Jeudi 10 mai 2007
Détenu : Azouz Begag
Commissaires : Marco (rédac) et Nico
(photos)
sont habillés par le Dressing
Azouz, bonsoir. Nous vous avons donc convoqué à cet
interrogatoire à KGB qui va nous permettre de lever le masque sur votre
vraie personnalité et connaître vos projets. Veuillez décliner votre
identité SVP ?
Nom et prénom ?
Azouz Begag.
Avez-vous un surnom ?
Zouzou ! Il y a beaucoup de gens encore à la Duchère qui continuent de
m'appeler Zouzou.
Ce n'est pas Zizou mais c'est pas mal !
Zizou c'est parce que c'était Yazid et Zouzou parce que c'est Azouz, c'est
la petite Kabylie.
Age et lieu de naissance ?
Je suis né en 1957, le 5 février à
l'hôpital Edouard Herriot au service des accouchements ! Je précise car
certains pourraient croire que nous sommes nés dans des endroits
exotiques...
Signe zodiacal et ascendant ?
Je suis Verseau comme la plupart de mes
amis qui sont soit verseau soit capricorne, je l'ai remarqué depuis
longtemps. Mais l'ascendant, je n'ai jamais réussi à l'enregistrer dans
une case de ma mémoire ! Je sais que Nicolas Sarkozy est verseau aussi et
j'en suis extrêmement inquiet ! (Rires)
Signes particuliers sur votre carte d'identité ? Montrez-la nous, on
veut être sûr que vous n'êtes pas un usurpateur...
Je n'ai jamais de papiers sur moi ! J'ai perdu ma carte d'identité, il y a
7 ans ! J'ai un passeport et une carte de ministre mais à la maison.
J'aime bien, ça a du sens. Par contre j'ai une carte de crédit !
Quelle profession vos parents exerçaient-ils ?
Comme tous les migrants des années 50 : maçons dans le bâtiment et les
travaux publics, comme les Italiens, les Portugais... Mon papa a été maçon
pendant 30 ans dans une société ouvrière coopérative de production qui
s'appelle « l'Avenir ». Et maman, femme au foyer.
Avec combien de frères et surs viviez-vous dans la cabane familiale ?
7 dans 20m2 ! Non, je pense que j'exagère ! C'était plutôt 15 m2 ! C'était
une chambre qui servait pour toutes les fonctions. La nuit, on étalait par
terre des matelas que l'on déroule comme en Afrique dans la case ! Hiver
comme été !
Nico : Vous n'étiez pas malheureux ?
Non, au contraire !
Quel petit garçon étiez-vous, dans les rues de la Feyssine à
Villeurbanne ?
Très sage ! Je me souviens du printemps devant le terre-plein du
bidonville, quand les premières hirondelles venaient passer autour de
nous, j'essayais toujours avec des pierres de les toucher... c'était drôle !
Suite de l'interview
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