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6 octobre 2003


Ilario Calvo, un rital dans toute sa
splendeur !
 

Photo : Dominique Mignon
 

Avant de rencontrer Ilario, je me suis longuement demandé s'il correspondait réellement au stéréotype du « rital » immortalisé  dans Union Libre, l'émission de Christine Bravo. L'occasion faisant le larron, nous profitons de son passage à Lyon (il est en répétition avec la troupe du spectacle "Ladies Night") pour une interview. Il arrive en retard (normal), la chemise ouverte (logique), une paire de lunette branchée sur le nez (obligé). Quelques personnes se retournent sur son passage, se demandant -si c'est bien lui- pourquoi il se retrouve à  déambuler dans les rues de la capitale des Gaules. Rencontre avec cet acteur que l'on croyait animateur, un personnage beaucoup plus sympathique et intéressant qu'on pourrait le croire.

 

Lyonpeople : Nicolas Fargues dans son deuxième roman  "One man show" vous présente ainsi : « Ilario Calvo, le chroniqueur Italien Donjuanesque de l'émission Union libre plus maigre, plus grand, moins beau et tout aussi antipathique qu'à l'écran ». Vous n'avez pas l'impression que votre image peut agacer ?

Ilario Calvo: On m'a déjà parlé de ce livre mais je ne connais pas son auteur ; je ne l'ai d'ailleurs jamais vu. Il a écrit un livre sur un milieu qu'il ne connaît que de loin pour essayer de s'y retrouver. Il paraît qu'il m'a vu téléphoner et que j'avais l'air énervé, ce qui n'arrive pas qu'à moi ! Surtout avant d'arriver sur un plateau télé. Il a critiqué pas mal de monde de la même façon... J'ai d'ailleurs essayé de le rencontrer mais il n'a pas accepté. Pour ce qui est des autres, c'est normal quand on fait un métier où l'on est exposé au public d'accepter de plaire ou non...

 

Vous n'avez pas laissé que des mauvaises impressions. Christine Bravo, dont vous étiez un des chroniqueurs dans l'émission Union Libre sur France 2 a dit de vous : "Aucune surprise ! C'est ce que j'imaginais. Ca parle, ça bouge. Ilario, c'est le foot d'abord et les femmes après ! Ce qui ne l'empêche pas d'être profond, sensible et généreux".

(Rires) Christine a dit ça au tout début de l'émission, et ça reflète quelque part mon personnage à l'antenne. On nous avait demandé de forcer un peu le trait sur les caractéristiques un peu clichées de nos pays pour que les téléspectateurs reconnaissent au premier coup d'œil la nationalité de celui qui parle. Pour ce qui est du foot, même si je supporte mon équipe qui est la "Juve" (Juventus de Turin NDLR), je n'ai pas suivi un match depuis plus d'un mois à cause des répétitions !

 

Avec la pièce « Ladies Night » qui joue un soupçon sur l'autodérision n'essayez- vous pas de contrecarrer cette image ?

Je me suis énormément amusé à la télévision, mais ce n'était pas mon but de départ.  Comme aujourd'hui avec « Ladies Night », j'ai fait « Union Libre » à fond et j'ai donné le maximum. Et ça a été plutôt payant ; je pense avoir laissé une bonne image. Mais c'est vrai que j'avais en plus la chance de représenter un pays que la France aime beaucoup et réciproquement ! D'ailleurs au départ, on ne devait faire que six mois d'émission  et ça a duré quatre ans ! Quoi qu'il en soit, ma vocation première a toujours été le théâtre.

 

Dans la pièce, vous interprétez le personnage de Manu, qui entraîne sa bande de copains chômeurs dans un spectacle de strip-tease : Jacky le beauf, Stef le râleur, Benoît l'homo, Wess le beau gosse ou Gérard le bedonnant. Comment avez vous assimilé ce rôle ?

