Georges Blanc sur le Caro
photos © Jean-Luc Mège
Le CARO DE LYON - Jeudi 23 mars 2006
Les carreleurs :
Marco (rédac) et Nico sont habillés par le Dressing
Georges Blanc, bonsoir
et bienvenue au Caro de Lyon. Le grand chef que vous êtes s'est-il déjà
retrouvé sur le carreau ?
Non, je suis un homme très prudent. Je prévois pas mal de
chose, je suis né sous le signe du capricorne donc je suis quelqu'un de
méthodique, d'organisé, un homme de sang-froid qui n'extériorise pas trop,
donc très prévoyant et très prudent.
Vous n'avez jamais été
embêté par un concurrent, un client, une poule de luxe ?
(Rires) Il y a un épisode dont on se serait
bien passé c'est la grippe aviaire qui est arrivée à nos portes et qui a
créé des dégâts collatéraux en Bresse ça c'est clair. Mais les choses sont
entrain de se calmer. Comme on a eu les banlieues au mois de Novembre qui
ont calmé l'appréhension du public sur la grippe aviaire et bien là nous
avons le CPE qui prend le relais, c'est bien !
En tous cas, les
producteurs de volaille de Bresse ne pourront pas vous reprocher de les
avoir laissé tomber...
Non c'est vrai. J'en
suis fier. Avant-hier soir nous étions à Paris et j'ai vu Maurice Trolliet
des Halles qui doit faire un ouvrage avec Gauvreau sur les produits. Il
m'a dit qu'il était presque revenu au chiffre d'affaires d'avant la crise.
La grippe aviaire a
fait des dégâts dans votre région. En a-t-on fait trop ?
Oui, ça a alimenté
cette psychose car les gens ont cru qu'on ne pouvait même plus venir dans
notre région. Sur notre site Internet on a précisé qu'il n'y avait aucune
restriction à la circulation, aucun barrage.
On va retracer votre
parcours. Vous êtes né à Bourg en Bresse en 1943. Vos parents tenaient
l'auberge familiale créée en 1872. Vous n'avez pas du souffrir beaucoup
des restrictions ?
Mon père était
sous-officier de la légion étrangère, il a été blessé... c'est une histoire
incroyable... Il était avec ses copains et un obus est tombé au milieu du
groupe, tous ceux qui étaient debout ou assis sont morts, lui a été le
seul blessé car il était couché. Il a été pris en charge par des
brancardiers qui étaient des Israélites mais il y a eu une
contre-offensive et ils l'ont laissé au milieu d'un champ. Les fantassins
allemands sont arrivés près de lui et l'ont fait évacuer sur un hôpital
allemand où il a été très bien soigné. Pendant plusieurs mois, personne
n'a eu de nouvelles de lui et puis un jour, il est arrivé à Vonnas. Un
gamin qui a été maire après et qui s'appelle Paul Chapelant est arrivé à
la fenêtre de la cuisine en criant : « Jean Blanc est à la gare ! Il faut
aller le chercher ! ». Tout le monde s'est précipité !
Durant votre scolarité,
quel genre d'élève étiez-vous ? Entrain de fayoter devant ou au fond à
côté du radiateur ?
J'étais
plutôt bon élève. J'ai fait des études secondaires à Bourg-en-Bresse avant
de rejoindre l'école hôtelière de Thonon où je suis sorti major de
promotion.
Page suivante
|