Il faut dire que
la question est d'importance quand on connaît vos revenus annuels. Alors à
combien se montent-ils aujourd'hui parce qu'on était à 313 984 Euros brut
annuels selon nos confrères d'Objectif Rhône-Alpes en 2002. Est-ce que ça
a évolué dans le bon sens ?
Généralement ce qui
sort de ce journal n'est pas d'une véracité à toute épreuve...
On était donc
plus près des 400 000...
C'est souvent faux,
donc je ne connais pas.
Connaissez-vous le montant de votre salaire ?
Je gagne 15 000
euros pas mois.
Nets ?
Nets. Mais par
rapport à ça je touche des dividendes d'une holding familiale que j'ai
créée il y a 25 ans. Une partie des dividendes qui sont payés par
l'entreprise, on rachète en permanence des actions. Donc on ne touche
qu'une partie des dividendes, etc.
Etes-vous assujetti à l'ISF ?
Non, je n'ai pas l'ISF
parce que toute la fortune que j'ai, en dehors de mes actions, c'est une
maison.
Etes- vous un flambeur ?
Non.
Que faites-vous de votre argent ?
J'ai pas mal de charges... familiales. (rires)
Les pensions alimentaires, ça vous tord un peu ?
Non ça ne me tord pas, j'aime bien
donner de l'argent quand on m'en demande.
Que faites-vous de votre argent quand vous ne le donnez pas ?
Je le réinvestis dans l'entreprise pour
préserver le contrôle du capital.
Votre fortune professionnelle se monte à 176 M soit 12% du capital de
Boiron. Faites-vous profiter vos amis de votre train de vie et lequel
d'entre eux emmèneriez-vous sur une île déserte, avec la mallette ?
Si il s'agissait de dépenser de l'argent, je ferais ce que je fais pas mal
aujourd'hui, je choisirais les meilleurs associations en France et en
particulier autour de Lyon. Je pense en particulier à Handicap
International. Mais il y en a bien d'autres que j'essaie d'aider à titre
personnel puisqu'à titre professionnel je suis contre le mécénat
d'entreprise. Parce que je pense qu'une entreprise ne doit pas distraire
ses dépenses d'argent de son objet social et de son projet social. Mais
par contre le meilleur ami que j'ai aujourd'hui, c'est Maurice Clermont
qui est Québécois et un ami cher. On passerait volontiers huit jours
ensemble.
Vous avez
longtemps cultivé un look un peu décalé. Chaussures Clark's et petites
lunettes rouges...
J'ai toujours mes
chaussures Clark's et mes lunettes rouges sont dans ma poche.
Ce petit côté
fashion victim, c'est le zeste de superficialité de Christian Boiron ? Ou
une façon de vous faire remarquer encore une fois ?
Encore une fois ? Il
y a des fois où ça frise... Premièrement il n'y a jamais eu de culture
de look chez moi. Deuxièmement, j'ai un problème au pied gauche qui fait
que je ne peux pas porter des chaussures... normales !
...C'est la
goutte ?
(rires)
Non c'est un alnus
rigidus. Et un syndrome du deuxième rayon pour les spécialistes. Et qui
fait que je ne peux pas porter des chaussures comme tout le monde. Donc je
suis soit en baskets soit en Clark's.
Vous avez tout de
même un style de publicitaire...
Mais je ne suis pas
un publicitaire, je suis plutôt un artiste, je suis peintre, je suis
écrivain. Je suis beaucoup plus un artiste qu'un chef d'entreprise. Je
dirige une entreprise un peu comme un artiste. Quand on dirige une
entreprise, on a une page blanche en permanence à colorer, à peindre. La
vie est une uvre d'art, et c'est ce que je dis dans mon bouquin, notre
vie est une uvre d'art qu'il faut que nous réalisions. Je ne vois pas
pourquoi je m'habillerais triste pour reprendre la publicité de New Man il
y a 20 ans, j'aime beaucoup la couleur.
Suite de l'interview
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