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/ LES INTERROGATOIRES SUR LE CARO


06 février 2006


 

Parallèlement à vos fonctions à la Halle, vous êtes directeur de la production sur de nombreux spectacles. En quoi consiste exactement ce job ?

Pour parler d'une manière extrêmement pragmatique, j'interviens sur certains spectacles d'artistes ou producteurs amis. J'ai une structure en nom propre (TTC) basique de chez basique. J'apporte du conseil soit en maîtrise d'ouvrage, soit en maîtrise d'œuvre avec aspect budgétaire ou artistique en fonction des demandes des artistes et des producteurs.

 

Vous intervenez sur les concerts parisiens de Mylène Farmer. A combien se monte la facture de vos honoraires ?

Elle n'est pas encore faite ! (rires) Je vous rassure tout de suite, je ne paie pas l'impôt sur la fortune ! Ce sont des sommes modestes.

 

Sur quelle tournée ou quel concert êtes-vous intervenu avant Mylène ? Combien avez facturé ?

Zazie. 30 000 euros TTC.

 

N'y a–t-il pas risque de conflit d'intérêt entre vos deux casquettes ?

Justement non. Mon intervention est sur un aspect technique, je n'ai pas de part de production sur les spectacles, je ne suis pas attaché au résultat de ces tournées. C'est un travail de prestataire à la marge. Je l'ai fait l'année dernière pour Zazie, cette année sur mes vacances car dans ce cas là je prends des vacances, ces 2 dernières semaines, je l'ai fait pour Mylène Farmer. L'année précédente je l'ai fait pour Etienne Daho, c'est quand même très à la marge. Je ne parle pas de tous les conseils que je peux donner pour d'autres opérations, à titre purement bénévole et par intérêt artistique très souvent.

 

Peu de Lyonnais savent que vous avez lancé Jean-Jacques Goldmann...

Ce n'est pas moi qui l'ai lancé ! (rires)

 

...que vous vous occupez d'Etienne Daho, de Mylène Farmer... Discrétion ou timidité ?

Je crois vraiment à une discrétion naturelle, je ne me suis jamais caché de cet aspect de ma vie professionnelle. Seuls les artistes sont importants, les spectacles, les musiciens qui sont sur scène, les gens qui travaillent à la mise en œuvre de tout ça. Si je vous demande le nom du chef opérateur de Stanley Kubrick, vous ne le connaissez pas pourtant vous connaissez tous les films de Stanley Kubrick. A un certain moment je pense que ce n'est pas très important.

 

Comment en êtes-vous venu à vous occuper des plus grands ?

Parce que je suis très vieux ! (rires) Parce que je fais ce métier depuis longtemps et il y a une certaine confiance qui s'est installée avec le temps et que le fait d'être intervenu sur de grosses opérations fait qu'il y a une certaine reconnaissance en tant que personne qui peut apporter des idées, des solutions à certains problèmes.

 

Mylène Farmer vient de donner une série de concerts exceptionnels à Bercy... Racontez-nous votre domaine d'intervention ?

Je vous transmettrai la facture ! (rires) Concrètement, d'un artiste à l'autre je ne fais pas la même chose. Certains artistes ont une vision très précise de ce qu'ils vont faire de la scène, et certains artistes peuvent me demander « qu'as-tu vu dernièrement ? ». Par exemple, pour Etienne Daho... un jour j'appelle Thierry Suc et je lui dis : « Je viens de voir un éclairagiste formidable sur Moby, je pense qu'il plairait à Etienne ». Voilà l'une de mes interventions.

 

Thierry Téodori se déplace-t-il tout seul ou avec une équipe ?

Je suis absolument tout seul mais par contre, je conseille amicalement certains producteurs sur le montage des équipes. Sachant que sur les grosses opérations, on retrouve les mêmes. En gros, 250 personnes « trustent » toutes les grandes tournées.

 

Donnez-nous un peu des chiffres sur cette série de concert monumental... Combien de billets vendus, combien de personnes interviennent ?

Ce spectacle a été conçu pour Bercy. Il y a des effets scéniques qui ne sont pas tournables, c'est la principale raison. En tournée, on monte et on démonte tous les jours, là vous comprendrez que lorsque nous sommes installés et fixé dans un lieu. Il y a à peu près 130 personnes qui travaillent sur le spectacle tous les jours. En termes de montage, le décor représentait 25 semi-remorques ! En terme de fréquentation il y a un peu plus de 180 000 billets vendus il y a déjà un an, et l'objectif c'est l'équilibre financier.

 

Quel est le budget pour les 13 concerts ?

Il suffit de faire une multiplication... On a 13 000 personnes par soir à 50 euros de moyenne donc 650 000 euros x 13... C'est colossal. Ce spectacle doit s'amortir sur 13 dates alors qu'une création comme celle-ci pourrait l'être sur 10 fois plus.

 

Est-ce vrai qu'elle est venue répéter en catimini à la Halle Tony Garnier ?

C'est absolument faux ! Nous avons fait un montage technique à la Halle car le seul endroit en dehors de Bercy où nous pouvions monter le mur de décor ainsi que les écrans vidéo c'était la Halle Tony Garnier. Donc très tôt on m'a demandé si la Halle était disponible pour ça. On a donc fait le montage technique avant Bercy mais à aucun moment il n'y a eu de répétitions avec Mylène Farmer à Lyon.


 

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