Quand à la femme lyonnaise, plutôt heureuse, oui, mais comment
ne pas l'être " dans une région dotée d'un potentiel incroyable de
conception théâtrale et du plus grand nombre de compagnies de qualité
".
Les
sorties ? Par période Claudia aime à les honorer, mais alors qu'elle
croyait déjà être surpassée de travail en tant que metteur en scène,
nous imaginons bien ce qu'il en est aujourd'hui. Le temps lui manque mais
" on a rien sans rien " dit-elle aussi déterminée que
possible. Cela dit, Madame Stavisky trouvera toujours un petit moment pour
s'attabler dans un des petits bouchons lyonnais chers à ses papilles
gustatives.
Aujourd'hui, elle avoue que ce serait malhonnête de ne pas
reconnaître " qu'elle est une grande privilégiée ".
Et pour ceux qui rêvent de décrocher un rôle auprès d'elle... Cherchez
votre esprit sportif, et vos chaussures de montagne, vous la croiserez
sûrement dans les Monts du Lyonnais par un beau dimanche de saison.
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