Laura Rossi, Miss
Rhône 2006
Photos © Jean-Luc Mège
Par Nadine Fageol
L'Est lyonnais est
décidément un territoire fertile à la croissance des miss. Avec sa sur
Delphine, Laura joue les « Tanguinettes » dans la maison familiale de Genas
entre un papa poule et une maman rieuse volontiers accueillante... Miss Rhône
entre dans le métier manifestement bien entourée.
Le portrait de Miss Rhône un lundi soir sous une énième
averse ; on enverrait bien paître le patron de Lyon People dès fois !
C'était sans compter sur cette famille Rossi qui cultive la bonne humeur comme
d'autre l'ennui. Sorti d'autoroute pour rejoindre un pavillon fleuri de Genas
dont la particularité est de n'avoir aucune vue directe sur le voisinage
pourtant immédiat. Un photographe, une journaliste, le patron dans les pattes,
la famille Rossi est intriguée par notre attelage. Surtout l'aînée, Delphine
sportivo-sauvageonne qui finalement souhaite assister à l'entretien dés fois que
la petite s'égare avec la vérité. La petite justement ! Laura, 21 ans,
jolie, mignonnette, tout simplement ravissante doit son prénom à la Laura de
notre Johnny national. Sa mère Sylvie a longuement hésité avec
Alexia, le père a eu le dernier mot en déclarant à la mairie la naissance de
Laura Alexa sans le i. Maquillage léger, teint parfait, juste les cils chargés
de rimmel, bronzage impeccablement peaufiné à l'autobronzant. Bon point, elle
n'en fait pas trop dans la surcharge. C'est que l'on a affaire à une
esthéticienne en phase de spécialisation dans l'onglerie. Avec son mètre
soixante-douze, elle atteint juste les mensurations requises par le fameux
concours de la dame au chapeau noir et blanc racheté par Endemol.
À quoi reconnaît-on une miss ? Au fait qu'outre son joli
minois, elle possède un nez à faire s'étouffer un chirurgien esthétique et une
partie de sa clientèle. Laura gère encore très agréablement sa taille 34-36 ; là
ou d'autres seraient maigres, elle est harmonieusement mince. Il faut dire
qu'elle travaille abdos & fessiers avec ses copines au club de Genas. D'ailleurs
tout en fuselant ses cuisses de grenouille, une de ses copines lui a « vendu »
son frère Alexis, voici huit mois. Joli garçon, probablement plus
intrigué que timide, il passe son bac technique cette année et regarde d'un il
plutôt attendri ce qui arrive à Laura. Cette dernière entend « largement
profiter de cette année ». Disons qu'elle connaît vaguement la musique,
voici un an, en farfouillant sur Internet, elle découvre un casting pour Miss
Montchat, s'inscrit et rafle la mise. Sylvie la mère manifestement à l'origine
du joli nez sort le champagne. « Une princesse et une sportive, que
voulez-vous, nos deux filles sont aux antipodes, mais on a la chance qu'elles
s'entendent parfaitement ».
Planquée dans un survet', l'aînée Delphine sort de dix ans
de hand-ball à haut niveau, jeux olympiques junior à Moscou inclus.
Manifestement décidée, elle ne s'en laisse pas conter et vient de plaquer le
hand aux horaires de plus en plus ingérables avec sa formation de BTS
logistique. « Maintenant, elle fait du cerf-volant ! » la taquine
gentiment Laura. En fait ici tout le monde travaille, Sylvie est cadre
administratif dans une institution qui distribue des cartes vertes, Vitale c'est
écrit dessus, et distribue des sous aux familles. Bref le genre de truc qui
révulse les chefs d'entreprise même que Sarko devrait nettoyer tout ça en
2007 !!! Le photographe s'empare de la princesse, la mitraille gentiment dans le
canapé et l'embarque dans son palais, une chambre ourlée de voilages mauves qui
tout d'un coup nous devient inaccessible. Non mais, il ne va pas nous faire de
la petite une starlette pour Paris Match. Hélas, en glissant la tête par
la porte, quitte à se faire guillotiner, elle est déjà dans la salle d'eau avec
son gros pinceau à poudre, tellement craquante.
Pendant
ce temps, Sylvie nous présente un début de revue de presse. Dans le journal
local sur la photo à l'évidence elle tient la corde, le journaliste
manifestement déjà complètement toqué lui prête des yeux myosotis. Laura a les
yeux entre bleu et vert. Toute jeune élue miss Rhône, ex miss Grand Lyon dans le
redécoupage régional du concours par Endémol, elle a déjà participé à
trois raouts lyonnais : toucher moult pompons lors du « Pardon des mariniers »,
honorée de sa présence la semaine de la Francophonie et jouée à l'invité d'une
émission de TLM, séquence impressionnante quand on n'est pas du sérail.
Elle entend rester réaliste, profiter de la chose et contourner les requins
déguisés en gentils, séducteurs, affairistes... Prochaine étape dans la course à
la banderole, le titre de Miss Lyonnais ouvrant l'accès à la sélection Miss
France. Il se déroulera le 21 octobre à Saint Étienne - chez Endemol on a
décidemment le sens de l'humour - entre Miss Ain, Loire et Rhône et leurs trois
dauphines respectives. D'ici là, Laura doit se familiariser avec les lois du
métier et dénicher un créateur. En entendant, elle s'offre une dernière séance
photo, quand on découvre que papa Patrick est motard - allez zou tout le monde
en piste - papou enfile le cuir et sa fille dans son dos. Maman, Delphine et
Alexis morts de rire. N'empêche que Madame Michon, la sainte patronne
lyonnaise des miss a du souci à se faire ; Alexis a une mini moto, et quand
Laura devient passagère, ses genoux servent de freins ! Mon Dieu, Mon Dieu, les
jeunes d'aujourd'hui !
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