Pour conclure, tous les observateurs soulignent que vous n'avez jamais
su être fidèle à votre camp...
Pas du tout, pas du tout ! Je veux bien que vous me disiez ça de la gauche
Mitterrandienne, qui n'est pas nécessairement la gauche, je veux bien que
vous disiez ça de Mitterrand. L'avoir quitté m'a privé d'une carrière
politique, les autres non !
Cette infidélité chronique, on peut facilement l'extrapoler à votre vie
privée. Etes-vous tout autant infidèle dans votre vie privée que vous
l'avez été dans votre vie publique ?
Fidélité absolue. Le jour ou je suis parti en politique, je n'ai
sollicité aucune prébende, je n'ai effectué aucun retour alors que
beaucoup l'attendait, j'aurais pu recevoir au centuple, je ne l'ai pas
fait. Et par conséquent, je ne dois rien à personne. Je suis fidèle à mes
amis, je suis fidèle aux gens que j'aime et de ce point de vue, je ne
crois pas avoir manqué une fois.
Après votre échec de 1989 pour conquérir la mairie, vous pensiez vous
refaire avec le football. Jean-Michel Aulas vous pousse à vous présenter à
la présidence de la Ligue Nationale de Football avant de vous abandonner
au profit de Gérard Bourgoin, marchand de poulets de son état. Il paraît
que vous êtes devenu végétarien depuis !
(rires) Dans ma vie, j'ai beaucoup fréquenté les poulets. Je
suis avocat. Par conséquent, je n'ai rien contre la gente avicole !
Que s'est-il passé ?
C'est beaucoup plus simple, je n'étais pas demandeur, je n'étais pas
candidat, je n'ai pas fait de campagne et il a manqué deux voix. Où sont
ces deux voix ? Je suis convaincu que ce n'est pas Jean Michel Aulas !
Avec vos lunettes à la Top Gun vous ne pouvez pas être miro à ce point
là !
Justement ! Tout de suite après le scrutin, il manque deux voix. Pas
beaucoup, deux ! Et un célèbre lunetier dont je vais taire le nom, par
discrétion et qui était président de Créteil, vient et me dit : « Oh la
la, ces bulletins étaient tellement compliqués, je me suis foutu dedans. »
Je lui ai dit : « Je vais te donner une bonne adresse : Lissac. » (Rires)
On m'a dit depuis que les deux voix qui manquaient, alors qu'il en
possédait trois, ce serait Monaco. Je sais pas, tout ça s'est enfoui dans
le passé.
Quels sont aujourd'hui vos rapports avec le président de l'Olympique
Lyonnais ?
Il nous arrive de travailler pour l'Olympique Lyonnais. Par exemple, c'est
mon cabinet par Jean Luc qui va aller plaider le 30 octobre, à Lausanne
devant l'UEFA, pour obtenir le payement de la part de Al Fayed du solde du
transfert de Marlet. Donc si vous me demandez quel sont mes rapports avec
Jean Michel Aulas : excellents !
Il vous a donné un pourboire et vous vous en contentez !
Non, non, non ! (rires)
Maître Collard s'est moqué de cette mésaventure sur notre antenne : « Maître
Soulier, c'est un dromadaire, parce que quoiqu'il arrive il peut traverser
les pires déserts. S'il se présente pour la présidence de la Ligue
Nationale de Football, c'est qu'il faut bien qu'il se présente quelque
part ! »
Je trouve au candidat défait à Vichy, un ton très allègre. (Rires)
Cela dit j'aime beaucoup le talent de Gilbert, ça lui permet toutes les
audaces. Y compris verbales.
Votre 3ème vie, celle d'amateur de football est-elle aussi une
passion intéressée ?
Alors, ça a été une passion depuis l'age de 14 ans où j'ai reconstitué
avec mes copains le club de football de l'Amicale Laïque de Saint Just.
Voilà, c'est comme cela que je suis tombé tout petit dedans et j'ai su y
rester ! Et actuellement un certain nombre de grands club français
m'honorent de leur confiance. Je plaide pour le FC Metz, pour le Paris St
Germain, pour l'Olympique Lyonnais, je suis en rapport avec de grands
dirigeants de football européen. Je me targue de l'amitié de Jean-Louis
Dreyfus ! Voilà bon, il y a plus malheureux non ?
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