Textes et photos Alexandre Mathieu

Une terrasse improvisée sur le parking de Paul Bocuse, une pancarte « Changement de propriétaire » devant l'auberge de Collonges et une dizaine de types louches en tenue de campeur... Non, vous ne rêvez pas, cette scène a eu lieu pas plus tard que mercredi dernier. Le tout orchestré par François Mailhes et Gérard Angèle, accompagnés des quelques amis qui ont osé répondre à cette audacieuse invitation lancée le jour même dans le plus grand secret. Ainsi, Christian d'Aubarède, Alain Vavro ou encore Michel Godet ont pu festoyer en terrasse (une grande première) sous les fenêtre de Monsieur Paul qui nous a réservé un accueil Royal !

Hélas, le propriétaire des lieux a eu vent de l'opération peu avant midi. L'info a été balancée (selon lui-même) par un de ses fournisseurs. Gérard Angèle n'a pas manqué de s'interroger à ce sujet : « N'aurait-il pas dit ça pour nous mener en bateau ?». Pour contrer l'opération « terrasse chez Bocuse », le chef demande à tout son personnel de venir garer ses voitures dans la cour, histoire d'empêcher les squatteurs de rentrer !

Prudent, Monsieur Paul ferme la porte de son auberge pour réserver une surprise aux assaillants ! « S'ils veulent faire des blagues, on va s'amuser ! ». Une fois le parking rempli de véhicules, la terrasse improvisée semble compromise...

Pendant ce temps là, les premiers terroristes gastronomiques arrivent. La cour étant occupée par les voitures, ils se replient sur le parking, sous la surveillance attentive des seconds de cuisine.

Nappe vichy, bières en litre et Chips bon marché, rien ne manque pour faire un repas des plus savoureux. Peut-être un parasol qui aurait pu éviter au camembert de fondre ?

Le fournisseur graphique de Paul Bocuse, Alain Vavro a créé un menu « Bocuse Parking Party » spécialement pour l'occasion. La carte trône fièrement sur la table garnie de mets les plus fins : couverts et verres en plastique, bière chaude et fromage odorant.

A défaut de parasol, une piscine olympique fera l'affaire. Qui a dit que Gérard Angèle n'était pas gonflé ?

Le clou du spectacle : la pancarte « Changement de propriétaire » affichée devant le restaurant gastronomique par nos acolytes, et qui a suscité une grande surprise auprès des automobilistes des quais de Saône, sans parler des clients, abasourdis par une telle nouvelle...

Même le cubi de rosé a été redécoré pour l'occasion au moyen de prospectus subtilisés chez Paul Bocuse ! Du grand Art, messieurs !

L'arrivée de Monsieur Paul. Toujours fair play, le chef s'amuse de la pancarte et propose aux organisateurs de venir à l'intérieur.

Après quelques négociations au second degré avec François Mailhes sur le célèbre banc Non Fumeur, il nous invite à installer la table dans la cour.

Le temps pour les voitures de repartir illico presto et nous installons la première terrasse de l'auberge de Collonges (et sûrement la dernière !). Un moment historique, tant pour l'emplacement que pour le menu !

Royal. Pris de pitié, Monsieur Paul a fait préparer des assiettes par son équipe. Les cuisiniers se pressent en file indienne pour apporter les plats, en prenant soin d'éviter la piscine gonflable plantée devant la porte !

Le menu est au delà de toutes les espérances : Charcuterie et velouté de petits pois, suivis de Saint Marcellin et d'un assortiment de desserts, le tout copieusement arrosé de champagne et servi en grandes pompes.

C'est ce jeune serveur débutant dans la vie qui est venu nous apporter nos couverts - en argent bien sûr ! Le grand service de la Maison est venu se poser sur la table vichy à côté des verres Kronenbourg et des paquets de chips. Surréaliste...

Six toques blanches et trois costumes noirs pour nous tout seuls. C'est ce qui s'appelle le service Palace !

Pendant ce temps, Michel Godet qui avait apporté son orgue à manivelle avait la charge de l'animation musicale, qui fut par ailleurs digne des plus grands bals musette.

Un spectacle qui a semble–t-il beaucoup amusé  ces deux touristes japonais. Venus pour déjeuner, ils ont eu en prime un spectacle gratuit !
 

A suivre, Le petit Brahim illustré
 

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