Benoît de Valicourt : transition sans concession
Photo Christelle Viviant
Propos recueillis par Alexandre Mathieu
Après plus de trois ans à la tête du village
des Créateurs du passage Thiaffait, Benoît de Valicourt se tourne vers le privé
en rejoignant le groupe Zilli en qualité de directeur de la communication. Un
challenge de taille pour ce passionné de mode !
Lyonpeople : Pourriez
vous nous décrire le rôle exact du Passage Thiaffait ?
Benoît de Valicourt :
Le village des créateurs
de Mode était avant tout un outil de promotion de jeunes créateurs de mode et de
développement économique des jeunes entreprises. J'étais Directeur et fondateur
de cette institution, crée par l'ancienne municipalité. A mon départ, neuf
créateurs y résidaient, et nous comptions quinze membres extérieurs, ce qui
n'était pas prévu !
Comment justifiez-vous
votre départ, qui en a surpris plus d'un ?
Principalement parce que
ma mission était terminée... La phase de développement et de légitimation étant
achevée, il reste un travail de gestion qui n'est plus mon rôle.
Et accessoirement ?
Quand on m'a demandé de prendre des orientations qui ne me correspondaient plus,
j'ai fait savoir que j'allais quitter Thiaffait... Ca devait être un outil public
au service des jeunes créateurs et non celui d'une organisation professionnelle.
Vous pensez au Syndicat Habillement Rhône-Alpes ?
Par exemple...
Quels rapports entretenez vous avec son Délégué
Général, Pierre Jacques Brivet ?
Amicaux ! Mais il devrait analyser sa propre
situation avant de juger ses amis...
Avec Nadine Gelas (vice présidente du Grand Lyon,
NDLR) et Gérard Collomb ?
J'ai toujours d'excellents rapports avec Nadine qui
est une femme active et intelligente. En ce qui concerne Gérard Collomb, j'ai
été un serviteur fidèle par rapport à la mission qui m'avait été confiée par le
Grand Lyon et la Ville en terme de développement de la mode et de la création.
C'est donc un départ sans amertume ?
Napoléon disait : « Un homme véritable ne hait point,
de même que ses colères et ses humeurs ne vont pas au delà d'une minute. ».
Ce n'est malheureusement pas le cas de tout le
monde...
Sans citer personne, je trouve dommage que certains
crachent dans la soupe, surtout que ce sont souvent les même qui la boivent... Je
pense que ça ne doit pas être très bon ! Critiquer gratuitement n'est pas une
solution en soi, surtout quand on est dans une position de demandeur. Ce n'est
pas mon cas, mais je n'agis pas comme ça pour autant.
Aujourd'hui vous venez de prendre vos fonctions
chez Zilli. Comment passe-t-on du secteur public à un poste chez la
première marque française d'habillement masculin de grand luxe ?
Parce qu'ils me l'ont proposé ! Aujourd'hui, la marque est présente à Londres, à
Paris, à Moscou, bientôt à New York, Dubaï,... et à Lyon cet été ! Avec 90% de son
chiffre à l'export,c'est un groupe qui évolue, et qui a besoin de structurer sa
communication par rapport à son développement. Je suis le premier directeur de
la communication du groupe depuis sa création il y a plus de 35 ans.
Pourquoi avoir fait appel à un lyonnais ?
Nos vêtements sont conçus et fabriqués à Lyon, à l'instar d'autres grandes
marques de luxe. Et je connaissais déjà Alain Schimel (PDG de Zilli, NDLR)
avant, le monde de la mode est petit... surtout à Lyon !
Ce n'est pas la seule raison de votre embauche ?
Heureusement ! J'arrive avec un regard neuf et extérieur en terme de
communication et de rayonnement, quelques contacts utiles, et un goût pour
l'international. C'est important pour un groupe présent dans plus de deux cents
points de vante dans le monde. Mais ce qui me séduit, c'est avant tout
l'exigence du beau, car chaque pièce est fabriquée avec les meilleurs matériaux
par une main d'uvre haut de gamme. Chaque manteau est une pièce unique ! Le
bonheur d'un homme passe aussi par l'esthétique, la qualité et le confort...
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