Thierry
Ehrmann ne désarme pas
Le patron d'Art Price à l'assaut
de la citadelle judiciaire
Le plus atypique de nos people a été mis en demeure de remettre en état la
Demeure du chaos qui défrise certains habitants de Saint Romain. Thierry
Ehrmann qui sera consacré jeudi soir sur France 2 a décidé de faire appel...
Dans son arrêté, le tribunal correctionnel de Lyon - saisi par la mairie de
Saint Romain - a fait dans la dialectique juridique. Une spécialité erhmannienne s'il en
est. En reconnaissant la qualité d'artiste à l'homme d'affaires, il a comblé
d'aise celui-ci. Et laissé grande ouverte la porte de l'Appel. Car le projet du
président du groupe Serveur s'inscrit dans la légèreté artistique, aux
antipodes de la lourdeur administrative du code de l'urbanisme. La Cour d'Appel
en décidera-t-elle autrement ? C'est ce qu'espère Thierry Ehrmann que l'on tente
de taper au portefeuille. 30 000 euros d'amende pour lui, 100 000 euros pour la
SCI propriétaire des lieux et 115 euros d'astreinte par jour, voilà pour le
volet financier de la condamnation. Fort heureusement, l'appel est suspensif.
Le tribunal a donné 6 mois à Thierry Ehrmann pour remettre en état sa propriété.
Cela parait hautement improbable vu la frénésie qui s'est emparée du Domaine.
Depuis début janvier, une nouvelle lubie a frappé notre plasticien démiurge :
après la guerre du pétrole (les toits sont recouverts de 700 tonnes d'acier
faisant de la Demeure du Chaos, vue du ciel, une vaste plate-forme pétrolière),
c'est la guerre de l'eau, nouveau sujet central qu'illustre Thierry Ehrmann à
travers des créations de plus en plus dingues. Après avoir réservé une carrière
dans l'ouest lyonnais, Ehrmann fait rouler une armada de camions à travers Saint
Romain pour extraire des masses de terres colossales avec trois forages creusés
par descente dans la nappe phréatique qui est sous pression. Le résultat est
saisissant, avec une eau qui jaillit naturellement par le forage artésien. Cette
extraction, jusqu'à 900 m3 d'eau par jour, avec un traitement associant
l'ozonisation et la filtration sur charbon actif est conduite en bassin de
stockage à la sortie des puits de prise. Plus loin, de gigantesques citernes
verticales, tenues sur des IPN stockent l'eau. Les corps de pompes surélevés
donnent l'impression d'être dans "Brazil". Il se dit de source officieuse qu'une
mise en bouteille de cette eau réputée (La Demeure du Chaos s'appelait avant
Domaine des Sources) des Monts d'Or serait dans l'air du temps. Il est vrai que
la route des aqueducs est à côté.
Côté média, il est difficile d'échapper à une télé ou à un journal qui ne relate
pas les dernières aventures artistiques de la Demeure du Chaos. Jeudi soir, ce
sera au tour de France 2 de consacrer un reportage d' « Envoyé Spécial »
« à la folie du millionnaire ». Ce qui n'arrange pas les choses car à
chaque fois, de nouveaux aficionados (artistes, industriels ayant des machines
hallucinantes) se pressent pour participer au grand uvre. On nous signale
régulièrement des transports exceptionnels et la présence quasi-permanente de
grues de levage de 50 mètres. Fort désappointés, les ennemis d'Ehrmann, jurant
qu'il courait à sa perte, ont découvert avec horreur qu'il vient de se voir
décerner avec Artprice, leader mondial de l'information sur le marché de
l'art, la meilleure performance annuelle selon le classement Palmarès Euronext
Paris 2005, avec plus de 808% de hausse de son titre coté au premier marché, en
prenant en compte l'ensemble des marchés. Le volume moyen de capitaux échangés
par jour en 2005 est de 553 705 en progression de 3 544 % par rapport au
volume moyen de 2004. De la démence pure !
On dit
que l'alchimie consiste à transformer les vils métaux en or, mais il s'avérerait
que l'alchimie transmutatoire pénétrerait en profondeur les marchés financiers...
Mais notre artiste n'est pas que sculpteur-plasticien, il est en train d'achever
d'écrire un ouvrage "L'illumination par la voie sèche", autobiographie sans
concession racontant ses périples au sein de la Franc Maçonnerie où il est entré
à la GLNF en 1985. Il semblerait que ce parcours, dont Thierry Ehrmann témoigne,
explique bien des choses.
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