ELECTIONS CANTONALES
L'assistante maternelle du 5ème canton
De notre correspondant
Arnaud Curt
Alexandrine Pesson se situe à mille lieues des éléphants du PS et de leur
querelles de pouvoir. Déjà maire du cinquième arrondissement, elle se lance à
l'assaut du Conseil Général avec une politique de proximité basée sur le social.
Sans doute pour rappeler que le mot « social » constitue la racine étymologique
du parti.
En « rouge et noir »,
la chanson de Jeanne Mas pourrait très bien être le générique de campagne
d'Alexandrine Pesson. En effet, la candidate doit cultiver un petit
faible pour ces couleurs qui constituent la majeure partie de sa garde-robe. Ce
personnage profondément humain de 63 ans n'a croisé les chemins de la politique
qu'en 1995. Auparavant, elle consacra la majeure partie de ses activités au
monde associatif et à son métier d'assistante de direction. Ainsi, elle
s'impliqua dans des univers aussi variés que le monde du handicap, de
l'éducation, de l'écologie ou de l'urbanisme. Puis à force de cultiver des
relations de bons voisinages avec Gérard Collomb, ce dernier l'embarqua
dans la campagne des municipales. Mais Alexandrine a commencé la politique « plus
par amitié que pour une appartenance au PS ; nos enfants allaient à l'école
ensemble et c'était normal de l'aider ». Quand, en 2001, les habitants du 5ème
la choisissent comme maire, elle en fut la première surprise car elle pensait
que ses administrés se situaient plutôt à droite. Selon la candidate socialiste
« le 5ème avait besoin d'une politique sociale de proximité en
développant les logements sociaux ou l'aide aux personnes âgées ».
Proximité qui s'applique
d'ailleurs dans son local de campagne, un ancien « Point Chaud » en plein
cur du 9ème en recevant les différentes doléances. « Je n'ai pas
besoin d'aller tracter sur les marchés ou de faire du porte à porte comme mes
adversaires, les habitants savent où me trouver » affirme la mairesse avec
fierté. Elle trouve même cette proximité parfois pesante car les gens n'hésitent
pas à me dévoiler leur intimité, elle s'assimile à «un curé de village du 21ème
siècle ». Elle nous fait plus penser à une assistante maternelle. D'ailleurs
au même moment, une octogénaire débarque dans son Q G pour lui raconter sa
solitude depuis le décès de son mari et n'oserait jamais « sortir » avec un
autre homme. La veuve est immédiatement aiguillée vers un club du troisième age
qui organise des après-midi avec Pascal Sevran. Mais la candidate a aussi
un énorme besoin de décompresser en allant pédaler presque tous les soirs dans
son arrondissement ou en se ressourçant auprès de ses enfants Cécile et Didier
qui constituent sa première fierté.
Elle souhaite cumuler les
mandats d'élue locale et départementale car elle juge ces deux fonctions
complémentaires. Ainsi, elle pourrait s'occuper pleinement de son
arrondissement. Elle compte dans son comité de soutien Philippe Meirieu,
le journaliste Jean-Jacques Leirant ou bien encore le professeur
Lansac. Mais elle pourra compter surtout sur le soutien de son mari considéré avant tout comme son premier
militant, il passe ses après-midi à distribuer des tracts dans les boîte aux
lettres. Mais sa politique axée sur le tout social n'est pas forcément vue d'un
bon il par une certaine partie de la population du 5ème
arrondissement plutôt séduite par les idées de Bernadette Isaac Sibille
son prédécesseur à la mairie, idées reprises par la candidate milloniste
Bénédicte Louis et par Michel Havard, candidat UMP, un jeune
chabertiste « peu havard de sourires » selon le bon mot de Lyon
Capitale.
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