(Reprise de l'entretien après un long stage aux
toilettes) Comment faire pour récupérer de la nourriture qui est jetée
à la poubelle ?
Tu la ne jettes pas ! Tu peux réduire les portions et en
servir davantage si la personne a encore faim.
Qu'allez-vous faire avec le surplus dégagé ?
Je vais financer un restaurant en Afrique. Je préfère ne
pas dire encore où car je suis invité dans ce pays en octobre par le chef
de l'état lui-même qui trouve l'idée très intéressante. Il devrait fournir
le restaurant, les tables, les chaises et les caméras webcam.
Tout le monde vous
attend au tournant. Combien de temps pouvez-vous tenir si le succès
commercial de la nouvelle Tour rose n'est pas au rendez-vous ?
Je ne sais pas. Je
n'ai pas de plan B. Pour l'instant, le succès commercial est au
rendez-vous. Je suis à 130, 140 couverts par jour sans avoir fait la
moindre pub. En ayant ouvert le 12 juin. C'est déjà au-delà des prévisions
de ceux qui pensent que 300 couverts c'est impossible. Ils ne pensaient
sûrement pas qu'un mois, une semaine après, sans n'avoir fait aucune
communication, je ferais 140 couverts jour.
Vous avez emménagé au dernier étage dans la plus
belle suite de l'hôtel. Comme un nabab avec plusieurs femmes noires à
votre service... Se contentent-elles de faire le ménage ?
Pffffffff !!
Interrogez-les ! (rires) Il n'y en a pas plusieurs, il n'y en a que
deux... Elles ne font que le ménage. Ensuite je ne suis pas un nabab, je
travaille 15 heures par jour, donc ce n'est pas un appartement, c'est mon
bureau. Je suis en permanence au travail. Je ne suis pas iconoclaste, ni
le nouveau prince de la Tour Rose, je suis le nouveau prisonnier de la
Tour Rose.
Toujours dans la série coloniale, vous arborez un
look improbable, mélange afro européen. Alain Vollerin vous a surnommé le
Mobutu blanc à cause de votre petite calotte...
Vollerin est moins
dur avec moi, qu'avec une de vos collaboratrices qu'il a traité de
journaliste fasciste ! « Mobutu blanc » c'est plutôt gentil ! J'ignorais
qu'il m'appelait comme ça. Le jour de la conférence de presse, il est
parti fâché et a décidé de me décerner le prix je ne sais pas quoi (le
prix exécrable du BML 2007, NDLR). Avant de goûter ma cuisine
d'ailleurs. Et bien voilà un journaliste qui fait honneur à la
profession !
Quand vous descendez dans votre restaurant, les
clients se retournent sur votre passage. Ça ne vous gêne pas qu'ils se
moquent un peu de vous dans votre dos ?
D'abord, ceux avec
qui je parle, doivent constater qu'il faut être assez stupide pour penser
que l'habit fait le moine. Et que si je m'habille comme ça, c'est pour des
raisons plus pratiques qu'exhibitionnistes. En effet, je suis souvent
habillé en militaire car ma famille est une famille de militaire. Mon
grand-père est chevalier de la légion d'honneur, on ne vous l'a pas dit ?
Dommage c'était positif ! Pour avoir été à 17 ans, après avoir triché sur
son âge, pour défendre son pays, blessé à la hanche et à partir de 17 ans,
il boite, donc j'ai aussi des cannes comme vous l'avez remarqué. C'est mon
héritage.
Vous avez décidé de porter sa blessure ?
Non, mais je suis
élevé au milieu de cannes, et le jour où vous avez essayé une canne et que
vous avez pris l'habitude de marcher avec, je peux vous assurer que vous
vous demandez comment vous faites pour marcher sans. Notamment quand vous
rencontrez des petits voyous ! Ça ne vous arrive jamais ? Mes habits
militaires sont souvent des treillis qui servaient aux militaires anglais
dans le désert, je vous défie de trouver un coton de pareille qualité dans
aucun magasin de mode, des coupes qui soient aussi élégantes que les
coupes militaires, et surtout je vous défie de trouver des vêtements aussi
pratiques.
Vous avez des velléités en matière d'art. Vous
n'auriez pas l'intention de faire concurrence à Thierry Ehrmann, tout de
même ?
Je l'ai déjà dit :
pas du tout ! Je suis un passionné d'art depuis plus de 30 ans, je suis
moi-même peintre, écrivain, photographe, je me suis même laissé aller à
faire quelque sculptures. J'ai d'assez bonnes connaissances en histoire de
l'art, et dans l'art en général. Je ne vois pas pourquoi le fait de faire
un bar ou une galerie d'art dans laquelle il y a un bar vous positionne de
quelque manière que ce soit sur le même plan - donc en concurrent - de
Thierry Ehrmann.
Tout comme ce dernier, vous êtes en effet artiste à
vos heures. Vous réalisiez des peintures mystico-surréalistes. Est-ce
toujours d'actualité ?
Non, car je
travaille tous les jours pour la Tour Rose et 15 heures par jour. Il ne me
reste pas beaucoup de temps pour faire pour tout ce dont je viens de
parler.
Auriez-vous pu vivre de votre art ?
Je n'en sais rien.
En tout cas, je n'aurais pas aimé que ce soit le cas.
La comparaison avec le patron d'Art Price ne
s'arrête pas là. Vous seriez sur le point de monter une liste aux
prochaines municipales lyonnaises...
C'est en réflexion, il
n'y a pas de décision prise. Je le ferai sûrement un jour, mais si vite
pas forcément.
Page suivante
|