Vous seriez « les
mains » et elle « le cerveau »... Cela vous énerve-t-il de passer pour le
manuel de service ?
Pas du tout ! Je l'assume très bien. Car il y a des manuels qui sont des
cons et des manuels qui sont intelligents et je fais partie des
intelligents !
En tout cas ce que vous lui avez fait avec vos mains ça lui a plu !
Bah je crois ! Dans la profession, on a un doigté exceptionnel ! (Rires)
« Il a épousé sa
mère ! » racontent les mauvaises langues qui soulignent son côté «casse-c »
et son amour des dollars...
Qu'est-ce que t'en penses, Pierre ?
Pierre :
Non, pas du tout !
On est toujours amoureux de la femme de son pote !
Pierre : Je ne serai certainement pas son style ! Elle aime
les baroudeurs comme Jean-Paul.
Est elle « casse couille » ?
C'est vrai qu'elle est emmerdante mais si elle ne l'était
pas, elle n'aurait pas personnalité.
C'est elle qui porte
le pantalon à la maison ?
Oui, moi je suis en porte-jarretelles et elle en pantalon ! (Rires)
La vie de chef d'entreprise est semée d'embuches mais vous avez quand même
de nombreuses compensations. À combien se montent vos revenus mensuels
aujourd'hui ?
Écoute-moi, j'ai suffisamment pour vivre comme il faut ! A
l'année 70 000 euros.
Est-ce que vous faites comme Ségolène, vous minimisez vos revenus ?
Non !
Personnellement, je ne pense pas que vous gagnez 7 000 euros par mois !
Avec 7 000 euros, tu vis bien, non ? Il y en a qui gagnent
beaucoup moins !
Où passe votre
argent ? Apparemment pas dans les fringues ? Vous portez la même veste
blanche estampillée MOF depuis 30 ans !
Oui ! Je la change quand même.
Nico : Les montres, c'est votre dada ?
Non.
Nico : Vous avez quoi au poignet ?
Une Panerai.
Nico : Elle vient de chez notre ami Jean-Louis Maier ?
Oui !
Bon, que faites-vous de votre argent ?
Déjà on travaille beaucoup, et on prend du plaisir à
travailler. Je passe plus de temps au boulot qu'en repos ou en vacances.
Par contre, quand on part en vacances, soit on part en Asie, en Afrique ou
aux Etats-Unis. On ne se prive pas trop.
Tout le monde
s'accorde à louer votre force de travail. Finalement, vous êtes un
besogneux qui a réussi...
Pour
réussir dans nos métiers et en arriver où nous en sommes arrivés, c'est
qu'à la force du travail. Je ne veux pas du tout faire de comparaison,
mais regarde Bocuse, il a 81 ans et il met toujours se veste blanche et sa
toque. L'autre jour, j'ai des clients qui sont allés bouffés pour
l'anniversaire de leur gamine chez Bocuse, il est allez s'asseoir à leur
table, il a fait un cadeau à la gamine, il a signé des autographes, il a
fait la photo, etc... Les gens étaient éblouis, c'est fabuleux car il a
encore envie de faire plaisir. Moi, j'ai toujours dit : « On passe
beaucoup de temps au travail, si on le fait avec plaisir, on ne voit pas
passer le temps ». L'autre jour, je suis allé voir un toubib pour ma
visite médicale qui est à la retraite, il me dit : « Tu peux pas savoir
comme je me fais chier, j'ai ma femme du matin au soir sur le dos. Quand
j'étais au cabinet, je ne voyais pas le temps passer et je ne m'emmerdais
pas ». Tu te vois toi, arrêter de bosser ? C'est pas possible.
Suite de l'interview
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