Jacques
Stella au pinacle !
Jacques Stella
(Autoportrait),
non daté,
huile sur toile, Lyon, Musée des Beaux-Arts
Par Alain Vollerin
Les lyonnais ne doivent pas bouder le plaisir
de visiter cette très intelligente et très
fidèle exposition. Ils doivent de plus, conduire
là leurs parents et amis. C'est la première fois
qu'un tel hommage est rendu à Jacques Stella
et, par son intermédiaire, à toute sa famille.
Car Jacques Stella est issu d'une famille dont
l'arbre généalogique fut établi par Marius
Audin et Eugène Vial, en 1919, dans
leur dictionnaire des artistes et ouvriers
français d'art. Chaque collectionneur se doit de
détenir dans sa bibliothèque cette somme
irremplaçable. Jean Stella, le grand-père était
peintre, né à Malines en 1525. Trois générations
de Stella prolongées par cinq Bouzonnet :
Claudine, Antoine, Françoise,
Antoinette et Sébastien. A
l'époque, le dessin, la gravure, la peinture
avaient un sens, jouaient un rôle social capital
et notamment, pour porter le message biblique.
La notion d'artiste n'existait pas. Il
s'agissait de servir un idéal en utilisant au
mieux sa technique. Celle de Jacques Stella est
grande, bien que parfois elle s'essouffle un
peu. Pas étonnant, sa carrière fut longue.
Quelle leçon de composition! Il en fallait de
l'esprit pour composer les grandes allégories
dont Jacques Stella fut l'auteur sur commande
pour les plus grandes âmes de l'Europe
renaissante. Cette exposition est une magnifique
réussite qui dit bien les beaux métiers de
peintre et de graveur. La présence de la gravure
à Lyon est riche. Rappelons que Claude
Bonnefond constitua à l'Ecole des Beaux-Arts
une classe de gravure pour Victor Vibert
en 1933. N'oublions pas la célèbre allée des
images autour de l'église Saint-Nizier. Un grand
bonheur, la présentation de la série des Jeux et
Plaisirs de l'enfance. Nos félicitations pour
cette réalisation sans faute à Sylvie Ramond
et à toute l'équipe du musée dont les
collections s'avèrent formidablement complètes.
Bravo à Michel Nicolas de l'Association
des amis du musée pour les récentes
acquisitions. N'oublions pas le très beau
catalogue publié chez Somogy, avec le concours
de la Réunion des Musées Nationaux. Prix : 35.
Laissez-vous surprendre dès l'entrée par cette
remarquable toile où Jacques Stella s'est
représenté avec sa mère. Pour les amateurs de
nouvelles technologies, on dirait de la trois D.
C'est merveilleux. Notre passé mérite que nous
le regardions avec attention et respect. Sylvie
Ramond démontre son intérêt pour notre Histoire.
Tant mieux pour le public qui mérite d'être
informer avec les mêmes moyens pour toutes les
expositions.
Jusqu'au 19 février
2007
Musée des
Beaux-arts
Palais Saint
Pierre
20, place des Terreaux - Lyon 1er
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