Vous avez de nombreuses relations à Lyon. Mais sur qui pouvez-vous compter en cas de coup dur ?

C'est comme dans un naufrage... Prenons Titanic, vous avez des gens dont vous pensiez qu'ils ne seraient pas courageux et là ils se révèlent d'un courage extraordinaire. C'est au pied du mur que l'on voit le mur...

Lorsque vous avez été victime de votre naufrage personnel, sur qui avez-vous pu compter ?

Sur de très bons médecins. De toute façon, quand vous êtes dans cet état-là, vous n'êtes pas tellement à compter sur quelqu'un. Vous êtes dans un état où vous ne pouvez plus communiquer avec l'autre. Donc vous ne pouvez compter sur personne.

Qui aujourd'hui les amis de Jacques Champion ?

J'ai plein d'amis... mais je ne vais pas de donner de noms car je vais en oublier et y'en a qui vont me faire la gueule ! Il me faudrait 40 pages pour vous donner le nom de mes amis ! Il y en a plein sur lesquels je pense pouvoir compter ! Si un jour il y a nécessité, j'aurai des bonnes et des mauvaises surprises et je le sais. Comme tous les gens qui sont dans la merde un jour qui savent qu'il y a des surprises. Il est très difficile de prévoir où vont être les bonnes et les mauvaises.

Sous vos aspects « grande gueule », se cacherait un grand timide. Ne serait-ce pas là le secret de Jacques Champion ?

Je en sais pas si je suis une grande gueule ceci dit, il y a certain nombre de choses qui dans notre société aujourd'hui me donnent envie de crier, même de hurler. On parlait toute à l'heure des 35 000 personnes qui meurent de faim chaque jour, c'est quand même extraordinaire !

Quelles substances utilisez-vous pour vous booster ?

Demandez à vos sources !

Vous n'y allez pas de main morte avec l'alcool. Avez-vous déjà tenté de suivre des cures de désintoxication ?

Absolument pas besoin ! Et je consomme beaucoup moins d'alcool que vos sources bien informées ne vous l'ont fait croire ! Je vais vous dire d'où vient mon énergie, je sais pourquoi le matin je me lève, je n'ai pas besoin de tous les produits dont vous me parlez, il y a 35 000 personnes qui attendent que je fasse un petit quelque chose et ça, ça vous donne une sacrée énergie.

Vous seriez le nouveau messie attendu par 35 000 personnes... On se croirait presque au bord du lac de Tibériade ! Elles vont assister à la multiplication des pains de Jacques Champion ?

Mais arrêtez de dire des conneries, il n'y a pas 35 000 personnes qui m'attendent ! J'ai une bonne raison de me lever, c'est de faire un petit quelque chose pour des gens qui en ont un vrai besoin. Bien sûr qu'ils ne m'attendent, ils ne savent même pas que j'existe !

Etes-vous bien dans vos pompes aujourd'hui ?

Très bien. Elles viennent de chez Arthur ! Un ami qui fait les plus jolies pompes de Lyon, à mon avis !

Vous avez été récemment victime d'une agression par arme à feu. Qui en veut au messie Jacques Champion ?

Je n'ai pas été victime en tant que Jacques Champion d'une agression. Il y a un détraqué qui a croisé la route d'un autre détraque si vous voulez ! Il se trouve que d'une façon ou d'une autre et sans aucune raison, je ne le connaissais pas, donc mandaté par personne, ce type là a sorti son pistolet à grenaille et m'a tiré dessus. Je dirai que c'est un incident qui arrive tous les jours. Ce qui me fait peur, ce n'est pas qu'il y ait des détraqués, c'est que 100 personnes autour ne bougent pas le petit doigt...

Vos proches pensent que si l'aventure « Tour rose » capote, vous pourriez vous tirer une balle dans la tête. Avez-vous déjà songé à cette extrémité ?
Je dirai que bien évidemment le suicide m'a traversé l'esprit comme il a traversé l'esprit de la plupart des individus. Ça fait partie de ce que j'appellerai notre libre-arbitre. Je ne vois pas pourquoi la Tour Rose capoterait, je pense que de toute façon avec le travail et des réalisations qui sont faites, sa valeur est aujourd'hui supérieure à ce qu'elle a coûté. Si vraiment les Lyonnais ne veulent plus revenir à la Tour Rose, à cause de la Tour Rose ou de Jacques Champion et bien ça serait dommage. À ce moment-là je revendrai la Tour Rose. Mais y'a aucune raison que ça se passe mal.