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/ LES INTERROGATOIRES SUR LE CARO


06 février 2006


 

En fait, vous fermez les yeux sur les filles de joie et la coke qui circulent ! Ou vous participez allègrement ?

Non pas du tout ! Je pense qu'il y a eu une époque folle aussi par rapport aux psychotropes divers et variés dans le spectacle. On a pas de contrôle anti-doping dans notre sport mais réellement c'est fini, il y a forcément des gens qui continuent cette pratique mais ce n'est plus du tout dans l'air du temps. Ce n'est même plus l'air qu'on respire dans les backstage (rires).

 

A ce sujet, votre dernier pétard ou votre dernier rail remonte à quand ?

Quelques semaines ! (rires)

 

Avez-vous souvenir de groupes avec des exigences particulières dans la grande époque ?

J'ai souvenir d'un concert de Led Zepplin à au Palais des Sports Gerland, il y avait une fiche technique qui précisait un certain nombre de grands crus de Bourgogne, de Bordeaux avec les propriétaires, les années,... C'était très précis.

Je pense que c'est de moins en moins bien porté d'avoir des exigences, mais certains groupes qui ont des exigences s'organisent pour apporter les accessoires dont ils ont besoin ! Aujourd'hui il y a moins de folklore, c'est moins drôle absolument. 

 

La période la plus déjantée est donc révolue. Mais le public ne se l'imagine pas. Comment expliquez-vous ce décalage ?

Les choses les plus intéressantes dans le spectacle, c'est le spectacle ! C'est sur scène que se passent les choses les plus intéressantes dans ce métier. Il vaut bien mieux pour les gens qui ont payé qu'ils assistent à un grand spectacle. Ce qui se passe en backstage est de plus en plus normal et balisé. Il y a peut-être des secteurs épargnés comme la mode et peut être celui du cinéma.

 

N'êtes-vous pas amer devant les fortunes accumulées par vos amis du show-biz ?

Mais pas une seconde ! Je pense que réellement, ça me laisse de glace ! L'argent permet de réaliser des choses, mais accumuler des fortunes, il faut savoir que dans ce milieu-là il s'agit d'un tout petit pourcentage de gens qui arrivent à gagner beaucoup d'argent. Il y a énormément de gens - et beaucoup plus que l'on ne le pense - qui sont en difficulté.

 

Vous êtes dans l'ombre, vos amis dans la lumière... N'avez-vous jamais songé à passer de l'autre côté de la barrière ? Ou avez-vous eu peur ?

(Rires) Peur ? Non, mais il faut avoir un talent que je n'ai pas ! Il faut que chacun reste à sa place. Il faut essayer à chaque poste de fournir le maximum de compétence. C'est comme ça que l'on arrive à fournir des spectacles.

 

Vos amis producteurs (Victor Bosh, Thierry Suc) se gavent avec des maisons de productions titanesques... TS 3, la boîte de Thierry Suc réalise un CA de 15 M€ (100 MF)... Vous auriez pu en être ?

Oui, effectivement, mais c'est un choix. Ce sont des chefs d'entreprise qui emploient 40 personnes, qui prennent des risques absolument énormes en termes financiers. Qui parfois se ramassent gravement. Moi, c'est une vie que je n'aurais pas assumée. Certains paris artistiques ne marchent pas à tous les coups, sinon tout le monde ferait ce métier. Or il y a très peu de gens qui arrivent à rester « involved » à long terme, ce qui prouve bien que c'est un métier à risque.

 

Avez-vous été l'associé de Thierry Suc dans TS 1 et TS 2 ? A quand TS 4 ?

Absolument pas. Quand on est directeur d'une grande salle, c'est très compliqué, on risque le conflit d'intérêt, c'est pour ça aussi que je n'ai jamais été promoteur local à Lyon. Bien entendu, j'aurais pu prétendre à ça, mais à un moment, déontologiquement, c'est très compliqué.

 

À combien se montent vos revenus mensuels ?

En tant que directeur de la Halle, j'ai un salaire sur 12 mois de cadre supérieur qui doit être de 7 000 euros brut par mois. Et ma structure, c'est à la marge, je dois faire une opération par an, elle est en nom propre ! Je suis très heureux comme ça, je n'ai pas de velléité à accumuler de l'argent.

 

Où passe votre argent ? Apparemment pas dans les fringues...

Non ça ne m'intéresse pas particulièrement. J'ai une passion, c'est la chasse. C'est un budget important, parce que depuis l'âge de 16 ans je chasse le grand gibier. C'est un sport qui coûte cher, je suis très investi dans une association qui gère un territoire de chasse. En dehors de ça je n'ai pas de triple vie.

 

La chasse est l'une de vos passions que vous tentez de faire rimer avec écologie...

Je suis pour une chasse écologiquement responsable. C'est une position inconfortable puisque nous avons de fait les écologistes et tous les chasseurs sur le dos ! Un jour, les organisateurs du Salon primevère m'ont dit : « Ce que vous défendez à du sens, êtes-vous prêt à relever le gant ? », alors moi tout de suite j'ai dit « oui ». On a donc fait un débat sur un bouquin qui s'appelle « le lobby de la gâchette », on a expliqué un peu notre position, la salle était pleine à craquer, et ça c'est très bien passé. Au départ, il y avait des écologistes purs et durs qui nous voyaient comme des chasseurs invertébrés car l'image de la chasse en France est déplorable, mais ça n'empêche que je reste campé sur ces positions-là. Je pense que non seulement il n'y a pas de fossés mais plutôt un lien à tisser entre l'écologie et la chasse aujourd'hui. Il y a débat souvent sur ces questions-là et le débat est loin d'être clos.

 

Qui invitez-vous lors de vos parties de chasse en Bourgogne ? Jean-Jacques Goldman ?

Non, mais il y a quelques pêcheurs dans le milieu du spectacle, comme Renaud, qui est déjà venu. Il y a quelques techniciens, des ingénieurs du son qui chassent un petit peu, quelques comédiens, que je n'ai pas invité, comme Philippe Noiret, Guy Marchand,... Il y a un côté très rural et asse brutal dans la chasse qui n'est pas forcément en adéquation avec la sensibilité des artistes.


 

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