Soleil d'hiver à Tozeur
De notre envoyée
spéciale Stéphanie Dacquin
Partie de Lyon sous
la neige, et après 3 h de vol à peine, inutile de
dire que j'ai nettement apprécié la température
ambiante en arrivant à dans la capitale du sud
tunisien. A peine descendue de l'avion, on sent
déjà que nous sommes au milieu de nulle part, une
première porte ouverte en direction du désert.
L'idéal pour les sensations de dépaysements ou
pour s'aérer l'esprit le temps d'un week-end
prolongé.
1er
jour
Il est 7 h et déjà levée
car une longue journée m'attend. Il faut dire que
Nébil Hedhiri de l'office de tourisme tunisien
nous a préparé un programme chargé... mais déjà,
quelques acolytes et moi-même avons repéré que
l'hôtel détenait son propre centre de
balnéothérapie. Aucun compromis, pour nous,
aujourd'hui, ce sera visite le matin et balnéo
l'après-midi. Pour commencer nous avons visité la
vieille ville de Tozeur, la perle de la capitale
du Djérid. Tozeur se trouve au cur de l'une des
oasis les plus célèbres du monde, une sorte de
port du désert, un centre actif du commerce
caravanier transsaharien. Le quartier Ouled Hadef
est le plus ancien de la ville et la promenade
constitue un véritable enchantement : ruelles
étroites, placettes typiques, maisons de briques
ocres, le tout dessinant un décor géométrique
particulier au relief original. La visite n'est
pas complète sans une balade en calèche dans la
palmeraie où l'on croise les producteurs de
dattes. Au milieu de cette végétation hors du
commun, jaillissent parfois des maisons de charme
tel que le Dar Tozria, propriété de quelques
riches Tunisiens, havre de paix et de repos... Autre
médina du désert, Nefta, à 1 heure de route,
grande ville maraboutique qui compte une centaine
de mausolées blancs. La visite touche à sa fin
mais heureusement, les charmes du désert s'allient
aux charmes des hammams, des massages, et des
enveloppements d'algues... une fin de journée bien
agréable où chacun peut profiter des équipements
balnéo de l'hôtel. Mais la première soirée à
Tozeur ne fait que commencer, nous sommes tous
invités au restaurant du Maire, en plein cur de
la ville et de la palmeraie, le Dar Cherait, pour
un grand dîner de gala... AHHH ! Je vais enfin
manger un bon couscous !!!
2ème
jour
Direction Ain Chott. Les
puristes peuvent choisir de faire 3 jours de
marche dans la plus pure tradition nomade, les
longues méharées au rythme des chameaux, thé
autour du feu, coucher de soleil inoubliables au
rythme des chants berbères mais nous c'est plutôt
rando 4x4... c'est plus rapide !! Cela n'enlève rien
au paysage magnifique, les étendues de désert sont
impressionnantes, on aperçoit l'Atlas au loin ;
c'est un concentré de Sahara pour le voyageur.
Après les dunes, les 4x4 mettent le cap sur
Matmata et ses villages troglodytes avant de
rejoindre le paysage minéral du Chott el Jérid. La
journée se termine par une balade dans les dunes,
un délire en 4x4 version « Paris Dakar » car il se
trouve que notre chauffeur est un pilote...
Sensation garantie ! Enfin, pour certaines c'est
un peu le cauchemar mais elles vont s'en
remettre ! Et c'est l'heure du coucher de soleil,
une de ces moments inoubliables, féeriques, et
qu'il ne faut surtout pas rater... Pour les
amoureux, un instant magique...
3ème
jour
Allo ! Allo ! Le train
en partance pour les grands canyons partira dans
15 minutes ! Les voyageurs en voiture ! Le Lézard
rouge, train de l'époque Beylicale, rouge comme
son nom l'indique, s'engouffre au cur des gorges
spectaculaires de Thelja. On s'assoie
confortablement sur des sièges d'époque en cuir,
il y a même un bar pour prendre un petit thé à la
menthe tout en contemplant paisiblement le paysage
qui ne cesse de défiler et d'enchanter tout le
monde tout au long du voyage. C'est l'aventure !
C'est impressionnant... je dirais même vertigineux !
Oasis et montagne ! Qui pourrait imaginer une
semblable association ? A l'ombre des palmiers
dattiers, juchés sur des flancs de montagnes
arides à la couleur ocre du désert, des villages
se dessinent. Un exemple surprenant qui prouve la
résistance du palmier, et tout le parti que les
peuples sahariens savent tirer d'une simple source
d'eau. L'eau bienfaisante ruisselle d'une haute
cascade pour former un oued bordé de palmier, au
fond d'une gorge. Et là, Tamerza semble barricadée
derrière sa chaîne de montagne, comme suspendue
sur les flancs d'un gigantesque canyon d'où la vue
domine la vaste plaine jusqu'au Chott et aux
collines de sables. Le vieux village abandonné,
s'étend le long de la palmeraie, environné de
merveilleuses cascades.
Dernier
jour
Vite, on se dépêche,
c'est l'heure des derniers achats dans le souk de
la ville... artisanat original au couleur jaune et
vert, symbole du désert et des oasis car la région
doit tout au palmier. Le tronc sert à construire
portes et charpentes, les folioles sont tressés en
couffins et en nattes, les pétioles taillés en
objets les plus divers. On termine par un hammam
des milles et une nuit au Sofitel, histoire des
profiter des derniers moments. Et c'est déjà fini...
je dois déjà rentrer... dans le froid lyonnais. Mais
j'ai plein de souvenirs dans la tête... Riche d'une
extraordinaire diversité, la région renferme de
nombreux trésors : la kebili, la région de
Nefzaoua à l'architecture arabo-musulmane, Matmata,
dans un paysages de mamelons lunaires qui intègre
des hôtels de haut standing réalisés dans
l'architecture troglodytes parfaitement adaptés à
la région, Douz, dont le marché accueille les
nomades chameliers, ou encore le grand erg, porte
ouverte sur le Sahara et ses étendues grandioses.
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