Le
Courrier des lecteurs
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Biennale d’Art Contemporain : de la liberté
d’expression au devoir de rébellion
Exprimer un sentiment ou une émotion et juger de
ce qui est beau ou ne l’est pas appartient aux
réflexions des philosophes et des sociologues.
Constater les déviances qui portent atteintes à
la plus élémentaire nécessité de respecter la
loi et les règles démocratiques en est une
autre.
Nous avons tous en tête les trois mots qui
ornent l’entrée de nos mairies et qui ont valu à
notre peuple de se battre ; Liberté, Egalité,
Fraternité. Ce sont des valeurs démocratiques.
Alors que dire quand un conservateur de musée se
croit le droit d’interdire l’accès de salle de
musées à la population de moins de 18 ans ?
Je dis que ce monsieur a une piètre opinion de
la démocratie et que le devoir de pédagogie et
de culture n’est pas son problème…
Mais il y a problème. Il y a même peut-être
problème juridique.
Quand nos médias sont pleins de faits divers sur
les problèmes posés à la société par la
pédophilie et que la justice fait son devoir en
poursuivant les personnes qui agissent et celles
qui en font le commerce ou le prosélytisme, nous
sommes tous derrière cette justice, nous faisons
bloc, nous sommes solidaires et nous approuvons.
Mais quand, dans le même temps, un conservateur
de musée se croit en dehors des règles de droit,
que faisons-nous ? Allons-nous rester à ne rien
dire ? Va-t-on arguer du fait que peut-être les
jeunes, nus, montrant ostensiblement leur sexe
ne sont pas mineurs ?
Je demande à voir.
En tout cas il y a pornographie, et c’est
là-aussi encadré par la loi.
Alors faire le choix de Larry Clark doit
conforter ce conservateur de musée, pensant être
dans la norme actuelle de l’art contemporain, et
moi je dis que nous avons un devoir de
rebellions et de protection de nos valeurs de
Fraternité.
Et que dire de ces deux malheureux « artistes »
- Mike Kelley et Paul McCarthy qui, ayant fait
la guerre du Vietnam, se croient le droit de
nous infliger leur mal-être (que nous ne nions
pas). Nous ne sommes ni psychanalystes, ni
médecins traitant, tout simplement des visiteurs
de musée qui sont venu voir une exposition d’art
contemporain.
Et l’on tombe nez à nez avec le sexe de
transsexuels qui jouent à saute-mouton, avec le
film d’une installation mené par deux malades
masqués qui « créent » cette œuvre/performance
dans laquelle nous retrouvons des godemichés sur
des plateaux repas…
D’ailleurs les pauvres jeunes guides qui nous
ont accompagnés, l’un au musée d’art
contemporain et l’autre à la sucrière ont eu
bien du mal à nous commenter et justifier tout
cela…On nous dira sûrement que nous n’avons pas
assez de recule pour juger.
Alors laissons la justice prendre ce recule, et
je porterai bien plainte pour incitation à la
pédophilie et à la pornographie. Mais en ais-je
la possibilité ou le droit ?
Bref, après avoir été mis à l’épreuve, à rude
épreuve, je pense pouvoir trouver échos chez
certains citoyens pour se faire les reporters de
cette manifestation, sans concession aux valeurs
de la république, de l’éthique et de l’art.
Xavier du Crest, le 29 octobre 2003
A
suivre, Les victimes sont-elles logées à
la même enseigne ?
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