Mercredi 23 février 2005
Détenue : Anne-Marie Comparini
Commissaire politique : Marco (Lyonpeople)
Photos : Nico
Anne-Marie Comparini, bonsoir. Il y a tout juste un an, les électeurs
de Rhône-Alpes vous renvoyaient à vos chères études en élisant Jean-Jack
Queyranne dans votre fauteuil de présidente du Conseil régional. Certains
ont mis cette défaite sur le compte de votre froideur et de votre
discrétion. Nous allons tâcher de savoir qui vous êtes vraiment. C'est
dans cette optique que vous êtes convoqué à l'interrogatoire à KGB.
Veuillez décliner votre identité SVP ?
Nom et prénom ?
Comparini, Anne-Marie. Autres prénoms : Juliette et
Fernande.
Avez-vous un
surnom ?
Le plus joli était celui que me donnait ma grand mère : « Bianquine »
étant donné qu'elle était de Florence, les peaux blanches sont
importantes, c'est un petit surnom gentil.
Age et lieu de
naissance ?
57 ans. Orange dans le Vaucluse.
Taille et poids ?
1m55, 47 kg
Signe zodiacal et ascendant ?
Je ne connais pas l'ascendant, je ne sais
pas à quelle heure je suis née, mais je suis Cancer.
Signes particuliers
sur votre carte d'identité ?
Pas de signes particuliers.
Vos parents
étaient-ils installés à Orange depuis longtemps ?
Ma mère est arrivée à Orange lorsqu'elle a épousé mon père.
Celui-ci a du arriver à Orange dans les années 47, après avoir fait ses
études aux Lazaristes à Lyon. C'était des époques pas très faciles les
années de guerre donc il a vécu un peu à Lyon lorsque Lyon était en zone
libre et puis malheureusement il est allé en Allemagne. Mais il est né à
Florence.
Quelle était la
profession de vos parents à Orange ?
Mon père comme tous les Florentins, c'est soit le cuir, soit la paille, et
dans la partie de sa vie où il allait bien, il avait dans un premier temps
une petite usine de chapeaux de paille et ensuite un magasin de chapeaux à
Orange qui existe toujours d'ailleurs.
C'est pour ça que
depuis, vous portez le chapeau à la maison ?
Non, rarement (rires).
Avez-vous des frères
et surs ?
Je suis fille unique.
Vous avez donc été
pourrie, gâtée ?
Non, je ne pense pas avoir été pourrie gâtée, je crois que j'ai eu la
juste éducation. Quand tu es enfant unique au moins on apprend à s'occuper
d'autres.
Où avez-vous effectué votre scolarité et quel type d'élève étiez-vous ?
Je crois objectivement que j'étais une
enfant sage. Grâce à mon père on ne m'a jamais bridé ma curiosité
d'esprit, mais j'ai du tutoyer les zones d'insolence puisque ma période à
moi c'était quand même la guerre d'Algérie, les noirs aux Etats Unis et ce
n'était pas habituel dans un établissement religieux d'avoir une petite
fille qui racontait à ses autres collègues ce qui se passait juste
derrière la porte du pensionnat.
Les religieuses de Saint Louis se souviennent parfaitement du fameux rire
« Comparini »... Pouvez-vous nous le refaire ?
Non je ne dois pas savoir le refaire (rires).
Vos parents vous inscrivent aux guides de France... Voulaient-ils vous
aguerrir ou vous sociabiliser ?
Je crois que chez vous on dit un peu la
vérité, je sais bien maintenant que dès le début mes parents savaient
qu'ils n'auraient qu'un enfant et je n'ai pas oublié qu'au début on
m'appelait Jean Loup et pas Anne-Marie. Je pense donc qu'ils ont voulu
m'aguerrir.
Au cours d'un camp, un violent orage manque inonder la tente de votre
équipe et vous faites preuve d'un héroïsme envers les jeunes recrues que
vous aviez sous votre responsabilité...
Oui, j'ai fait toutes mes
classes aux jeannette et aux guides. C'était près de Vaison la Romaine, là
où ça déborde où le ciel est bleu et d'un seul coup... Très souvent dans ma
tête j'ai peur d'avoir peur, je pense que ça ne vient pas de moi, c'est
dans les gênes. Mais dans les moments de crise, que je sois jeune ou un
peu plus âgée, le geste vient tout seul...
Suite de l'interview
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