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21 janvier 2002

 

Évelyne Charpiot, working girl du Cintra

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 


De notre correspondante Laure Delvigo



1m 75 et des mensurations de rêve, yeux bleus, peau porcelaine, cheveux blonds blé. Évelyne serait-elle une poupée ? Non, bien mieux que ça ! Mais chut. Tournez la page et découvrez ! Glamour comme  Amanda Lear et " business " comme Bernard Arnault, on croirait Évelyne sortie tout droit d'un studio d'Hollywood. Mais non, elle est bien réelle ! 

 

La cinquantaine épanouie, cette fille de soyeux Lyonnais, nièce de Viviance Romance et amie de Claude Brasseur aurait pu être une star avec sa plastique de rêve et son esprit incisif ; mais il en est tout autrement, puisqu'à 17 ans, Evelyne monte sa première affaire. Et beaucoup d'autres suivront.


Malgré une vie pas toujours facile, car veuve trop jeune, Evelyne Charpiot peut se targuer d'un parcours exemplaire : des Négociants, dont elle a fait  en quelques années, l'un des cafés les plus huppés de la ville, en passant par un restaurant " fashion " à New-York, jusqu'au mythique Cintra, rendez-vous incontournable de ceux qui comptent, Evelyne ne cesse de nous étonner sous ses airs de jet-setteuse. Portrait d'une Lyonnaise atypique.

 

S'ennuyant rapidement sur les bancs de l'école franciscaine, la jeune Evelyne "turbulente et polissonne ", comme elle aime à se définir, décide de partir à 14 ans chez son oncle restaurateur, puis fait ses armes à Voillou dans le quartier de Gerland, avant d'inaugurer sa première affaire à seulement 17 ans . « J'avais beaucoup de mal à recevoir des ordres, supporter un patron, je préfère diriger ! » s'amuse Evelyne. Là, elle rencontre son futur mari. Coup de foudre immédiat. Ensemble, ils partent à la conquête de Paris, puis sur la côte d'azur, où ils ouvrent plusieurs restaurants. Quand son mari disparaît tragiquement, elle n'a alors que 27 ans, jeune maman de deux petites filles Sylvie et Caroll.


Face à cette situation, Evelyne revient vers sa famille et achète " le Glacier " à Vienne en 1973, puis les Négociants en 1978. De ce café au style Empire, elle tirera le meilleur, avec 3,4 millions de F de travaux mais surtout des idées innovantes : ouverture d'une terrasse, défilés de mode et crustacés, rien n'est trop beau pour les Négos

 

En 1989, Evelyne quitte le café le plus en vogue de Lyon, au sommet de sa gloire. Elle a envie de " changer d'air " ; ainsi, elle gère l'entreprise de luminaires de son oncle, voyage à travers le monde, dirige des usines et fait du négoce en businesswoman avertie. Elle se lasse pourtant assez vite de ce milieu et largue les amarres 7 ans après : « Il y avait trop de chiffres et de problèmes pour moi ! Gérer des usines, c'est loin d'être évident ! Cependant, j'ai pu apprendre des langues et côtoyer le monde  industriel, c'était très enrichissant » nous explique l'ingénieuse working-girl.

 

La jolie blonde  retourne alors à ses premières amours, à savoir la restauration. Elle rachète le Cintra au 43 rue de la Bourse, en partie grâce à la plus-value réalisée par la vente des Négociants

 

Un lieu avec une âme, comme  les aime Evelyne, au décor classé. Elle fait du Cintra le " Fouquet'S  Lyonnais ", un endroit chic  où se retrouvent les politiques, les banquiers ou les célébrités comme Richard Berry et bien d'autres, appréciant la tranquillité du lieu, loin des flashs des grands boulevards. Le Cintra, avec son ambiance cosy, ses petits vitraux légèrement colorés, est l'antithèse des grandes brasseries eighties, où les golden- boys aimaient s'afficher derrières des vitres transparentes. « Et plus c'était grand, mieux c'était ! » nous confiera avec sourire Evelyne.


Entre-temps, son énergie la pousse à s'envoler vers les Etats Unis, inaugurant à New-York un restaurant branché, où l'on aperçoit les mannequins d'Elite et Metropolitan , qui en font leur " cantine " attitrée.

 

  New-York, où sa fille Caroll travaille d'abord comme bookeuse chez Metropolitan,  ex-agence de Claudia Shiffer , puis chez Art and Commerce, célèbre agence de photographes qui représente des " pointures " comme Steven Meisel (campagnes Versace, séries dans Vogue.etc). Si  Evelyne trouve les USA féeriques, " là où l'on vous donne la possibilité d'entreprendre ", elle n'en demeure pas moins très Lyonnaise : " mes racines sont Lyonnaises et l'on retourne toujours aux origines " se plaît-elle à dire.


Et si le Cintra reste un aboutissement, fort d'une équipe soudée de 15 personnes, dont  Patrice, fidèle, qui la suit dans toutes ses affaires depuis 24 ans, Evelyne ne cesse de faire vivre cet endroit de caractère. 

 

Elle renouvelle ainsi sa carte avec le chef Stéphane Chevauchet, une étoile au guide Michelin, qui vous concocte des pots au feu de la mer et autres oeufs brouillés au caviar. Une cuisine raffinée et plutôt light, " car les hommes n'aiment pas grossir ! " sourit Evelyne, dont  la clientèle est essentiellement masculine à midi. Le soir est placé sous le signe de la fête avec la très mondaine maîtresse des lieux. Au programme : soirées à thème, défilés de mode, sans oublier le piano-bar.

 

Et il n'est pas rare de voir des clients arriver à 23 h, avec des surprises comme des truffes, qui feront l'objet d'une succulente omelette. On ne vous dit que ça ! Un habitué des lieux nous confiera d'ailleurs : « Il n'y a  vraiment qu'au Cintra, qu'on voit ce genre de choses ! »
 


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A suivre, L'âge d'or de Marie-France Pisier

 

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Le café réchauffé c'est terminé !

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