Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net du 5 février 2001
Cette
semaine, je ne vous parlerai pas de l'inauguration des
"Subsistances", au cours de laquelle les "subventionnés-de-la-Culture"
sont venus manifester pour se plaindre de je ne sais quoi.
Toujours
est-il qu'ils en veulent encore plus.
A
défaut du talent qui les ferait reconnaître, ils ont un talent certain
pour faire la manche.
Je
ne vous dirai rien sur le nouveau logo de notre "Friche 5 étoiles",
inaugurée en grandes pompes ; on en parle par ailleurs.
Je
ne vous parlerai pas du discours de Denis Trouxe qui, pour
certains, a été génial dans le décalage, et pour d'autres,
insupportable de ringardise et de prétention.
Je
ne vous parlerai pas des sondages étranges que l'on peut lire ici ou là,
pas plus que des vacheries que se balancent les candidats aux élections.
Je
ne vous parlerai pas de la "branlée" passée par Hollande à
Queyranne qui, paraît-il, ne s'était pas aperçu qu'en étant
candidat à la présidence du Grand Lyon, il risquait de faire
perdre Gérard Collomb qui se voit déjà (trop) maire de Lyon.
Je
ne vous parlerai pas davantage de la soirée 3ème âge qui
avait pour but de présenter la liste Mercier. Vu l'enthousiasme
des 500 personnes présentes, ça va pas être facile pour lui.
Non,
aujourd'hui, en cette période vacancière, je me contenterai de vous dire
combien le récent papier du Monde, sur Lyon, m'a énervé, tant
les approximations bécassones et convenues de leur correspondante, étalées
sur deux pages, montraient sa méconnaissance de Lyon (ou sa mauvaise
foi).
Une
fois de plus, la journaliste préposée au papier sur Lyon s'est crue
obligée de radoter son chapelet de poncifs racornis. Pour elle, les
Lyonnais sont de tristes individus qui se couchent à 22h30 et font de
Lyon une ville morte, à la différence de Barcelone.
C'est
vrai que Lyon n'est pas Barcelone et que la grande majorité des Lyonnais
se couchent vers 22h30 quand les Barcelonais sortent de chez eux. Cela
est vrai des villes françaises en général, y compris de la majorité
des quartiers de Paris. Toute l'Europe ne vit pas à l'heure espagnole.
Cela
dit, j'espère que la prochaine fois que la correspondante du Monde
viendra à Lyon, un noctambule de Lyon People se dévouera pour lui
faire découvrir la vie nocturne de quartiers qu'elle ne connaît pas ; la
presqu'île dans son ensemble avec ses 30 salles de cinéma, ses 300 restaurants,
la Cité Internationale avec son casino, son restaurant et son
complexe multi-salles; la Part-Dieu avec ses discothèques et sa dizaine
de salles de cinéma et ses deux grands chefs rivaux ; le quartier de
Gerland avec sa vingtaine de restos "à la mode" et ses bars
branchés à deux pas du Palais des Sports, du stade de Gerland et de la
Halle Tony Garnier (17.000 places pour les concerts), choisie par les
"enfoirés" pour leur spectacle 2001 au profit des "restos
du cur". Et je ne parle pas de l'Institut Lumière, connu des
plus grands cinéastes mondiaux ou, dans un autre registre, du Casino de
Lyon-Charbonnières avec son restaurant 2 étoiles.
Lyon
est la seule ville en France à disposer de deux casinos. Quoi que l'on
puisse dire de ce type de lieu, on ne peut les passer sous silence quand
on fait un bilan des endroits qui bougent la nuit.
On
peut également, par les temps qui courent, voir des matches de Coupe
d'Europe de football ou de basket, ou encore découvrir la Maison de la
Danse ou l'Auditorium où David Robertson propose un
programme musical que nous envient beaucoup de capitales européennes.
A
moins qu'elle préfère rire dans un des très nombreux cafés-théâtres
(il y en a plus ici qu'à Paris par habitant) ou encore au traditionnel théâtre
Guignol qui n'a rien de ringard.
Tous
ces lieux, outre les restaurants, n'étant pas vides de monde, elle pourra
constater que l'on peut rencontrer des milliers de couche-tard dans notre
petite "ville de province", et pas seulement dans la "célèbre
rue Mercière ou dans le Vieux Lyon".
Que
faudra-t-il pour que Le
Monde,
Télérama,
Libé et
autres faiseurs d'opinions cessent de colporter des clichés qui n'ont
plus cours et fassent preuve de moins de morgue arrogante ou, même, de mépris
?
Certains
Lyonnais, de souche ou de fraîche date, en viennent à se demander s'ils
ne vont pas voter pour Gérard Collomb avec pour seul objectif de
faire évoluer la perception de notre ville par nos maîtres en prêt-à-penser
qui, Lyon ayant été rayée du répertoire des villes conservatrices et
conséquemment ringardes, lui trouveront enfin quelque charme.
Pour
vous réconforter, je vous recommande la lecture du palmarès des villes où
il fait bon vivre dans "Ça m'intéresse" ; Lyon y
figure, comme d'habitude, en première position. Ça va sûrement vous intéresser,
à défaut d'intéresser ceux qui, à l'intérieur comme à l'extérieur
de notre ville, n'en finissent pas de la dénigrer, souvent injustement.
A
suivre, Bloc-net du 29 janvier...
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