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P E O P L E ... Presse
/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 

 

Nico : Est-ce que Dominique de Villepin vous rappelle à l'ordre ?

Oui, tous les jours je donnais des interviews ! C'était son directeur de cabinet qui m'appelait. A un moment j'ai balancé une interview dans Sud Ouest en disant : «Sarkozy c'est un ministre comme les autres, il n'est pas plus ni moins, puisque lui revendique sa liberté d'expression pour lui même, je vais la revendiquer pour moi et je suis opposé à sa sémantique ! ». À ce moment, le directeur de cabinet m'a appelé en me disant : « Maintenant, on va se calmer un peu ».

 

Grâce à cette guerre avec Sarkozy, vous commencez enfin à exister ! Merci Nicolas !

C'est comme si vous disiez à Jean Moulin « merci aux Nazis ». C'est dingue ce que vous dites là...

 

Ça vous donne l'occasion de parler de vous ! «Tu es un déloyal, un salaud! Je vais te casser la gueule». Pourquoi n'avez-vous pas enregistré ces propos de Sarko sur votre téléphone portable ?

Premièrement car je ne suis pas journaliste et voilà mon téléphone ! Dis-moi comment on fait ! Il date de 1948 ! (Rires)

 

Aujourd'hui c'est parole contre parole ! Vous savez qu'il a démenti...

Mais oui, c'est un menteur ! Il a même dit à la télévision : « Je n'ai jamais rencontré cet homme » chez le mari de Laurence Ferrari, Thomas Hugues à LCI. Ça m'a sidéré ! Je suis allé trois fois dans son bureau ! Vous pourrez regarder dans les agendas des ministres Begag et Sarkozy, tel jour, telle heure,...

 

Qu'est ce que vous vous êtes dit dans son bureau ?

Il voulait me donner une circonscription, je lui ai dit que ça ne m'intéressait pas. Il voulait que je sois député... Mais ce n'est pas comme ça qu'on m'achète. Je voulais qu'il s'excuse devant tous les jeunes des banlieues qui ont été touchés par des propos excessifs ! Il y a encore une semaine, il disait : « Vous pouvez aller vous faire voir, je ne m'excuserai jamais de rien du tout ! ».

 

« Begag s'est retrouvé seul, sans administration, sans moyen, et donc méprisé par les autres ministres qui l'ont humilié, écrasé » écrit Nicolas Domenach dans Marianne. Dominique Perben faisait-il partie du lot ?

J'avais une bonne quinzaine de copains, la moitié du gouvernement... J'ai toujours eu d'excellentes relations avec Dominique. Je n'ai aucune inimité contre lui.

 

Que penser de Borloo qui zappe tous vos rendez-vous...

Ah oui, Borloo il est spécial ! Vous avez vu comment il fait ? Il vend le stock de notoriété qu'il a dans la cave au plus offrant ! Quand il s'agissait de l'élection entre Chirac et Jospin, c'était au plus offrant ; entre Sarko et Bayrou, il a fait durer au plus offrant, si c'est ça la fidélité à ses convictions, et bien allons-y !

 

Lors de la démolition des barres de la Duchère, Gérard Collomb a fait peu de cas de votre personne, sans parler de l'attitude de Jean-Michel Dubernard...
Il a trahi les conventions ! Je pense que ce sont des gens qui ont peu de scrupules par rapport aux règles de la République, c'est tout. Je le dis aux Lyonnais, aux Français. Quand il y a un ministre, un député et un maire, il y a 3 personnes qui doivent prendre la parole, et le ministre parle toujours en dernier. Depuis toujours la République fonctionne comme ça. Quand je suis arrivé devant les journalistes, Collomb a commencé à parler, et au début d'une phrase, il a dit : « On va demander au ministre ce qu'il pense de tout ça ». Il m'a donc passé la parole, moi je ne me suis pas dégonflé. Mais il a fait le voyou. Comme Jean-Michel Dubernard qui m'a dit : « Je ne sers pas la main à des ministres qui méprisent les parlementaires ». Il a fait le voyou avec moi aussi. Mais le plus important, ce sont les gens. Je me fous des notables.


 

Suite de l'interview