Drôle d'éthique
Toujours dans la
flagornerie journalistique, il ne faut pas rater Télérama qui s'est
transformé en brosse à reluire pour vanter les mérites de Delanoë.
Au point de se faire chambrer par de nombreux confrères. A lire le papier,
on croirait lire Chaslot ou Arfeuillère pratiquant la
dithyrambe pour leur copain Trouxe qui fut pourtant un Adjoint à la
Culture contestable et conséquemment très contesté.
Pour réussir
aujourd'hui, il faut jouer des réseaux-tendance. On a le choix ; il y a le
réseau culture, le réseau gay, le réseau franc-maçon ou catho (ça dépend
des villes), le réseau trotskiste, ou encore des réseaux bancaires et
financiers.
Je ne sais quel est
celui mis en branle par Delanoë, mais gageons qu'il est efficace. On nous
fait croire que l'opération "Paris-Plage", idée ringardo-populiste,
est un acte politique de la plus haute importance, ou que le nouvel icône
parisiano-branchouillé doit être adoré telles les vaches sacrées en Inde.
Le maire de Paris, flatté, cajolé, chouchouté par une presse panurgienne
autant que connivente, montre que la communication, c'est un métier.
A noter que Gégé
a été la vedette du dernier "Marianne". Inquiétant. Car le papier
est plutôt sympa. Quand on sait que le magazine de Jean-François Kahn
est le vilain petit canard de la presse officielle et qu'il est toujours à
contre-courant du prêt-à-penser, on est en droit de s'inquiéter pour
l'image de Gégé.
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Drôle de
coïncidences
Fallait-il, après l'agression dont Delanoë a été l'objet,
publier les lignes qui précèdent - lignes remises à Lyon People samedi ?
. Après hésitation, j'ai décidé de suivre l'exemple de ceux (ce sont
souvent des amis du Maire de Paris) qui se moquent régulièrement d'un Pape
moribond ou de Chirac après son attentat raté, en laissant paraître cette
charge ironique. Surtout qu'aujourd'hui, les nouvelles sont bonnes. On
peut même en profiter pour rebondir sur l'événement en s'interrogeant sur
les conséquences de cette surexposition médiatique idolâtre qui a dû
rendre fou un pauvre type un peu dérangé. Tout cela étant dit (j'y
reviendrai la semaine prochaine), comment ne pas dire mon dégoût pour tous
les actes de violence inacceptables et insupportables qui font florès en
France. Une violence si souvent niée par une gauche libertaire aussi
autiste qu'aveugle.
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Drôle de livre
Pour en finir avec
cette presse corporatiste que je déteste chaque jour un peu plus, ces
quelques mots du livre de Sylviane Agacinski, épouse de
Lionel Jospin :
"Aujourd'hui, la
plupart de journaux ne semblent écrits que pour nous dégoûter de
l'humanité" ; "j'aime bien les photographes (...). Ils travaillent d'une
façon qui me paraît généralement moins perverse que celle des
journalistes..."
"J'ai honte pour
ceux, y compris des politiques, qui, par démagogie, font des sacro-saintes
manifs, l'expression du civisme ou le nec plus ultra de la démocratie. Et
quelle ironie de voir tous ces journalistes, hier indifférents et
désabusés, qui alimentaient la presse chaque jour de leurs commentaires
narquois, courir aujourd'hui derrière "les jeunes" et se féliciter de leur
éveil ! Il y a toujours plus en retard que les jeunes, ce sont les
journalistes."
Oserais-je la
parodier en ajoutant ceci : "Quelle ironie de voir la classe politique
(à quelques exceptions près, mais les pauvres en payent les conséquences)
faire de sacro-saintes courbettes aux journalistes... Il y a toujours
plus en retard que les journalistes, ce sont les hommes politiques en
quête de pouvoir, de notoriété ou de compliments.
Enfin, moi, ce que
j'en dis !
Justin Calixte
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