Martial Passi estime que vous êtes « un pyromane ». Il cite cette affaire
de bistrot dans un quartier difficile de Givors. Depuis dix ans, aucun
limonadier ne veut s'installer et vous seriez arrivé tel le messie en
annonçant que vous alliez incessamment régler le problème...
Mais je suis le messie ! Quand je suis
arrivé à Givors, les gens m'ont dit : « Vous êtes le messie ». Ce que je
veux, c'est être le sauveur d'une ville qui est entrain de mourir, de se
désindustrialiser. Des commerçants ont fermé, le centre ville n'existe
plus, c'est une ville morte. Donc je m'impose ici comme un recours, comme
une alternative à un régime qui a totalement échoué.
Givors est l'un des derniers bastions communistes en France. Le faire
tomber, c'est ce qui vous fait bander...
Oui c'est ce qui me motive, je le dois à
mes électeurs, c'est un engagement que j'ai pris auprès d'eux. Et puis je
ne peux pas croire qu'une ville située comme elle l'est, avec les
potentialités qui sont les siennes puisse rester indéfiniment une espèce
de ville hors du temps, une ville qui s'est figée en 1953 et qui a cette
mauvaise image. Elle mérite autre chose.
Que pensez-vous de la candidature de Dominique Perben au prochaines
municipales lyonnaises?
Honnêtement je pense que Dominique
Perben, qui est Lyonnais, est venu combler un vide, il manquait une
personnalité à Lyon, une personnalité consensuelle, rassurante, et
d'expérience qui puisse autour de son nom rassembler toute les forces
lyonnaises de droite, de centre et moi je me réjouis de cette arrivé. Je
pense que Gérard Collomb a du
souci à se faire.
Vous vous êtes fait connaître puis élire sur
vos propositions en matière de sécurité, ce qui vous a valu de vous faire
allumer de tous les côtés : « Georges Fenech a une belle tête
d'imprécateur qui fait merveille sur les plateaux de télévision. » selon
le Nouvel Observateur.
C'est mon ami Robert Marmoz qui a écrit ça. Imprécateur, oui ; Télévision,
oui ! Je pense que c'est important de pouvoir s'exprimer à la télévision
aujourd'hui. Ce n'est pas donné à n'importe qui et je me réjouis d'avoir
cette possibilité d'exprimer des idées à travers ces grands médias.
Vous avez fait votre première T.V. avec Gilbert Collard ?
Oui, chez Christophe Dechavanne, c'était l'émission « Ciel, mon mardi » en
1987. Ca été hard. Depuis les choses se sont tassées, on se connaît, on se
fréquente, on se parle.
Vous avez été élu sur la vague UMP à forte
connotation sécuritaire. Vous préconisiez
la réforme de l'ordonnance de 1945 sur les mineurs, la mise sous tutelle
des prestations sociales des parents défaillants responsables des méfaits
de leurs enfants et l'incarcération des mineurs de 13 à 16 ans qu'Albin
Chalandon, alors garde des Sceaux, avait eu la mauvaise idée de supprimer.
Vous êtes aujourd'hui député de la majorité présidentielle, où en
êtes-vous de ces projets ?
Très honnêtement, je ne me considère pas comme quelqu'un de sécuritaire.
Je considère que la sécurité est la première des libertés, qu'on a
beaucoup trop négligée. Je considère que l'on a eu toute une période de
laxisme, surtout chez les très jeunes mineurs qui nous ont amené à une
situation aujourd'hui insupportable et qu'il fallait rappeler l'autorité
de l'Etat, du policier, du juge, donc tous les représentants de l'autorité
de l'Etat. Donc je me suis battu pour ça, j'ai écris des livres pour ça.
Où en sont toutes vos propositions ?
Depuis un an et demi qu'on est au pouvoir je considère que le gouvernement
a fait une marche en avant importante, que Dominique Perben a fait voter
des textes, a créé des centres fermé pour les mineurs les plus durs. Il a
simplifié les procédures, réformé la loi de présomption d'innocence de
Guigou. Il a réaffirmé l'autorité des gardes des sceaux, nous avons encore
voté ce matin son projet de loi sur la grande criminalité. Nous avons eu à
coté de ça un ministre de l'intérieur qui a fait voter des textes
d'application immédiate comme la lutte contre la prostitution, génératrice
de délinquance, la lutte contre les squattes générateurs de détérioration
dans les cités, un certain nombre de textes qui ont, on le voit
aujourd'hui entraîné une prise de conscience, une confiance dans les
services de police, ce qui fait que la délinquance est entrain de reculer.
Le combat n'est pas gagné mais nous sommes entrain de gagner une bataille.
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