Quel est votre
premier job en sortant de l'école ?
C'était directeur de cabinet du préfet de Maine et Loire, à Angers.
Quel âge aviez-vous ?
En 1972, j'avais 27 ans. Et à un peu moins de 30 ans, je suis parti pour
être Secrétaire général à la préfecture de Belfort où j'ai connu
Chevènement où nous nous sommes liés d'estime et je crois pouvoir dire
d'amitié. Après je suis revenu à Paris et ensuite à Lyon.
En 1982, vous êtes
embauché au Conseil Régional par Charles Millon comme Directeur Général
des Services de la région Rhône-Alpes.
C'était Béraudier le président à l'époque mais c'était
Millon et Noir qui m'ont embauché.
En quoi consistait
le poste ?
C'était directeur du service. C'était très amusant car
c'était au moment où l'exécutif est passé du préfet au président de Région
en 1982. Donc il n'y avait rien, il fallait tout construire. Donc en fait,
j'ai réfléchi aux compétences, j'ai commencé par dessiner un
organigramme, j'ai cherché des gens, j'ai recruté des collaborateurs,
c'était une aventure incroyable. Et j'étais tout jeune !
Vous étiez combien à la région à l'époque ?
80 personnes en 1986 quand je suis parti.
Et aujourd'hui ?
Je ne sais pas... c'était le début d'une aventure
incroyable ! Au début j'ai commencé par recruter ma secrétaire, mon
adjoint, j'ai vraiment commencé comme ça. Il n'y avait rien ! On a pris la
moitié des services du préfet qui avait été transférés...
On ne peut pas dire que vous ayez été très reconnaissant vis-à-vis de
votre ancien mentor Charles Millon ?
Pourquoi donc ?
Quand il a eu ses ennuis, on n'a pas eu l'impression que vous étiez
vraiment derrière lui !
Je suis toujours resté derrière lui sur le plan humain et amical. Je n'ai
jamais cessé de le voir. Son choix politique c'est une autre affaire... on
peut être ami avec des gens sans partager les mêmes opinions politiques.
Mais Charles est le parrain de ma dernière fille. Quand il a décidé de se
présenter aux municipales, il m'en a parlé, il m'a expliqué ce qu'il
allait faire. Je lui avais dit à l'époque qu'il serait battu à cause des
problèmes politiques, qu'il ferait un bon premier tour mais qu'il serait
battu au second et c'est exactement ce qui s'est passé. Mais pour autant
j'ai toujours gardé des relations amicales avec lui.
Vous partez
courageusement à la conquête de Chalons détenue par la gauche depuis 60
ans et êtes élu maire en mars 1983 puis réélu constamment au 1er tour en
1989, 1995 et 2001... Comment vous y êtes-vous pris ?
J'y suis allé sans doute avec beaucoup d'inconscience car tout le monde
m'avait expliqué que je n'avais aucune chance !
Pourquoi Chalon ?
Parce que c'est un peu le hasard ! J'étais à l'époque comme vous l'avez
rappelé, directeur du service de la Région Rhône-Alpes à Lyon. C'était
après 1981, où l'ambiance politique était particulière, où chaque camp
était mobilisé. J'avais dit au RPR de l'époque, à l'équipe de Chirac, que
j'étais prêt à faire une opération un petit peu commando avec mon équipe.
Je ne m'attendais pas franchement à ce qu'il y ait une réaction et un
jour, j'ai été sollicité en me disant « A Chalon, il y a une équipe,
mais il faudrait tenter quelque chose, Ce n'est pas très loin de Lyon,
qu'est ce que vous en pensez ? ». À l'époque j'avais 35 ans, le goût
de l'aventure, je suis allé voir les gens, on a commencé à discuter,... J'ai
alors demandé à Béraudier ce qu'il en pensait et il m'a plutôt encouragé !
Et nous sommes partis comme ça.
Suite de l'interview
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