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/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 

 

Malgré votre semblant de sérénité, avez-vous réfléchi au contrecoup psychologique ? Avez-vous pris rendez-vous avec un psy ?

Dieu sait si j'ai eu des moments difficiles et douloureux dans ma vie mais je ne suis jamais passé entre les mains d'un psy ! Donc je vais éviter ! Il faut d'abord le vivre, si vraiment je n'arrive pas à remonter la pente, je vous tiendrai informé et je vous appellerai ! (rires) Ce n'est que la deuxième génération, il y aura peut-être une suite...

 

Normalement c'est la troisième génération qui dilapide ! On n'aura même pas le plaisir de voir votre fils le faire !

Ce n'est quand même pas une décision facile à prendre, je suis né rue Pleney...

 

N'attendez pas de moi que je vous cire les pompes comme l'a fait la presse lyonnaise ! Je serai peut-être le seul à vous le dire, mais c'est dégueulasse que vous arrêtiez ! Que ça vous plaise ou non !

Ça me blesse...

 

Aujourd'hui c'est à vendre, mais combien ? Le montant du CA, soit 2 M € ?

A la date d'aujourd'hui, on ne s'est pas adressé à un marchand de fonds, je n'ai aucune idée de ce que ça peut valoir. Un restaurant gastronomique c'est sûrement très dur à vendre. On a quelques exemples autour de nous et puis c'est la loi de l'offre et de la demande... Et puis si on ne trouve pas preneur, on verra bien ! On fera une galerie de peinture, y'a plein de tableaux ! (Rires)

 

Je vous trouve particulièrement détendu et vous en remercie !

De toute façon, je ne serais pas venu plutôt que de venir à reculons, vous m'avez sécurisé au téléphone, vous m'avez dit des choses qui se passent comme je le pensais, même en insistant sur certains trucs auxquels je n'ai pas envie de répondre. Je ne réponds pas mais je vous ai donné des informations intéressantes.

 

Comment envisagez-vous l'avenir ?

Ça va certainement être une période très bousculée... Vous l'avez compris, ce n'est pas une décision prise à la légère, nous y pensions depuis longtemps. C'est une décision commune avec Fabienne. Nous avions pensé à beaucoup de réactions et il se trouve qu'il y a des réactions auxquelles nous n'avions pas pensé et des bruits car ça part dans tous les sens ! C'est amusant ! Je vais vous faire une petite confidence mais pendant qu'on me cherche à droite, on me fout la paix à gauche !  Ce n'est pas que je sois détendu d'avoir répondu favorablement à votre invitation ce soir et je vous en remercie, mais ma décision est prise, on va assurer avec beaucoup de professionnalisme et je suis sûr que le contraire vous étonnerait ! En 2008, je vais peut-être prendre 8 jours de vacances pour commencer ! Et puis après on verra... Il y aura plein de choses qui se seront organisées avant... Je pense que le dernier trimestre sera très fort en activité, je le souhaite d'ailleurs.

 

Que vont devenir les Bistrots sans l'image de marque du vaisseau amiral ? Leur image ne repose-t-elle pas sur les 2 étoiles de Léon ?

Non... Au début des Bistrots, j'étais persuadé et mon associé aussi, que Léon de Lyon a beaucoup aidé et apporter de son crédit, de son image au premier Bistrot de Cuisinier mais maintenant, je vous assure que dans chaque site on a des associés et des responsables très valables, très compétents depuis plusieurs années, qui y retrouvent leur compte. Sans Léon ça marchera aussi bien ! Le groupe est appelé à évoluer dans l'année... Vous verrez, il est entrain d'évoluer, il y aura des cessions et des acquisitions. Il y a un de nos bistrots qui est entrain d'être repris par l'un des associés sur site, et j'en suis ravi. Il y a une deuxième affaire qui est entrain de se céder, c'est un secret pour personne, mais ça n'a pas été au bout car ce sont des investisseurs parisiens.

 

On parle également d'investisseurs américains qui reprendraient tous les bistrots...

On a reçu des fonds de pension américains la semaine dernière en effet...

 

Où serez-vous dans 20 ans ?

Peut-être autour de cette même table ! On aura tous des cheveux blancs, on fera moins de projets sur l'avenir... Je voudrais ajouter la joie que ce métier m'a apportée... C'était un rêve de gosse ! L'école ça n'a pas très bien marché, je reprends l'affaire avec beaucoup de difficultés, mais on arrive à en faire l'une des plus belles maisons de France, on la tient au sommet pendant 35 ans et on décide de notre avenir... J'ai reçu plein de personnalités, des gens gentils, et ce n'est pas parce qu'ils ont un nom. On a vendu du bonheur, on a rendu des gens heureux, c'est ça ce métier. Je pars la tête haute. 

 

Suite de l'interview