Vous êtes dans l'ombre,
vos amis dans la lumière... N'avez-vous jamais songé à passer de l'autre
côté de la barrière ? Ou avez-vous eu peur ?
(Rires) Peur ? Non, mais il faut avoir un talent que
je n'ai pas ! Il faut que chacun reste à sa place. Il faut essayer à
chaque poste de fournir le maximum de compétence. C'est comme ça que l'on
arrive à fournir des spectacles.
Vos amis producteurs
(Victor Bosh, Thierry Suc) se gavent avec des maisons de productions
titanesques... TS 3, la boîte de Thierry Suc réalise un CA de 15 M (100
MF)... Vous auriez pu en être ?
Oui, effectivement, mais c'est un choix. Ce sont des chefs
d'entreprise qui emploient 40 personnes, qui prennent des risques
absolument énormes en termes financiers. Qui parfois se ramassent
gravement. Moi, c'est une vie que je n'aurais pas assumée. Certains paris
artistiques ne marchent pas à tous les coups, sinon tout le monde ferait
ce métier. Or il y a très peu de gens qui arrivent à rester « involved » à
long terme, ce qui prouve bien que c'est un métier à risque.
Avez-vous été l'associé
de Thierry Suc dans TS 1 et TS 2 ? A quand TS 4 ?
Absolument pas.
Quand on est directeur d'une grande salle, c'est très compliqué, on risque
le conflit d'intérêt, c'est pour ça aussi que je n'ai jamais été promoteur
local à Lyon. Bien entendu, j'aurais pu prétendre à ça, mais à un moment,
déontologiquement, c'est très compliqué.
À combien se montent vos revenus mensuels ?
En tant que
directeur de la Halle, j'ai un salaire sur 12 mois de cadre supérieur qui
doit être de 7 000 euros brut par mois. Et ma structure, c'est à la marge,
je dois faire une opération par an, elle est en nom propre ! Je suis très
heureux comme ça, je n'ai pas de velléité à accumuler de l'argent.
Où passe votre argent ? Apparemment pas dans les
fringues...
Non ça ne
m'intéresse pas particulièrement. J'ai une passion, c'est la chasse. C'est
un budget important, parce que depuis l'âge de 16 ans je chasse le grand
gibier. C'est un sport qui coûte cher, je suis très investi dans une
association qui gère un territoire de chasse. En dehors de ça je n'ai pas
de triple vie.
La chasse est
l'une de vos passions que vous tentez de faire rimer avec écologie...
Je suis pour une
chasse écologiquement responsable. C'est une position inconfortable
puisque nous avons de fait les écologistes et tous les chasseurs sur le
dos ! Un jour, les organisateurs du Salon primevère m'ont dit : « Ce que
vous défendez à du sens, êtes-vous prêt à relever le gant ? », alors moi
tout de suite j'ai dit « oui ». On a donc fait un débat sur un bouquin qui
s'appelle « le lobby de la gâchette », on a expliqué un peu notre
position, la salle était pleine à craquer, et ça c'est très bien passé. Au
départ, il y avait des écologistes purs et durs qui nous voyaient comme
des chasseurs invertébrés car l'image de la chasse en France est
déplorable, mais ça n'empêche que je reste campé sur ces positions-là. Je
pense que non seulement il n'y a pas de fossés mais plutôt un lien à
tisser entre l'écologie et la chasse aujourd'hui. Il y a débat souvent sur
ces questions-là et le débat est loin d'être clos.
Qui
invitez-vous lors de vos parties de chasse en Bourgogne ? Jean-Jacques
Goldman ?
Non, mais il y a
quelques pêcheurs dans le milieu du spectacle, comme Renaud, qui est déjà
venu. Il y a quelques techniciens, des ingénieurs du son qui chassent un
petit peu, quelques comédiens, que je n'ai pas invité, comme Philippe
Noiret, Guy Marchand,... Il y a un côté très rural et asse brutal dans la
chasse qui n'est pas forcément en adéquation avec la sensibilité des
artistes.
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