Votre fille vous a récemment rejoint après un brillant stage chez Tajan
à Paris. La relève est-elle assurée ? Avec votre caractère, ça ne doit pas
être facile de travailler en famille !
C'est vrai et je m'en veux parfois d'être un peu brutal. C'est pour ça
qu'avec mon épouse nous avions bien scindé notre activité, elle s'occupait
de la partie volontaire, je m'occupais de la partie judiciaire, donc il
n'y avait pas de heurts et le soir quand on se retrouvait on échangeait.
Ma fille a 33 ans, et j'en ai comme vous le savez, 60, je suis plus prêt
de la sortie que ma fille à qui je souhaite d'avoir un long et heureux
ministère. Je vous avoue d'ailleurs aujourd'hui que je prépare ma sortie,
dans un an, trois ans, je ne sais pas. Je lui mets le pied à l'étrier et
je dois dire qu'elle passe bien auprès des clients, elle a du charisme et
je me réjouis de pouvoir vous dire que plus vite elle pourra prendre le
témoin, plus je serai content.
Vous comptez donc prendre votre retraite pour profiter de vos petits
enfants et soulager votre coffre-fort ?
(rires) Mais ça a l'air de vous
marquer. Je vais vous dire, un de mes maîtres de stage qui s'appelait
Genevoix, m'a dit un jour : « vous savez les petits, dans notre métier, on
ne fait pas fortune mais on vit bien ».
A combien se montent vos revenus mensuels et êtes-vous assujetti à l'ISF ?
Hélas, oui ! (rires) Faudrait demander ça à mon expert
comptable ou à mon percepteur !
Donnez-nous une fourchette !
Entre 120 et 150 000 F/mois.
Vous possédez avec votre beau-frère Michel un voilier de 14 mètres et
une très belle collection art déco. Avez-vous d'autres passions ?
Je peins. Parallèlement à mes études,
j'ai suivi les Beaux arts, et pour mon plaisir, je peins, ça me détend.
Mes autres loisirs, le vélo, et je suis collectionneur, alors j'aime les
tableaux et également - du fait de mes racines - la faïence de Quimper.
Apparemment les nouvelles technologies n'en font pas partie. Quand on
voit la tête de votre site Internet ! La dernière mise à jour remonte à
décembre... 2000 !
(rires) Je reconnais qu'entre l'informatique et moi, c'est un
divorce, avant d'être mariés ! Je vais vous dire pourquoi, je suis
hermétique et je m'en veux. Mais en vérité ce qui s'est passé, on avait un
beau projet d'investissement dans l'informatique, on avait tout fait et
nous sommes tombés sur un escroc. On s'est fait complètement planter, ça
nous a coûté un petit appart... un studio ! (rires)
Quand vous n'êtes pas en Bretagne, vous prenez vos quartiers d'été dans
la petite station de Rayol-Canadel où vous avez vos petits rituels :
matelas sur la plage du Tropicana, casse-croûte au Relais des Maures tenu
par des personnages très pagnolesques paraît-il ?
Ce relais c'est Dédé, Dédé c'est une personnalité locale qui est le
fournisseur officiel de la Bouillabaisse du Président de la République
quand il réside au Fort de Brégançon. Ils se connaissent depuis trente
ans.
Il y a une petite anecdote assez amusante concernant un autre
établissement où vous avez vos habitudes. L'affaire serait tenue par une
certaine Louisette avec son mari en cuisine et son amant au bar (rires)
C'est assez fabuleux ! On ne voit ça que dans le midi, la patronne est une
femme serviable, et effectivement le mari, j'espère qu'il ne lira pas ça,
sinon je vais me retrouver égorgé...
(rires) Ca ne sortira pas de la Courly !
Le mari se trouve en cuisine et il y a un ami (rires), un ami je
précise, qui est lui au bar, (rires).
Suite de l'interview
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