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21 janvier 2002

 

L'âge d'or de Marie-France Pisier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




De notre correspondant Julien

La protégée de François Truffaut, après 28 films et 4 romans présente sa deuxième réalisation  « comme un avion ». Un film qui aurait pu être censuré en septembre 2001 ! Marie-France a fait le voyage de Lyon pour défendre, avec panache, sa conception du cinéma français.

 

Comme toujours la presse lyonnaise attend la star. Marie-France se serait égarée dans les couloirs de l'hôtel selon le responsable de Rezo films. Il faudra patienter plus de trente minutes pour apercevoir l'actrice. Mais cela valait la peine d'attendre : nous découvrons avec étonnement la beauté bien conservée de la belle qui affiche 58 printemps au compteur !

 

Marie-France Pisier (MFP) fait partie de la « caste » du cinéma français d'auteur. Le théâtre du lycée de Nice constitue le début de sa carrière. Un journaliste la repère et envoie des photos d'elle au très courtisé François Truffaut. MFP ne se doute de rien. Truffaut la rencontre à Nice pour lui offrir son premier rôle au cinéma en 1962. Elle va consacrer sa carrière de comédienne (28 films) au cinéma d'auteur. Seules exceptions : « L'As des As » et « le corps de mon ennemi » avec Belmondo. Les charmes de notre glorieux cascadeur auraient-ils eu une influence sur la belle ? Elle n'acceptera plus de film populaire. « Jet Set » verra son offre déclinée auprès de la comédienne qui a une autre conception des salles obscures.

 

En dépit de ce parcours atypique, elle reste une référence du cinéma français qui la récompense à deux reprises avec le César du meilleur second rôle féminin. Elle préside le festival international de programmes audiovisuels (FIPA) et réalise dés 1988 « Le bal du gouverneur ». Il faudra attendre 2001 pour qu'elle se lance dans sa réalisation avec « Comme un avion ». Notre star a quatre romans et quatre scénarios à son actif. Malgré cette légitimité artistique, un certain parisianiste du Cahier du cinéma l'attaque ouvertement. Selon le rédacteur il s'agit « d'une grande bourgeoise qui ne filme que son nombril et le jardin du Luxembourg ».

 

La dame prend la chose avec délicatesse et regrette cette violence personnelle doublée de misogynie qui serait, selon elle, le fond du problème. Car Marie-France reste une militante en faveur de la femme. Elle fait partie du manifeste 343 pour l'avortement publié en 1971 dans le Nouvel Obs. Reconnaissant ainsi publiquement avoir avortée illégalement.

 

« Comme un avion » fait appel aux talents de Bérénice Béjot, premier rôle de « Meilleur espoir féminin » (Gérard Jugnot). A ses côtés, Guillaume Depardieu obtient un rôle clé. Selon la réalisatrice, le talent de ce jeune homme devrait vite faire oublier sa filiation.

 

La musique et le titre du film proviennent de CharlElie « Comme un avion sans aile ». Un film qui pouvait être censuré après septembre 2001. Coïncidence, quand CharlElie composa ce titre, une photo de Marie France trônait sur le piano. Cette admiration réciproque les réunit aujourd'hui autour d'un film. Afin d'assurer une cohérence dans le scénario, elle s'est adjoint les services de Pascal Bonitzer

 

Le budget de onze millions de francs peut paraître mais notre réalisatrice semble connaître la méthode pour récolter les éléments d'un bon film au meilleur prix. Pour le plus grand bonheur de ses admirateurs.
 


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