Mes racines sont à Turin, qui est la ville du constructeur automobile FIAT (Fabbrica Italiana Automobili Torino). Dès qu'il y a une crise en Italie, Turin est la première ville touchée. Des centaines d'ouvriers se sont retrouvés au chômage du jour au lendemain. J'ai vu beaucoup de parents de mes amis dans ce cas : ils se retrouvaient à faire des petits boulots. C'est ce qui se passe dans Ladies Night ; une bande d'amis ouvriers perdent leur travail du jour au lendemain à cause de la fermeture de leur usine et ils doivent trouver une solution pour s'en sortir, en l'occurrence le strip-tease ! Cette alternative est bien choisie, car elle reflète quelque part la position de l'homme en ce début de millénaire.  En plus je me retrouve bien dans Manu car comme vous venez de le dire, c'est le leader du groupe, il amène tous ses potes dans cette affaire. Je me retrouve là dedans dans la vie de tous les jours. Comme dans Union Libre où avec Ray (Ray Cokes, le chroniqueur Britannique, NDLR) nous étions toujours les premiers à entraîner les autres dans nos délires ! (Rires)

 

Après avoir vu « The Full Monthy » qui est inspiré de la pièce, vous n'aviez pas peur de ne faire que reproduire le personnage du film ?

Le personnage de Manu est différent dans le film et dans la comédie, qui a été écrite avant. La bisexualité de Manu est flagrante dans la pièce et inexistante au cinéma. Et il y a beaucoup de traits de sa personnalité qui sont mis sur d'autres personnages. Si j'avais eu à m'inspirer d'un personnage du film, j'aurais puisé un peu dans chacun d'eux pour faire ressortir son vrai caractère. Quand tu remplaces un acteur, la difficulté est d'être nécessairement comparé à lui. Dans le cas présent, on joue tout à fait autre chose : le metteur en scène, le lieu et même la vision globale du script, tout est différent. Pour un film, on doit rester dans un cadre qui plait au plus grand nombre. Si on se met à parler d'ouvriers qui se découvrent une autre sexualité, on prend le risque de heurter l'opinion.

 

Etes-vous connu en Italie comme peut l'être Ray Cokes (le chroniqueur britannique) en Angleterre ?

J'adore Ray ; avant qu'il n'arrive j'étais fan de lui depuis des années. Pour m'inspirer je pensais à lui ! Pour répondre à ta question, je ne suis pas connu en Italie car je n'ai pas d'actualité là bas. On m'a invité dans quelques émissions pour parler de ce que je fais en France, car les italiens adorent les français. Mais ma vie est ici maintenant !

 

Vous n'avez  pourtant pas trop d'accent !

Paradoxalement, j'en ai plus qu'avant ! Quand je suis arrivé à « Union Libre », je devais trouver des infos du pays donc je travaillais, j'écrivais et je parlais en italien. En plus, comme on nous demandait d'en rajouter un peu, l'accent est vite revenu. Je n'ai pas très envie de retourner en Italie, même si j'ai eu la possibilité d'aller travailler chez Media Set. Et puis si j'avais continué la télévision, je n'aurais peut-être pas pu arrêter. Aujourd'hui, je suis mieux à Paris qu'à Rome. Il y a beaucoup d'italiens à Paris. La plupart des militants d'extrême gauche qui refusent la société italienne de Berlusconi sont à Paris... 

 

Vous êtes un peu les carbonari des temps modernes ?

Un peu, mais les Autrichiens sont maintenant les Italiens ! On le sait peu mais je suis assez engagé politiquement. Mon père m'en a beaucoup voulu quand j'ai pris ma carte du Parti Communiste. Nous avons fait une lecture de Lysistrata, plaidoyer contre la guerre en Irak avec d'autres acteurs français comme Emilie Duquesne, Maurice Risch, Rona Hartner, Sarah Martins, Jeanne Vitez au théâtre Fontaine à Paris.

 

Ladies Night avec Ilario Calvo et Terry Kevin,

Au Rail Théâtre

du 17 au 19 octobre 2003

Réservation / Location : Carrefour ou 04.78.60.31.01
 


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