Sur le plan physique, tout est ok. Sur le plan moral, vous avez de
nombreuses relations. Mais sur qui pouvez-vous encore compter à Lyon en
cas de coup dur ?
Mes vrais amis ne sont pas là à part lui
(son fils Gilles NDLR), c'est le seul en qui j'ai confiance à 100%, il est
là pour me servir tous les jours, il est à notre disposition, il nous sort
le dimanche mais c'est lui qui organise tout ça. Quand on a besoin de la
moindre des choses, Gilles nous l'apporte le lendemain...
Beaucoup de monde vous a abandonné
lors de votre défaite...
La reconnaissance n'est pas de ce monde...
Mais quelles sont les trahisons ou
les silences qui vous ont fait le plus de mal ?
Ceux qui m'ont trahi... Mais je ne vais
pas les nommer, vous les connaissez.
Ces personnes sont-elles encore dans
la ville aujourd'hui ?
Elles ne sont plus dans la ville, mais
elles sont toujours en vie. Vous les connaissez... je vais pas citer de noms
sinon elles me feraient des procès, il y en a qui mettraient leur robe
d'avocat...
Vos amis Jean Michaelof, Napoléon
Bulukian, Charles Hernu et Johannes Ambre sont décédés (le dernier dans
vos bras). Vous sentez-vous seul ?
Je suis heureux d'être avec mes enfants,
mes petits-enfants,... J'ai une petite fille, je l'adore, je l'adore, je
l'adore...
Vous parlez de Fanny ?
Oui. Et bien ça c'est une consolation
pour moi. J'en ai une autre, la fille de Gérard, je l'aime bien, mais elle
n'a aucun contact avec moi comme Fanny peut en avoir...
Y a t-il une place pour Dieu dans
votre vie ? Que vous dira-t-il quand vous arriverez devant la porte de son
paradis ?
Je suis catholique, pas pratiquant, mais
je regarde la messe le dimanche à la télévision. Mais toutes les années je
me rends à Lourdes. J'ai eu de très bonnes relations avec Jean-Paul II,
j'ai sa photo chez moi. Je considère que c'était vraiment un ami...
Cette ultime échéance vous fait-elle
peur ?
Quand on parle de mort ça fait toujours
peur... J'ai peur de casser ma pipe à cause de ma famille... je voudrais
rester le plus longtemps possible avec eux, j'ai besoin d'eux et il ont
besoin de moi aussi. Je voudrais en faire le plus possible pour eux.
Nico :
Vous avez quand même un sentiment de mission accomplie ?
Oui, j'ai fait tout ce que j'ai pu dans
tous les domaines. Si je me confesse je n'ai rien à ne me reprocher, j'ai
toujours donné plus qu'on ne m'a donné.
Quel souvenir souhaiteriez-vous que
les Lyonnais gardent de Francisque Collomb ?
Qu'ils sachent que j'étais un homme
honnête, que je n'ai pas vécu sur la politique mais sur mon travail...
Avez-vous encore
des témoignages d'amitié aujourd'hui ?
Oui, dans
la rue, au restaurant, tous les jours les gens se déplacent pour venir me
saluer. Je ne les connais pas, mais eux me connaissent. Une fois, nous
étions aux Halles et Michel Noir est venu m'embrasser chez Cellerier...
Suite de l'interview
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