Vous avez connu dans les années 90 une petite traversée du désert... Que
s'est-il passé à l'époque ?
Ce n'est pas une traversée du désert. La
conjoncture avec la guerre du Golfe était beaucoup plus dure, j'ai perdu
des budgets nationaux dans l'informatique. Effectivement quand on perd
deux ou trois gros budgets, il faut se reconstruire derrière. Mais je suis
quelqu'un de volontaire, je suis capable de faire comme l'escargot :
rentrer dans ma coquille et attendre que tout aille mieux. Je n'ai pas eu
à déposer le bilan, j'ai continué.
Quels sont les évènements qui vous ont le plus marqué ?
Plein ! J'ai beaucoup aimé accompagner
mon ami Daniel Biell, qui était styliste, créateur et qui, hélas, est mort
du Sida. Il est l'un des premiers à partir, c'était un garçon super, j'ai
travaillé avec lui pendant quelques années, je me suis occupée de ses
relations presse,... c'était un grand souvenir. J'ai eu beaucoup de plaisir
de travailler sur l'événement que j'ai fait avec Michel Gilibert,
quand il était ministre, il s'occupait des handicapés. On a fait
l'opération « Ballons Ciel d'Espoir »
à Lyon avec Jane Birkin, ou encore avec Raymond Barre où on avait emmené
des enfants handicapés chez des chefs d'entreprise qui les avaient reçus
et qui avaient pris conscience de ce qu'était le handicap. Tout ça c'est
des bons souvenirs, mais il y en a plein d'autres.
C'est votre amie Nadine Gelas qui vous a remis en selle en 2001 avec
l'arrivée des socialistes à la mairie...
Absolument pas ! Vos informations sont
fausses car j'ai rencontré Nadine bien avant l'arrivée des socialistes à
la mairie car on travaillait ensemble pour l'Université de la mode.
J'étais professeur de communication à l'Université de la mode depuis 3
ans. C'est comme ça que j'ai rencontré Nadine. Celle qui m'a présenté
Nadine, c'est Jocelyne Vidal-Blanchard, qui était journaliste au Progrès,
et cherchait des intervenants pour parler des techniques de communication
autour de la mode. Voilà comment j'ai rencontré Nadine. Donc ça n'a rien à
voir !
L'arrivée de socialistes à la mairie vous a quand même ouvert pas mal de
budgets et d'opportunités ?
C'est faux. Pour continuer sur
l'Université de la mode, quand la gauche a commencé à réfléchir sur les
projets autour de la mode, comme je connaissais très bien ce domaine, on
m'a demandé d'organiser un jour une table ronde avec plusieurs créateurs
de Lyon et plusieurs intervenants de la mode. C'est effectivement dans ce
cadre que j'ai fait intervenir Nadine en tant que présidente de
l'université de la mode. Elle a séduit les gens qu'elle a rencontrés, elle
a commencé à travailler avec eux, elle a eu de suite un mandat. Et tout
naturellement, vu que nous travaillons ensemble depuis des années, on
s'entendait bien, je ne vois pas pourquoi soudain, on aurait du rompre
notre collaboration. Elle aime travailler avec moi, je crois qu'elle a
confiance en moi. Mutuellement on réfléchit sur des sujets de travail, on
échange beaucoup et on a eu envie de continuer ensemble. Je ne crois pas
du tout que ce soit un plateau doré que l'on m'a donné. C'est un appel
d'offre chaque année auquel il faut répondre. Le travail que je fais pour
l'université de la mode, le marché de la mode,... ces évènements que l'on a
montés ne dépendent pas du tout de l'arrivée de la gauche à la mairie.
Vous trustez depuis plusieurs années les RP de la Mode. Quels sont vos
créateurs préférés sur la place lyonnaise ?
Plein de gens qui ont
beaucoup de talent. J'aime beaucoup Max Chaoul, honneur à ceux qui
habillent les femmes dans des circonstances exceptionnelles. J'aime
beaucoup Géraldine Varichon,... des créateurs de bijoux qui sont très
talentueux à Lyon, d'accessoires aussi qui sont très forts. On a de la
chance d'avoir beaucoup de talents émergents.
Suite de l'interview
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