L'âge
d'or de Marie-France
Pisier
De
notre correspondant Julien
La
protégée de François Truffaut, après 28
films et 4 romans présente sa deuxième réalisation
« comme un avion ». Un film qui
aurait pu être censuré en septembre 2001 !
Marie-France a fait le voyage de Lyon pour défendre,
avec panache, sa conception du cinéma français.
Comme
toujours la presse lyonnaise attend la star. Marie-France
se serait égarée dans les couloirs de l'hôtel
selon le responsable de Rezo films. Il
faudra patienter plus de trente minutes pour
apercevoir l'actrice. Mais cela valait la
peine d'attendre : nous découvrons
avec étonnement la beauté bien conservée de
la belle qui affiche 58 printemps au compteur !
Marie-France
Pisier (MFP) fait partie de la « caste »
du cinéma français d'auteur. Le théâtre
du lycée de Nice constitue le début de sa
carrière. Un journaliste la repère et envoie
des photos d'elle au très courtisé François
Truffaut. MFP ne se doute de rien. Truffaut
la rencontre à Nice pour lui offrir son
premier rôle au cinéma en 1962. Elle va
consacrer sa carrière de comédienne (28
films) au cinéma d'auteur. Seules
exceptions : « L'As des As »
et « le corps de mon ennemi »
avec Belmondo. Les charmes de notre
glorieux cascadeur auraient-ils eu une
influence sur la belle ? Elle
n'acceptera plus de film populaire. « Jet
Set » verra son offre déclinée
auprès de la comédienne qui a une autre
conception des salles obscures.
En
dépit de ce parcours atypique, elle reste une
référence du cinéma français qui la récompense
à deux reprises avec le
César du meilleur second rôle féminin. Elle préside le festival international de programmes
audiovisuels (FIPA) et réalise dés
1988 « Le bal du gouverneur ».
Il faudra attendre 2001 pour qu'elle se
lance dans sa réalisation avec « Comme
un avion ». Notre star a quatre
romans et quatre scénarios à son actif.
Malgré cette légitimité artistique, un
certain parisianiste du Cahier du cinéma
l'attaque ouvertement. Selon le rédacteur
il s'agit « d'une grande
bourgeoise qui ne filme que son nombril et le
jardin du Luxembourg ».
La
dame prend la chose avec délicatesse et
regrette cette violence personnelle doublée
de misogynie qui serait, selon elle, le fond
du problème. Car Marie-France reste une
militante en faveur de la femme. Elle fait
partie du manifeste 343 pour l'avortement
publié en 1971 dans le Nouvel Obs.
Reconnaissant ainsi publiquement avoir avortée
illégalement.
« Comme
un avion » fait appel aux talents de
Bérénice Béjot, premier rôle de
« Meilleur espoir féminin »
(Gérard Jugnot). A ses côtés,
Guillaume Depardieu obtient un rôle clé.
Selon la réalisatrice, le talent de ce jeune
homme devrait vite faire oublier sa filiation.
La musique et le titre du film proviennent de CharlElie
« Comme un avion sans aile ».
Un film qui pouvait être censuré après
septembre 2001. Coïncidence, quand CharlElie
composa ce titre, une photo de Marie
France trônait sur le piano. Cette
admiration réciproque les réunit
aujourd'hui autour d'un film. Afin
d'assurer une cohérence dans le scénario,
elle s'est adjoint les services de Pascal
Bonitzer.
Le budget de onze millions de
francs peut paraître mais notre réalisatrice
semble connaître la méthode pour récolter
les éléments d'un bon film au meilleur
prix. Pour le plus grand bonheur de ses
admirateurs.
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