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/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 

 

Mardi 20 avril 2004

 

Détenu : Victor Bosch
Commissaire politique : Marco (Lyonpeople)
Photos : Nico

 

Victor Bosch, bonsoir. Créateur du Transbordeur, le grand public a fait votre connaissance avec les comédies musicales « Notre Dame de Paris » et « Le Petit Prince ». Un triomphe mondial suivi d'un échec tout aussi retentissant qu'inexpliqué. C'est dans cet esprit que vous êtes convoqué à l'interrogatoire à KGB. Veuillez décliner votre identité SVP ?
 

Nom et prénom ?

Bosch Victor

 

Avez-vous un deuxième prénom ?

Raphaël, je l'utilise jamais, mais c'est mon deuxième prénom de baptême.

 

Avez-vous un surnom ?

Non, le seul surnom que j'ai c'est un Canadien qui me l'a donné, il m'appelle « royal » !

 

« Royal » comme royal canin ? (rires)

Non Royal...  je ne sais toujours pas pourquoi. C'est rigolo, et c'est la seule personne qui m'a donné un surnom.

 

Age et lieu de naissance ?

Je suis né en Espagne, dans un petit village, qui est à côté d'une ville qui s'appelle Tortosa, et le petit village n'est même pas sur la carte, il s'appelle Campredo, c'est très petit. C'est en Catalogne et j'ai 53 ans.

 

Taille et poids ?

(Rires) Ma taille : je fais 1m81, car dans tous mes documents, c'est 81. (Rires) Le hasard fait que je me suis pesé ce matin, et j'en suis à 104,500.

 

Signe zodiacal et ascendant ?

Scorpion.

 

Et votre ascendant ?

Vierge.

 

Signes particuliers sur votre carte d'identité ?

Je n'ai aucun signe particulier.

 

Profession des parents ?

Mon père était avocat, ma mère ne faisait rien.

 

Quand sont-ils venus en France ?

C'est ma mère qui est venue toute seule, car elle était veuve et elle est venue en France en 1964.

 

Et vous étiez dans ses bagages...

Oui, j'étais dans les bagages parce que mon père est mort, j'étais très jeune : j'avais deux mois, et j'ai deux sœurs. Je suis resté avec ma maman quand j'étais assez jeune et elle s'est rendue compte que c'était impossible pour une femme seule de rester en Espagne. C'était l'époque très dure du Franquisme. Tant que mon père était là, il n'y avait pas de souci, à partir du moment où il n'était plus là, elle s'est dit qu'il n'y avait pas d'avenir pour moi ici. En fait je suis parti d'Espagne et j'ai fait une excursion par la Suisse, parce que ma maman avait des amis à Montreux. Je suis parti d'Espagne en 1959 et je suis arrivé en France en 64, donc je devais avoir 14 ans.

 

Bosch, ça n'a pas du être facile à porter dans les cours de récré.

Quand j'ai passé mon certificat d'études et que je chantais le chant des Partisans, à l'époque c'était le passage obligé, mes amis s'appelaient Durand, Dupond... Bosch, ça jetait un froid, c'est vrai que cela n'était pas facile à porter.


Dans quel Lycée lyonnais étiez-vous ?

Au niveau du lycée , j'ai fais deux lycées : un lycée franco canadien qui n'existe plus, il était vers Sainte Foy et après j'étais au lycée de Saint Just qui était à côté de Jean Moulin.

 

Jusqu'où êtes-vous allé au niveau des études ?

Jusqu'au bac que je n'ai jamais passé parce que c'était l'année 68.

 

Vous étiez déjà dans la rue, Victor ?

Non, ce n'est pas ça. J'ai toujours été très intéressé par le monde des arts et si je n'avais pas fait de la musique j'aurais fait de la peinture pour laquelle j'étais assez doué. En 68, la politique m'a intéressé en temps que spectateur, mais cela n'a jamais été ma façon de vivre. J'étais très intéressé par le monde des arts, et est arrivée la révolution de la Rock Musique, la musique progressive, le British Blues. J'ai commencé à jouer de la musique et cela a été une passion pour moi, à tel point que c'est devenu une drogue et je n'ai plus pensé qu'à cela...

 

Suite de l'interview