Georges Blanc et
Sally.
Pour eux ça baigne !
Photos © Jean-Luc
Mège
Par Nadine Fageol
On s'attendait à faire
dans la gastro-tradi-terroir et voilà que l'on découvre un Georges Blanc
heureux. Avec Sally la belle discrète, il file le parfait amour et révolutionne
Vonnas avec un étang pour humains, le spa gastro est arrivé et c'est drôlement
bien.
On part au pays où l'herbe est plus verte, à tel point que
les grosses fleurs jaunes qui poussent dans les champs ne sont point des
tournesols mais des poules. Si, si, des poules heureuses les plumes de nouveau à
l'air libre, sans Prozac rien que dalle en ces terres titulaires de l'unique
appellation contrôlée française dédiée à la volaille. À Lyon People,
fiers comme des paons que nous sommes, on a décidé de se payer une bonne tranche
de terroir en croquant le coq ! D'aucuns disent que chez Georges Blanc
c'est Disneyland. Même pas vrai, que des mensonges tout ça probablement issus de
la vieille rivalité entretenue entre Monsieur Georges et Monsieur Paul, super
coq d'entre tous les toqués. Pour sûr, chez Georges c'est spacieux étant donné
que la force du poignet couronnée de gloire l'a obligé à pousser les murs pour
rafler tout le village retapé sans excès de névrose déco-rustico-géranium. Dans
son restaurant il y a un endroit magique, la coursive longeant un bout de
rivière ici maîtrisée en canal. C'est à cet endroit qu'apparaît le coq Blanc
alors que mon portable me raconte les mots pas jolis du tout d'une agence de
presse parisienne décidée à me dévisser la tête. Gloups. Et le Georges qui me
regarde m'éloigner et Marco de meubler comme d'habitude. Enfin
disponible... Georges prend la main, visite au pas de course de la maison. On
tombe des nues, on s'attendait à un festival de volailles en barbotines, un
déluge de vaisselles couvertes de poules picorant le décor jusqu'aux murs et
tapis. Non, ambiance soft presque cosy chic. Tout d'un coup, on se dit que l'on
a du retard à l'allumage pour finalement admettre que l'on ne sait rien du roi
bressan si ce n'est de sa petite aventure lyonnaise du Splendid logé pile
poil face à l'Est, la plus avenante des brasseries bocusiennes. La vassalité du
sérail gastro bocusien a fait son travail de sape.
Là-bas dans l'Ain, Georges a fouetté tellement d'autres
chats qu'il a forgé un univers bien à lui, portraits des grands de ce monde à
l'appui. Georges présente un fils timide, un giron sommelier tellement heureux
au milieu de ses millésimes que l'on voudrait être bouchon, puis encore un fils
dans l'agréable auberge. Celui-ci attablé interpelle : « Vous venez parler du
spa ! Et la cuisine alors ? ». Ben justement, nous voilà attablé dans un
salon avec des serveurs jolis gentils tout plein. Une carte tellement grande que
l'on s'y noie à l'instar de la grenouille en Bresse, disparue. Georges demande :
« l'aile ou la cuisse »... « Ben heu... chez pas ». « Alors ce sera du
blanc ! ». hi hi hi ! Auparavant un brun serveur nous ensorcelle
d'une huître creuse où est venue se loger le sot-l'y-laisse, divin et secret
nectar de poulet. Damned, fichtre et pan nous voilà bien marron à causer avec le
Georges comme des amis de trente ans. Arrive Sally, dame de cur de l'as
de l'Ain. Col roulé blanc, petit gilet en peau, bonne mine, une jeune femme
moderne que Georges n'appelle que « bébé ». Elle est sage, en fait sur la
réserve. Georges lui dit : « Mange, c'est plein d'antioxydants ». Les
yeux de Sally s'éveillent, elle rétorque complice, « il a un palais extra, il
sait exactement ce qu'il manque ». On échange à tout va. De la rivalité
bocusienne, il évoque surtout les 400 coups commis ensemble et de laisser un
message au maître de Collonges. Le portable, « il me rassure plus qu'il ne me
dérange, s'il ne sonne pas c'est que tout va bien ». Du vin, il a retenu, « il
fait du bien aux hommes quand ce sont les femmes qui le boivent ». Des
femmes, il ne démord pas, « elles ont une meilleure impression que les hommes
désormais je les écoute attentivement ». Rien à faire sous la carcasse bien
marinée au vécu, le type est en mode veille informative et gestion ; son regard
traduit des pensées que la maison applique avec un sens non dissimulé de la
délégation.
On
délaisse les pâtisseries pour découvrir le spa en traversant un restaurant quasi
complet, le personnel aux aguets. Derrière l'auberge, un jardin prometteur ouvre
sur un lieu magique, Georges qui écoute désormais les femmes en toute
bienveillance a cassé la tirelire pour leur offrir un spa. De la belle ouvrage
assurément, la piscine a pris ses aises dans l'ancienne orangeraie dont la
structure n'est pas sans évoquer la halle de Chatillon sur Challarone. Ici tout
est d'un calme olympien, discret aussi ; Georges et Sally peuvent se prêter à la
séance photo dans les chaises longues, en toute quiétude. Ces deux-là aiment à
être ensemble et partagent jusqu'au numéro de Blackberry. On va jusqu'à les
inciter à se glisser dans le Jaccuzzi. Pas très chaude, Sally se reprend et file
se lover dans les bulles accueillantes. On pétille comme du blanc de blanc, on
tient la une !!! Ensuite, visite du spa ultra équipé, salle de fitness, de
repos, de soins et quels soins ? Blanc écoute effectivement les femmes, les
lignes Carita et Decleor s'affichent comme incontournables, les
must du genre pour le visage et le corps. On rit de bon cur quand une dame
vient nous réprimander : nous faisons trop de bruit, nous troublons les soins en
cours. Georges ne pipe pas mot, c'est comme ça chez Blanc quand le maître danse
les souris font la loi. On se souvient qu'il nous a parlé de sérieux, d'idées
validées par tous les services avant mise en uvre pour conclure sur
l'importance du beau, de l'âme, de l'atmosphère pour vivre une fête. Cette
visite à Vonnas en fut une belle, simple et sublime pour le palais et la
rencontre du couple Georges et Sally. Lyon Peopliens faîtes « craquer les
chevaux ou les économies » pour vous arroger le droit d'un pur moment de bonheur
en terre blanche, histoire de goûter la différence !
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