Vos fils Alexandre
et Frédéric travaillent à vos côtés à Vonnas. Quel est celui qui a le plus
de talent ?
Ils sont condamnés à
s'entendre car ils sont extrêmement complémentaires. Frédéric est
gestionnaire, méthodique, très organisé, et Alexandre est un véritable
artiste. Il est allez faire un stage chez El Bouli, qui a commencé la
découverte de la cuisine française à Vonnas lors d'un stage il y a 20 ans.
Ce type là est merveilleux. C'était son initiation à la cuisine française.
Il a eu la reconnaissance d'inviter Alexandre chez lui, et Alexandre est
retourné travailler chez lui à Barcelone dans son laboratoire cet hiver.
Comment avez-vous organisé votre succession ?
J'espère
transmettre un jour, mais pour le moment j'espère continuer à travailler
tous ensemble comme ça se passe actuellement pas trop mal.
A cause des impôts,
vont-ils devoir démanteler votre empire après votre disparition ?
Normalement s'ils restent dans l'affaire ça ne
devrait pas poser de problèmes dans la succession. Il y a de nouvelles
dispositions qui sont prévues pour que ça se passe bien. Moi je suis un
peu le juge de paix dans l'ensemble de la maison. Je reste persuadé que
dans une entreprise, le pouvoir ne peut pas se partager. Pour le moment
j'assume, ils ne s'occupent que de la cuisine l'un et l'autre, ils sont à
100% là-dedans. Mais ils sont tenus au courant des grandes décisions.
Votre fils Alexandre a parlé dans une interview
de « génération sacrifiée », car il disait ne pas réellement s'exprimer
étant donné que vous étiez toujours derrière...
Oui, mais maintenant il a déjà des plats signés, il
a un menu en 12 plats qu'il fait lui et qui a beaucoup de succès. Celui
qui vient à Vonnas peut voir le menu d'Alexandre Blanc. L'autre soir,
plusieurs tables ont pris ça et les gens ont été très enthousiastes. Les
gens ont désormais le choix entre un menu Georges Blanc et un menu
Alexandre. C'est clair.
Après le
matériel, intéressons-nous au spirituel. Y a-t-il une place pour Dieu dans
votre vie ?
Je suis obligé de
vous dire que je n'ai pas encore fait mon choix, il y a tellement de
religions. Mais je suis résolument athée depuis toujours, même si j'ai été
baptisé. Je n'ai pas de croyance. C'est confortable l'aspect religieux
mais je ne suis pas dans cette logique là. J'ai un engagement
philosophique, moi je crois en l'homme.
Vous êtes
franc-maçon ? Depuis longtemps ?
Oui. Je ne vous
cache pas mon engagement. Je suis rentré très tôt, dans les années 70.
Personne n'est venu me chercher. Un jour dans ma voiture, j'ai entendu un
invité de Jacques Chancel qui s'appelait Fred Zeller qui était le grand
maître du Grand Orient de France à l'époque. Il m'a convaincu qu'il y
avait des valeurs humanistes dans lesquelles je me reconnaissais et c'est
comme ça que j'ai fait mon entrée.
On vous dit
homme de gauche.
Oh non !
Pour qui
avez-vous voté au premier tour de la présidentielle de 2001 ?
En 2001 ? En
fait, depuis que je vote à l'époque du général de Gaulle, j'ai toujours
voté pour le président élu au premier tour, ce qui veut dire que je suis
au cur même de la France. En géopolitique moi j'ai toujours voté pour
celui qui est élu, De gaulle, Pompidou, Giscard et j'ai été séduit par
Mitterrand et ensuite j'ai voté Chirac au premier tour, donc 2 fois.
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